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L'Arbre Vengeur
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Le livre des monstres paru en 1978, peu après la mort de l'auteur, recueille des textes courts sans liens directs entre eux, comme dans le Stéréoscope des solitaires (Gallimard, 1972). On y retrouve ce goût pour les portraits d'être prodigieux qui rappelle celui du Borges, ami et maître de Wilcock, du Livre des êtres imaginaires.Mais ici les êtres dotés de caractéristiques tout à fait hors-normes, parfois effrayants dans leur apparence, ne montrent aucune accointance avec le prodigieux ou le divin. Au contraire ils se révèlent banals, ordinaires, avec les travers petits-bourgeois les plus prosaïques. A travers cette tératologie de la vie quotidienne filtre une vision satirique de la société :
Inutile d'aller chercher bien loin, les monstres sont parmi nous, et ils sont déplorables.
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Vertiges de l'amour
Edmondo De Amicis
- L'Arbre Vengeur
- L'Arbuste Véhément
- 20 Janvier 2022
- 9782379411373
L'amour est enfant de bohème, certes, il est parfois parent de folie. Fin connaisseur de ce sujet, Edmond De Amicis, géant de la littérature italienne encore méconnu en France, a composé des romances subtiles, éclairées d'un soleil sombre : elles dépeignent les "bouleversements imprévus" qui guettent ceux que la passion ravage.
Les deux récits inédits présentés dans ce recueil nous transportent dans une petite île de Sicile, prison amoureuse de la belle Carmela folle d'avoir été abandonnée, puis à Séville, cité où le soupçon peut coûter "chair" au plus vibrant des amants.
Histoires fatales, livrets d'opéras dont nous composons la partition, ces petits joyaux parfaitement taillés nous rappellent les pouvoirs vertigineux de l'amour, sans nous priver des plaisirs d'une fin heureuse.
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Pour raconter une bonne histoire, nous dit Borges, il faut avoir deux intrigues, une fausse pour égarer le lecteur au départ, et une vraie qu'il faut garder secrète jusqu'à la fin.
Cette théorie a trouvé en Mario Levrero, grand auteur uruguayen, un illustrateur hors pair. Avec J'en fais mon affaire il nous embarque dans les aventures, à la fois cocasses et étranges, d'un écrivain en déroute chargé d'en retrouver un autre, un certain Juan Pérez, dont on ne connaît que le manuscrit génial et la bourgade d'origine, un lieu paumé où notre enquêteur amateur va aller de découvertes en déconvenues.
Car si les Juan Perez ne manquent pas, ils n'écrivent guère... Persifleur, drôle, bourré de clichés qui font un joyeux feu d'artifice, ce roman a les couleurs de la culture populaire mais les nuances de la littérature insolente.
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C'est le chien Iodok qui est le narrateur de ce troublant récit.
Il a pour maître le professeur Lyudov, directeur d'une clinique vétérinaire, et il se félicite de sa situation enviable, tout en sachant à quel point elle est fragile. En effet, sous sa fourrure se cache un homme qui a dû se transformer en chien pour échapper aux limiers d'un ordre social éliminant avec opiniâtreté, ruse et violence toute velléité de résistance ou simplement de différence. Ainsi Iodok est l'homme-chien, " l'apostat, le renégat du troupeau " et son récit est le témoignage au jour le jour des agissements qui se trament autour de lui et vont le conduire inexorablement à sa perte.
En réalité la clinique vétérinaire est aux mains de l'organisation occulte appelée le Zoo qui détient le pouvoir véritable et c'est là, il le découvrira, que l'on " traite " les opposants pour les faire rentrer dans le " troupeau " humain, après qu'ils ont été rabattus par les " limiers " de l'organisation déployée sur tout le territoire. Peu à peu l'homme-chien, qui se souvient de la Sibérie de sa jeunesse et éprouve attirance et amour pour Véra, la belle secrétaire, va sentir se resserrer autour de sa propre personne les fils d'une machination complexe et infiniment retorse qui ne peut s'achever que par son élimination car il est l'intolérable défaut d'un ordre totalitaire Dans cet univers qui certes évoque le monde soviétique, voire la Russie d'aujourd'hui, mais plus largement n'importe quel ordre social uniformisant, tout n'est qu'apparences et faux-semblants et c'est de là que naît l'angoisse sourde qui étreint le personnage comme le lecteur.
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La maison du soulagement mental
Francesco Permunian
- L'Arbre Vengeur
- Selva Selvaggia
- 22 Janvier 2015
- 9791091504270
Le narrateur rend visite à sa tante internée à «La maison du soulagement mental», un hôpital psychiatrique. Elle a été dénoncée par les bigots du village pour son érotomanie, luimême devra repousser les avances de la présidente de l'association des bigotes qui veut le convertir. Lors de ses visites il découvre la folie ordinaire, celle des patients, celle aussi de ceux qui les ont en charge. Ainsi les docteurs Korea et Gruber, par leurs propos, méthodes et théories, semblent tout aussi inquiétants que les «classiques» fous, pyromanes ou érotomanes que l'on rencontre au détour d'un couloir. Marqué par ces rencontres, il est la proie d'insomnies et de visions nocturnes dans un paysage qui est aussi celui où sont morts et enterrés des milliers de soldats de la Grande Guerre. Le narrateur a un ami en la personne du baron Alfonso, rejeton de la puissante famille Manotazo, un vieux dandy de province propriétaire de poupées gonflables extrêmement humaines dont s'occupe un repris de justice condamné pour des moeurs hors normes. L'arrivée du père qui brandit la scie électrique qui l'a mutilé plonge le héros dans un Enfer que Gruber viendra porter à son paroxysme en racontant son parcours de médecin nazi, devenant ainsi l'emblème de la folie institutionnelle.