Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
LISE CHAPUIS
-
«Il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, prisonniers du rêve sans mystère des enfants du Borgo Vecchio.» Mimmo et Cristofaro sont amis à la vie à la mort. Ils grandissent dans un quartier misérable de Palerme, parmi les parfums de la mer, le marché aux balances truquées et les venelles tortueuses où la police n'ose pas s'aventurer. Le soir, tandis que Cristofaro pleure sous les coups paternels, Mimmo cherche à apercevoir Celeste, qui patiente sur le balcon quand sa mère reçoit des hommes. Tous les trois partagent le même rêve : avoir pour père Totò, voleur insaisissable et héros du Borgo Vecchio. Lui seul possède un pistolet, dont Mimmo voudrait bien se servir pour sauver Cristofaro d'une mort certaine... Violence et beauté se mêlent au coeur de ce roman envoûtant, qui nous tient en haleine jusqu'au grand final.
-
«Je m'agrippais au tissu de la robe de ma mère, je le serrais dans mes poings. À chaque coup de tonnerre, je plongeais la tête dans le parfum de son aisselle. Et plus le noir se faisait impénétrable, plus elle remplissait d'étoiles, de comètes et de présages ma nuit natale.» Jésus grandit à Nazareth entouré de l'amour de ses parents. Lorsque son père, Joseph, quitte soudainement le foyer, il abandonne sa mère et s'élance à sa recherche. Et quand le jeune fugueur tombe sous le charme d'une mystérieuse saltimbanque, Delia, il décide de rejoindre son cirque itinérant. Dans un périple mouvementé sur les routes de la Judée sous occupation romaine, Jésus découvrira alors le désir, l'amour et l'injustice au sein d'un monde aux lois impitoyables. Dans ce roman porté par le souffle épique de la jeunesse et la quête d'un mystère familial, Giosuè Calaciura imagine le Jésus profondément humain d'avant les Évangiles, joue avec le présage d'une destinée extraordinaire.
-
Dans la chaleur des nuits indiennes, un homme part à la recherche d'un ami disparu. Entre Bombay et Goa, de bas-fonds miséreux en hôtels pour Occidentaux au luxe tapageur, sa quête croise la route de personnages étranges et déroutants. Mais il est facile de se perdre dans ce pays ensorcelant où les enfants sont devins, les vieillards un peu fous et les femmes si belles...
« Ce court roman, fait de rencontres furtives et de conversations chuchotées aux quatre coins de l'Inde, a reçu le prix Médicis étranger en 1987. Dans les lettres italiennes, on place Tabucchi aux côtés des plus grands, Buzzati et Calvino. Sauf que lui puise ses secrets au coeur du réel. Tabucchi, c'est magique ! » Richard Sourgnes, Le Républicain lorrain
-
«Nous partîmes la nuit suivante et ce fut le noir. Dans la soute, il n'y avait plus ni lueurs ni reflets, que le noir répété mille fois jusqu'à ne plus être un nombre, et mille fois le râle de l'asphyxie, la neuvaine du salut, la prière des torturés.» Passes noires, conte des mille et une nuits de brutalité et de solitude, donne à voir l'apocalypse des femmes venues au monde pour l'esclavage et l'injustice. Arrachée à son Afrique natale par des négociants de chair fraîche, la jeune Fiona échoue dans un port italien où elle rejoint l'Amie chère, Cendrillon et la Boiteuse pour vendre son corps dans les obscénités et les humiliations des soldats, étudiants, pères de famille, magistrats, marchands de fritures et prélats qui dévorent les filles à vil tarif, sous l'oeil mort de la sainte patronne de la ville.
-
Un siècle d'histoire, vue du côté des perdants, à travers le prisme d'une famille de libertaires toscans. De l'épopée garibaldienne au fascisme, à la Seconde Guerre mondiale, à l'après-guerre, plusieurs générations se succèdent et assistent aux luttes de pouvoir et aux volontés de domination. Les noms se ressemblent, les destins se répètent.
Une grande fresque, par touches, par fragments, où l'on trouve déjà les thèmes chers à Tabucchi, le double, les boucles du temps, l'envers, les malentendus. Un roman plein d'humour et de mélancolie.
-
Vertiges de l'amour
Edmondo De Amicis
- L'Arbre Vengeur
- L'Arbuste Véhément
- 20 Janvier 2022
- 9782379411373
L'amour est enfant de bohème, certes, il est parfois parent de folie. Fin connaisseur de ce sujet, Edmond De Amicis, géant de la littérature italienne encore méconnu en France, a composé des romances subtiles, éclairées d'un soleil sombre : elles dépeignent les "bouleversements imprévus" qui guettent ceux que la passion ravage.
Les deux récits inédits présentés dans ce recueil nous transportent dans une petite île de Sicile, prison amoureuse de la belle Carmela folle d'avoir été abandonnée, puis à Séville, cité où le soupçon peut coûter "chair" au plus vibrant des amants.
Histoires fatales, livrets d'opéras dont nous composons la partition, ces petits joyaux parfaitement taillés nous rappellent les pouvoirs vertigineux de l'amour, sans nous priver des plaisirs d'une fin heureuse.
-
« Les anges sont des êtres fatigants, surtout ceux de la race dont il est question dans ce livre. Ils n'ont pas des plumes caressantes, ils ont un pelage ras, qui pique.
Suffit. Qu'ils s'en aillent comme ils sont venus. Que rien ne les justifie, que rien ne les protège, pas même une note en marge tissée de paroles de circonstance.
Le titre de ce livre appartient à Eugenio Montale, qui avant nous s'est trouvé par hasard face à un ange aux ailes noires. C'est un titre qui se veut un hommage, mais qui est avant tout un affectueux souvenir. »
Antonio Tabucchi.
-
«... Bien que je n'aie pas encore réussi à comprendre quel est le lien qui unit la vie que nous vivons et les livres que nous écrivons, je ne peux pas nier que Le jeu de l'envers ait une résonance autobiographique. Théâtre, Paradis céleste et Voix sont au contraire des histoires qui me furent racontées par d'autres. Ce qui m'appartient, c'est la façon de les raconter, qui fait que ces récits sont ces récits-là précisément et pas d'autres. Enfin, les autres récits sont nés spontanément en moi sans aucun lien apparent avec ce que je connaissais ou avais vécu. Mais tous, les uns comme les autres, sont liés à une découverte : le fait de m'être un jour aperçu, à cause des imprévisibles événements qui régissent notre vie, que quelque chose qui était ainsi était pourtant autrement. Ce fut une découverte qui me troubla. À la rigueur, on pourrait dire que ce livre a été dicté par l'étonnement. Par la peur, serait-il peut-être plus juste de dire. Le respect dû à la peur m'empêche de croire que l'illusion de la domestiquer par l'écriture éteigne la conscience, enfouie au fond de l'âme, qu'à la première occasion elle mordra à nouveau, suivant ainsi sa nature.» Antonio Tabucchi.
-
Dans un château toscan, un vendredi du mois de juin 1895, arrive le lourd et moustachu Pellegrino Artusi. Il est précédé par la réputation de son fameux ouvrage, La Science en cuisine et l'art de bien manger, un livre de cuisine vivant et cultivé (le premier du genre) qui a véritablement donné naissance à la tradition culinaire italienne. Le baron Romualdo Bonaiuti l'a cordialement invité à venir passer quelques jours au sein de sa maisonnée.
Et quelle maisonnée ! Le fils aîné est un poète amateur rongé par l'ambition ; le fils cadet est un coureur de jupons alcoolique et sans gêne ; la fille, seul membre talentueuse de la famille, est étouffée par sa condition féminine ; une acariâtre grand-mère veille sur tout le monde depuis son fauteuil à roulette ; la demoiselle d'honneur voudrait juste rester invisible ; et deux cousines qui ont passé l'âge de se marier servent de tapisserie.
Sans compter les nombreux serviteurs : un cuisinier génial, un mystérieux majordome et une femme de chambre hautaine et plantureuse. Mais Pellegrino Artusi n'est pas le seul invité : un photographe a également été convié sans qu'on sache trop pourquoi. Tous les éléments du crime en chambre close sont désormais réunis, la partie peut commencer.