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Solitaires Intempestifs
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Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 26 Septembre 2000
- 9782912464880
Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. de cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.
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Je disais l'amour de ma vie et je te regardais je te regarde et je pense je ne te reconnais plus ton corps je le connais les attaches les os tout ça je connais mais dessous il y a quoi dessous sous l'enveloppe il y a quoi ? Une sorte de nouveau toi et moi qui n'a rien à voir rien à voir je suis désolé tu vas dire avec ce que l'on était oui avec ce que l'on était ce qu'il y avait à l'intérieur de nous oui cette chose que l'on chérissait
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J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Octobre 1997
- 9782912464033
Cinq femmes et un jeune homme, revenu de tout, revenu de ses guerres et de ses batailles, enfin rentré à la maison, maintenant, épuisé par la route et la vie, endormi paisiblement ou mourant, rien d'autre, revenu à son point de départ pour y mourir.
Elles l'attendaient, longtemps déjà, des années, toujours la même histoire, et jamais elles ne pensaient le revoir vivant, elles désespéraient de ne jamais avoir de nouvelles de lui, aucune lettre, jamais, aucun signe qui puisse rassurer ou définitivement faire renoncer à l'attente.
Aujourd'hui, est-ce qu'enfin, elles vont obtenir quelques paroles, la vie qu'elles rêvèrent, avoir la vérité ? on lutte une fois encore, la dernière, à se partager les dépouilles de l'amour, on s'arrache la tendresse exclusive.
On voudrait bien savoir.
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Derniers remords avant l'oubli
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Août 2004
- 9782846810630
J'aurais préféré ne rien voir. Je me souvenais suffisamment. Et rester là, comme une cousine pauvre...
Ce que je voudrais que vous sachiez : je craignais de gêner par ma présence, vous ne m'avez jamais beaucoup aimée, Hélène et vous ; et lui, près de vous, il m'aime moins, je préfère ne pas le constater. Un peu exclue par avance, inopportune, là à m'extasier sans fin sur le jardin, l'air de la campagne -je ne vous ai pas dit ? Je n'aime pas beaucoup la campagne et nous ne souhaitons pas prendre votre place ; venir s'y reposer, le barbecue, la tondeuse à gazon pour l'herbe haute, nous ne sommes pas fatigués...
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L'histoire sans histoire d'un homme dans la France de ces vingt dernières années, les rencontres, la famille, les amis, les amours rencontrées et vécues, le travail et les aventures. Le roman.
On regarde, on imagine ce que sera sa vie, on croit la voir devant soi, et peu à peu, la vivant, on se retourne lentement sur soi-même, on observe le chemin parcouru, l'éloignement lent et certain qui nous mena là où nous sommes, aujourd'hui, du pays lointain d'où nous sommes partis.
C'est le récit de l'échec, le récit de ce qu'on voulut être et qu'on ne fut pas, le récit de ce qu'on vit nous échapper. Et la douleur, oui. La douleur, mais encore, peut-être la sérénité de l'apaisement, le regard paisible porté sur soi-même.
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Après Gone, Tamara Al Saadi poursuit avec Taire son exploration du mythe d'Antigone, cette icône littéraire de la résistance qui a traversé les siècles et donné lieu à de nombreuses adaptations.
Taire met en miroir deux adolescentes, prostrées face au monde qu'on a construit autour d'elles. L'une prend corps dans un contexte mythologique, l'autre évolue dans notre société, marquée par son parcours d'enfant placée par l'Aide sociale à l'enfance.
À travers ce texte, ce sont les visions d'une adolescence accablée par le monde qui l'entoure et qui ne parvient plus à penser son avenir que l'autrice interroge. À la croisée de la recherche en sciences sociales et du théâtre, le travail de l'autrice et metteuse en scène s'est nourri en amont de rencontres et d'ateliers avec des jeunes en milieu hospitalier et lieux de soins. Au coeur d'une actualité traversée par des problématiques environnementales, géopolitiques, sociales et caractérisée par une anxiété croissante chez les adolescents, comment ces derniers perçoivent-ils cette figure féminine qui se dresse face à l'autorité paternelle et politique ? Comment ce mythe résonne-t-il alors que le monde contemporain plonge les plus jeunes dans un état de sidération ? Quel regard portent-ils sur leur propre impuissance, leur nécessité de crier une révolte impossible ? -
Les règles du savoir-vivre dans la société moderne
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Août 2004
- 9782912464613
Naître, ce n'est pas compliqué. Mourir, c'est très facile. Vivre, entre ces deux événements, ce n'est pas nécessairement impossible. Il n'est question que de suivre les règles et d'appliquer les principes pour s'en accommoder, il suffit de savoir qu'en toutes circonstances, il existe une solution, un moyen de réagir et de se comporter, une explication aux problèmes, car la vie n'est qu'une longue suite d'infimes problèmes, qui, chacun, appelle et doit connaître une réponse.
Appuyé sur le livre des convenances, des usages et des bonnes manières, faisant toujours référence, sans jamais rien laisser passer de sa propre nature intime, cette bête incontrôlable qui ne laisse parler que son coeur, c'est bien risible, faisant toujours référence et ne voulant pas en démordre, à la bienséance, l'étiquette, les recommandations, le bon assortiment des objets et des personnes, le ton et l'ordre, on se tiendra toujours bien, on sera comme il faut, on ne risquera rien, on n'aura jamais peur.
Si l'on en croit la baronne, tout est simple sur terre, pour peu que l'on respecte les règles d'un savoir-vivre, où de la naissance à la mort, rien n'échappe aux canons du bon goût officiel.
Le Monde Un implacable et fort drôle manuel de sauvetage, sinon de survie, au fil des rites qui régissent la vie, de la naissance à la mort.
Le Nouvel Observateur Lagarce passe insensiblement de la chambre nuptiale à la chambre mortuaire et, partant, raconte l'histoire d'une vie réglée comme du papier à musique et qui, sous la partition tatillonne, pousse par mégarde les pions de sa mélodie.
Libération.
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De Catherine Deneuve à Marilyn Monroe en passant par Romy Schneider et Delphine Seyrig, Des femmes qui nagent est un portrait kaléidoscopique d'actrices et de réalisatrices, dont certaines, pionnières, ont été oubliées. À travers cet hommage sororal, Pauline Peyrade nous renvoie le reflet de femmes puissantes et multiples, créatrices de leur vie autant que de leur art.
« Au début du geste, il y avait une actrice, il y avait Marilyn. Il y avait sa voix, ses sourires, ses haussements d'épaules. Il y avait l'irrésisti ble, le mystère, les médicaments, la disparition. Il y avait la fascination, une tentative de mettre en mots l'insaisissable, de capturer la belle sur la page.
Puis sont apparues Romy, Karidja, Brigitte, Anonyme 1, Mouna, Anonyme 2, Delphine, Adèle, Danielle, Catherine, Isabelle, Patricia, Maggie, Aïssa, et d'autres qui patientent encore aux portes de l'écriture comme dans les salles d'attente des auditions, des concours, des agences. Elles surgissent par associations, par fractures, pour brosser par touches un portrait pluriel, un parcours diffracté qui raconte les actrices et interroge leurs places dans nos imaginaires et dans nos fictions. » Pauline Peyrade -
Portrait de famille, une histoire des Atrides
Jean-François Sivadier
- Les Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 13 Mars 2025
- 9782846817752
Cette famille dont il est brossé le portrait, c'est celle des Atrides. Son histoire se déploie le temps d'un voyage haletant à travers toute la guerre de Troie, jusqu'au retour à Argos.
Formidable machine à jeu, le destin des Atrides présente une matière hors norme : figures démesurées, liste délirante de crimes, souffle épique et accents tragi-comiques est le défi relevé par Jean-François Sivadier. Marqués par un principe de prédation - « tuer ou être tué » - ses protagonistes s'échappent des textes classiques pour incarner et faire résonner aujourd'hui les paroles de cette famille mythique et maudite.
Une histoire des Atrides... par Jean-François Sivadier
Une histoire, c'est-à-dire notre version. Celle que nous réinventons aujourd'hui, comme une suite de variations inspirées des textes d'Euripide, d'Eschyle, de Sophocle, de Racine, de Sénèque... La matière considérable et proprement délirante qu'offre la mythologie grecque est l'occasion d'un théâtre à géométrie variable, où, dans l'éternel affrontement des hommes et des Dieux, se confondent le fantastique, le politique, l'intime et l'universel, le plausible et l'invraisemblable...
Portrait de famille se propose de traverser l'histoire épique et tragi-comique d'une famille d'enfer, celle des Atrides, qui pour laver son linge sale, ne fait jamais dans le détail : « oeil pour oeil. Sang pour sang ». Entre les crimes passés et les crimes à venir, dans un monde dominé par un Olympe surpeuplé de divinités, toujours prêtes à exiger un sacrifice pour relancer la machine, chaque protagoniste s'avance sur scène dans l'angoisse d'être le prochain sur la liste.
Les Atrides se mènent une guerre interminable, dont chaque combattant ne cesse de redéfinir l'origine, en déclinant, jusqu'à l'absurde, le syndrome du « c'est pas moi qui ai commencé ». Sacrifices humains, infanticides, viols, incestes, trahisons, cannibalisme, tous les coups sont permis.
Portrait de famille est un matériau chaotique qui revisite avec ludisme, un catalogue de contes pour adultes qui n'en finit pas de s'écrire, comme un tableau éternellement recommencé et à jamais inachevé. -
à la carabine ; cheveux d'été
Pauline Peyrade
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 8 Octobre 2020
- 9782846816137
Deux textes sur la nécessité de se faire justice soi-même, de reprendre possession de sa voix et de son corps, de ne pas se laisser détruire par la violence subie. Se défendre au point d'être indéfendable, c'est parfois le prix à payer pour ne pas se briser.
Le point de départ de l'écriture, c'est l'histoire d'une enfant de onze ans qu'un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l'écriture l'invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n'est pas préméditée, mais dont l'agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable.
Ce n'est pas une réparation. Ce n'est pas une résilience. Parce qu'il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu'à la violence extrême ne répond pas l'espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce que l'Histoire a canonisé Martin Luther King et diabolisé Malcolm X, alors que l'un n'aurait pas pu se faire entendre sans l'autre. Parce qu'on exhorte les soumis·e·s à la non-violence, au silence, à l'humour, à la patience, afin d'éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce qu'à la violence répond la violence, implacable, furieuse.
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Créé à Vidy en septembre 2018 et salué par un remarquable succès public et critique, Les Idoles de Christophe Honoré met en scène une génération d'artistes morts du sida qui se réincarnent sur le plateau du théâtre pour échanger sur l'amour, la maladie, l'art et l'engagement.
Christophe Honoré revient sur une autre génération d'artistes, celle d'avant lui, celle des années 1980-1990. Ce n'est pas exactement une génération, encore moins un mouvement, mais des vies d'artistes ou d'auteurs qui ont en commun une époque, la France des années Mitterrand, et une maladie, le sida. Les Idoles revient sur six artistes majeurs, sur leurs oeuvres et leurs vies, sur ce qui fut leur façon, à chacun différente, de traverser la maladie et d'attendre la mort - fantômes contemporains pour parler d'aujourd'hui. Les Idoles met en scène Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Serge Daney, Cyril Collard et Jacques Demy, interprétés par des comédiens indifféremment masculins ou féminins.
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Soeurs, nos forêts aussi ont des épines
Penda Diouf
- Les Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 5 Décembre 2024
- 9782846817622
Lorsque la cadette décide de prendre son envol, les liens qui unissent deux soeurs sont ébranlés, et leurs souvenirs avec. À travers des éléments très organiques, la forêt, l'eau, la grotte, Penda Diouf plonge dans les abysses de la sororité. L'aînée, qui a toujours pris le relai de leur mère pour s'occuper de sa petite soeur, s'inquiète de son départ et tente, inconsciemment, de la retenir. Et puis, surgit ce souvenir: elles sont petites, à bord d'un bateau qui part à la dérive. La cadette tombe à l'eau sous les yeux de sa grande soeur qui ne réagit pas. À partir de cette métaphore de la complexité de la sororité, les deux personnages remontent un fil entre souvenirs réels et fantasmés, à l'occasion d'une balade en forêt. C'est l'heure de comprendre les liens qui les unissent, non seulement en tant que soeurs, mais aussi en tant que femmes partageant une histoire commune depuis les origines de l'humanité, à partir de l'Australopithèque Lucy, jusqu'à nos mères, nos paires et les prochaines à naître.
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La rumba est née d'allers-retours à travers l'océan Atlantique, entre l'Afrique et les Caraïbes. La rumba cubaine et la rumba congolaise partagent les mêmes racines, qui plongent bien au-delà du xixe siècle.
Opération Rumba raconte le parcours de deux frères en quête de leurs origines, à travers un voyage épique et musical bordé de paysages, de rythmes et d'histoires pétillantes et piquantes à la fois. Ainsi se tisse au fil des rencontres une voix qui les emmène vers le but rêvé en compagnie d'une saga de personnages fantasques et tous loufoques entre fictions et réalités, entre mythes et tranches d'Histoire, entre anecdotes extraites des chansons populaires et douleurs politiques : vérités historiques. C'est une palette riche en émotions qui serait contre toute attente la découverte des raisons profondes de la rumba. -
De quoi peut-on hériter quand il n'y a comme patrimoine rien d'autre que des vies détruites ? Comment sauver sa peau sans avoir le sentiment de trahir les siens ? Dans un cinéma qui semble abandonné, la grand-mère de Christophe Honoré, Mémé Kiki, retrouve certain·e·s de ses dix enfants. Il y a aussi le père Puig, son second mari, banni pourtant depuis des années. Ils et elles sont réuni·e·s parce qu'un de leurs petits-enfants, celui qui fait du cinéma, celui qui ne vit plus dans le même monde qu'eux et elles, a quelque chose à leur dire. Il a imaginé un film pour raconter leur histoire commune - un film que le cinéaste avait en effet écrit mais qu'il ne s'est jamais résolu à tourner.
Le film imaginaire est l'occasion d'une dernière réunion de famille réunissant les vivant·e·s et les mort·e·s. Christophe Honoré compose le récit de leur histoire commune à travers leurs dialogues contradictoires. Les personnages de sa famille sont incarné·e·s par des acteurs·rices, et des séquences filmées reconstituent ses souvenirs. Ainsi s'esquisse la destinée d'une famille de la classe populaire sur cinq décennies, ses amours, ses désillusions, ses blessures. Le dialogue théâtral et le récit cinématographique, la parole au présent du théâtre et la force d'évocation du cinéma parviennent ensemble à restituer l'empreinte du lien familial par-delà les années. Ainsi Le Ciel de Nantes décrit avec tendresse et humour le futur des histoires d'où nous venons et qui ne sont plus les nôtres.
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Les deux déesses : Déméter et Perséphone une histoire de mère et de fille
Pauline Sales
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 24 Octobre 2024
- 9782846817424
À quinze ans, Déméter se fait violer par Zeus. Enceinte, elle s'enfuit sur terre où elle accouche de Koré. Devenue adolescente, Koré part camper avec ses copines. Elle est kidnappée et abusée par son oncle Hadès qui la conduit en enfer. Déméter, éperdue, cherche sa fille neuf jours et neuf nuits avant d'apprendre la vérité. L'histoire se répète. Viol et contrainte. Femmes enfermées dans une destinée qu'elles rejettent. Déméter sombre dans la douleur. Le blé est atteint de la même maladie. Zeus est contraint de rendre Perséphone à sa mère. Perséphone a pris goût aux morts dont elle s'occupera un tiers de l'année avant de rejoindre sa mère et les vivants le reste du temps.
Quelle serait aujourd'hui la figure du mal ? Où sont nos morts contemporains ? Quelle déesse se cache derrière nos SDF ? La pénurie de blé que nous connaissons aujourd'hui n'est-elle pas le symbole d'un mal plus profond : ne plus savoir prendre soin de la terre ? Comment s'émanciper d'une mère puissante et aimée ? Comment les traumatismes nous suivent et nous habitent ? Quels sont ces fils invisibles qui nous lient si fortement à notre famille, à notre généalogie, alors que nous avons cru les couper et y échapper ? Quel compromis sommes-nous contraints de trouver dans nos vies pour continuer à vivre ensemble ? Comment s'échapper et s'affranchir d'une oppression masculine ? Autant de questions que pose la réécriture du mythe aujourd'hui.
Les Deux Déesses se présente comme une réécriture contemporaine, théâtrale et musicale du mythe de Déméter et Perséphone, faisant apparaître des problématiques actuelles de la société. Ce couple de mère et fille qui a su tenir tête aux Dieux et se retrouver envers et contre tout. Ainsi sont nées les saisons, dit-on. -
Après la représentation, on chante une fois encore, on joue de petits sketches idiots qui nous firent toujours rire - ceux-là qu'on préfère et que nous gardons pour nous - on danse un vieux numéro que nous avions appris pour une ancienne revue de pacotille, on se souvient du temps de notre gloire passée au kristall-palast de leipzig.
On ricane, on imite, on hurle de rire et parfois, aussi, nous nous laissons aller à la nostalgie. demain, nous fuirons, mais, ce soir encore, nous faisons semblant puisque nous ne savons rien faire d'autre.
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Tristesse et joie dans la vie des girafes
Tiago Rodrigues
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 23 Mars 2016
- 9782846814737
La pièce est un parcours initiatique. Girafe est une petite fille de 9 ans. C'est sa mère qui lui a donné ce nom, car elle est grande. Un peu sur le modèle de Candide, elle va de rencontre en rencontre, en traversant une Lisbonne dévastée par la crise économique. Elle est accompagnée par son ours en peluche suicidaire : Judy Garland.
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La chambre rouge (fantaisie) ; Senora Tentación
Marie Dilasser
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 5 Septembre 2024
- 9782846817516
La Chambre rouge (fantaisie)
C'est la journée burlesque et mélancolique d'un « mec » qui a choisi l'exercice de la solitude et l'enfermement volontaire pour fêter son anniversaire. Mais voilà que Mitou (Mi-tou, une moitié du tout, un type flou, donc), beaucoup trop soumis pour son âge, puis Lado, beaucoup trop grand et futé pour son âge, entrent par effraction dans la chambre rouge, brisant la solitude tant désirée de Moi. Mitou rêve de jouer les Vendredi sur l'île oubliée et s'agrippe, mais Lado, de passage, proclame : « C'est pas le tout, moi faut que j'aille traîner ailleurs ! »
C'est l'histoire d'un mec et de ses deux complices improvisés qui rêvent tous trois de famille recomposée, font des projets sur la comète et pour la comète, se cognent et s'écharpent, mais au fond se comprennent au p'ti t poil...
Notre héros autoproclamé se remettra-t-il de sa journée d'anniversaire ?
La fantaisie gagnera-t-elle la partie contre la nostalgie ?
Le voyageur immobile finira-t-il par sortir de sa chambre rouge ?
Señora Tentación
Dans un immeuble, ou plus exactement dans le hall d'un immeuble, deux femmes, tout à leurs occupations respectives, n'en finissent pas de se croiser, de se télescoper, de se regarder, de s'effleurer, de se perdre et de se retrouver. L'une est femme de ménage, l'autre est concierge. Tous ignorent qu'elles cachent scrupuleusement leur amour. Elles le vivent pourtant et le fêtent deux jours par mois...
Ces deux femmes, la soixantaine, appartiennent à une génération qui a été contrainte d'adopter des comportements réflexes, et qui deviennent indélébiles avec le temps. Une façon d'être dehors, au travail, en famille, avec les amis ; et une autre dedans, à l'abri, chez soi, en planque. -
Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes - vingt ou trente années ? trente années...- La Fille jouera sa petite histoire, prendra des mines, habile à prendre des mines, fredonnera chansonnette et esquissera pas de danse. Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes, elle racontera la journée terrible qui s'achève, la journée pénible qui s'achève, récit des diverses humiliations et aléas divers.
Comme tous les soirs, les deux boys, épuisés, fatigués, rêvant de s'enfuir, s'enfuyant, les deux boys feront mine, habiles à faire des mines, les deux boys l'accompagneront, tricheront avec elle, feront semblant.
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À travers le parcours de trois amis, tous trois pianistes virtuoses promis à une brillante carrière, Jean-François Sivadier interroge les aspirations secrètes, parfois antagonistes, qui se bousculent dans le coeur de tout arti ste, entre l'ambiti on, le sacrifice, la nécessité de témoigner du monde, la tentati on de le fuir, le désir d'être aimé...
Senti nelles, écrit et conçu pour trois acteurs, emprunte à Thomas Bernhard le sujet de son roman, Le Naufragé, pour réinventer l'histoire de trois pianistes virtuoses qui se rencontrent adolescents et qui deviennent, du jour au lendemain, inséparables. Ils passeront trois ans dans une presti gieuse école de musique, avant de se présenter à un concours internati onal de piano, à l'issue duquel, pour des raisons plus ou moins mystérieuses, ils se sépareront pour toujours.
Aussi dissemblables que complémentaires, admirati fs les uns des autres, les trois hommes vont s'épauler et se combatt re dans un jeu d'équilibre délicat, entre leur rapport au monde et leur manière d'exercer leur art. Les accords et les désaccords du trio dessinent un chemin initi ati que, au bout duquel chacun a rendez-vous avec lui-même. Une histoire comme un prétexte à interroger les vents contraires, les courants violents qui peuvent s'aff ronter, s'accorder ou se confondre dans le rapport secret que chaque arti ste entreti ent avec le monde.
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Sermons joyeux ; de la lente corruption des âmes dans la nuit tombante
Jean-Pierre Siméon
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Mai 2004
- 9782846810920
Oui ça va mal oui les temps sont critiques et de tous les malheurs qui grognent à nos mollets de tous les abandons qui nous vident le coeur de toutes les défaites qui nous brisent la nuque l'enfermement où dans ces heures poisseuses on tient désormais la langue notre langue la langue commune la langue partagée populaire celle-là l'improbable la sauvage et la douce qui dit la bonté de l'instant et la chiennerie des jours cet enfermement-là qui n'apparaît pas qu'on ne sent pas qui ne s'avoue pas.
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Tu voudrais crier mais rien ne sort. Comme si tu ne voulais pas qu'il s'en aille. Comme si tu ne voulais pas qu'on vous dérange.
Poings, c'est un combat pour le ressaisissement de soi. C'est cinq moments d'une histoire d'amour toxique, de la rencontre à la rupture, racontés selon le point de vue d'une femme en état de choc qui cherche à trouver un sens à ce qu'elle a vécu.
Pauline Peyrade est diplômée de la RADA (Londres) et de l'ENSATT. Elle est l'auteur de plusieurs textes : 0615, mis en ondes sur France Culture ; Vingt centimètres, lu à la Mousson d'hiver 2014 et au Théâtre national de Toulouse ; Ctrl-X, mis en scène par Cyril Teste en 2016 ; Bois Impériaux, lauréat de l'Aide à la création du CNT (il a été lu à Théâtre Ouvert, au TNS et à la Comédie-Française et sera créé par le Collectif Das Plateau en 2018). Poings est le coup de coeur du comité de lecture du TNS et a été présenté à la Mousson d'été en 2017.
En 2016, Pauline Peyrade devient autrice associée au Théâtre des Ilets-CDN de Montluçon et dramaturge de saison au Théâtre POCHE /GVE. Elle sera autrice associée aux Scènes nationales du Jura en 2018-2019. Elle enseigne au sein des départements d'écriture dramatique de l'ENSATT et de l'École du Nord.
Lecture dirigée par Marceau Deschamps-Ségura, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, dimanche 3 décembre à 14h, avec Florence Viala, Juliette Damy et Jérémy Lopez.
Création au Préau-Centre dramatique national de Normandie-Vire, le 15 mars 2018, dans le cadre du festival « Spring », dans une mise en scène collective de la #CiE-Lyon (Justine Berthillot, Antoine Herniotte, Pauline Peyrade).
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Erreur de construction [1977] Les mécanismes les plus simples de notre langage, répétés à l'infini, peuvent-ils être l'essence même d'une représentation théâtrale ?
Carthage, encore [1977] Après la catastrophe, ils sont bloqués là et rêvent de partir, de s'en sortir, s'enfuir. Mais comme la solidarité n'est pas leur fort, ils n'arrivent pas à grand-chose.
La Place de l'autre [1979] Lui est assis sur une chaise, Elle est debout. Seul jeu possible, mettre en oeuvre la meilleure stratégie pour prendre la place de l'autre.
Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale [1980] Sur la route de l'exil, des gens qui possédaient tout et viennent peut-être de tout perdre, se racontent le long voyage de Madame Knipper fuyant la Capitale. Le leur, peut-être.
Ici ou ailleurs [1981] Une femme qu'un homme quitte oublie son enfant. Un fils revient là où l'attend sa mère. Une actrice court les scènes sans jamais s'imposer. De ces vies éparses les responsables voudraient qu'« il » écrive l'histoire. Mais en est-il seulement capable ?
Les Serviteurs [1981] À l'étage Monsieur et Madame ont peut-être disparu, mais chacun en bas assure son service et sa fonction.
Noce [1982] C'est la noce. Les laissés-pour-compte, les oubliés de la fête veulent participer. Ils montent à l'assaut des mariés, ils font la révolution mais devront eux aussi inventer un nouveau monde.
La Bonne de chez Ducatel [1977, inédit] Mme Ducatel, son fils et Pauline, la bonne. Pauline fait le ménage (ou bouquine) tandis que Mme Ducatel assassine son mari. Dans la maison d'à côté, c'est la même chose, sauf que la bonne est déléguée.
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Mon absente plonge le spectateur au coeur d'un lieu clos, calme et profond, en marge de la vie qui court et oublie ce qui la fait courir. Une communauté d'endeuillés, famille et amis mélangés, se retrouve au chevet d'une femme qui n'est plus là. Et les souvenirs affluent. Et les langues et les larmes se délient. Un portrait diffracté se détache du vide laissé.
Née d'une commande pour les acteurs et actrices associés du TNS, Mon absente a pris sa source dans la béance du décès de Véronique Nordey.
Mais le projet s'est petit à petit transformé et c'est une figure fictionnelle qui tient désormais lieu d'absente et de lien entre les personnages en jeu.
À la distribution initiale, s'est ajouté un nouveau cortège, quelques élèves fraîchement sortis du TNS et présents sur Mont Vérité ainsi qu'Aristide Tarnagda. Ils sont maintenant 11 présents, hommes et femmes de diverses origines et générations, à confronter la verticalité de leur corps et la chaleur de leur souffle à l'épreuve de la disparition, au mystère de la mort. À la déflagration de la perte. Réunis par le deuil, ils gravitent en satellites autour d'un cercueil jonché de fleurs, point fixe autour duquel s'organise leur ballet d'entrées et de sorties. Dans ce décor de douleur et de recueillement, la parole maintient en vie, fait tenir, ensemble, pour le meilleur et pour le pire, les vivants. (P. R.)