Nada
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Repenser l'anarchisme : Combattre les dominations au XXIe siècle
Tomas Ibanez
- Nada
- 11 Octobre 2024
- 9791092457810
Si tout principe fondationnel porte en lui le risque du totalitarisme, alors l'anarchisme se doit de penser et combattre le recours à tout fondement se prétendant immuable, intemporel et dogmatique. Il n'y a donc pas un anarchisme, mais des anarchismes qui, s'ils entendent affronter la logique autoritaire, doivent accepter de se transformer, sans cesse, afin de s'adapter, à chaque instant, aux conditions changeantes des nouvelles formes de domination. Dans cet essai, Tomas Ibanez, théoricien libertaire, bouscule et renouvelle la pensée anarchiste en posant les bases d'un anarchisme non fondationnel, en prise avec les luttes du XXIe siècle.
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David Snug n'aime pas le sport, mais pratique la randonnée urbaine. Et avec un gouvernement qui souhaite mettre la France « en marche » (ou plutôt au pas), les occasions de battre le pavé ne manquent pas. De ses balades au gré de l'actualité politique, il tire une série de chroniques sociales décalées et percutantes et fait le récit des luttes qui occupent l'espace public et médiatique (grèves contre la réforme des retraites, dissolution des Soulèvements de la terre, violences policières, JO 2024, etc.). Renouant avec l'esprit du géographe anarchiste Élisée Reclus, ce livre, à l'humour corrosif, est aussi un éloge de la marche comme geste politique.
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Nous vivons sous l'injonction de la réussite. Réussir, c'est entrer corps et âme dans la compétition pour se hisser au-dessus des autres. Certain·es, pourtant, refusent de gravir les échelons et de se compromettre avec le pouvoir. Le refus de parvenir a été et reste largement pratiqué et discuté au sein du mouvement anarchiste, depuis Bakounine, Reclus et E. Goldman jusque dans les luttes actuelles. Ce recueil propose de découvrir différents aspects de ce principe radical d'insoumission.
« Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir ! »
Élisée Reclus.
Ouvrage coordonné par le Centre international de recherches sur l'anarchisme de Lausanne. -
« J'ai toujours fréquenté de drôles d'oiseaux, des zonards et des vagabonds. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai connu que des hobos, des prostituées, des agitateurs. Un wagon de marchandises a été mon premier terrain de jeu. À douze ans, j'avais déjà effectué un aller-retour clandestin jusqu'à la gare la plus proche. La police et les arrestations, les taules et les tripots ont toujours fait partie de ma vie. »
Années 1930. La Grande Dépression. Bertha Thompson, alias Boxcar Bertha, n'a pas un sou en poche mais soif de liberté, et part brûler le dur. À travers les aventures de cette vagabonde anarchiste, c'est une autre histoire des États-Unis qui nous est contée, celle des hobos et des syndicalistes révolutionnaires, des bohèmes et des rebelles, des victimes de l'exploitation capitaliste et des hors-la-loi.
Publié en 1937 et porté à l'écran par Martin Scorsese en 1972, Boxcar Bertha de Ben Reitman - « roi des hobos », libertaire et compagnon d'Emma Goldman - est un classique de la littérature de la route et un voyage trépidant dans l'Amérique d'en bas. -
« Hormis sans doute celle de Victor Serge, l'autobiographie de l'anarchiste russe Pierre Kropotkine ne compte pas d'égal dans la littérature révolutionnaire. Dans ce livre, les aventures les plus hardies, les coups de théâtre rocambolesques, les prises de décision courageuses se succèdent sans répit. En toile de fond se révèle la sagesse d'un homme pour qui la fidélité à l'idéal et la loyauté envers les compagnons guident toujours les actions. »
Aristocrate et proscrit, scientifique et révolutionnaire, Pierre Kropotkine (1842-1921) est l'une des figures majeures de l'anarchisme, et l'un de ses principaux théoriciens, auteur de textes fondateurs comme L'Entraide et La Conquête du pain. De la cour du tsar aux manufactures du Jura suisse, des steppes sibériennes aux faubourgs londoniens, de la forteresse de Saint-Pétersbourg à la prison de Clairvaux, du nihilisme russe au mouvement anarchiste international, les mémoires qu'il livre ici transportent le lecteur dans toutes les classes de la société, sous toutes les latitudes, de l'évidence du bon droit des dominants à la révolte des opprimés.
Dans cette passionnante autobiographie, où trajectoire personnelle et grande histoire s'entremêlent, c'est toute une époque, dans son effervescence politique, qui s'agite sous nos yeux. -
« Mais, dis-moi, qu'est-ce donc que l'anarchie ? - Anarchie signifie sans gouvernement. Le gouvernement ne sert qu'à défendre les bourgeois, et quand il s'agit de nos intérêts, le mieux est de nous en occuper nous-mêmes. Du reste, ce que nous voulons réaliser, c'est la mise en commun du sol, des matières premières, des instruments de travail, des logements et de toutes les richesses existantes. » Dans ces textes, Errico Malatesta (1853-1932), pionnier du mouvement libertaire et révolutionnaire intransigeant, expose, sous formes de conversations accessibles et synthétiques, à rebours des traités politiques abscons, les principes, théoriques et pratiques, de l'anarchisme.
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Fraîchement débarqué des années 1980, un gamin découvre comment internet et les nouvelles technologies ont envahi nos vies et modifié notre rapport au monde. Tel Candide, il pointe les dysfonctionnements de nos sociétés hyperconnectées incarnées par son alter ego adulte, David Snug lui-même. De la dépendance aux smartphones à l'emprise des réseaux sociaux, de Google à Amazon, de l'ubérisation de l'économie de service aux sites de rencontre, rien n'échappe à son regard impertinent et décalé. Après "Dépôt de bilan de compétences", David Snug nous livre un manuel d'autodéfense numérique mêlant humour et satire sociale. Préface de Cédric Biagini, fondateur et animateur des éditions L'échappée et auteur de "L'Emprise numérique" (L'Échappée, 201
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« Par anarchisme, j'entends un nouvel ordre social dans lequel aucun groupe ne pourra en gouverner un autre. La liberté individuelle prévaudra. La propriété privée sera abolie. Personne ne vivra du travail d'autrui. Chacun produira selon ses moyens et recevra selon ses besoins. Je consacrerai toute mon énergie à voir cet idéal se réaliser et, si nécessaire, je donnerai ma vie. » Condamnée par la démocratie américaine, emprisonnée par la dictature soviétique, inquiétée par le nazisme et pourchassée par le régime de Vichy, Mollie Steimer (1897-1980), militante anarchiste internationaliste juive russe, puis apatride, mena, tout au long de sa vie, une lutte sans concession contre tous les systèmes autoritaires.
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« Compagnonnes, les femmes représentent la moitié de l'humanité. Unissons-nous à nos frères travailleurs et crions avec eux : Guerre aux curés, mort aux exploiteurs et aux tyrans du monde entier, à bas les frontières et vive la révolution sociale ! L'anarchie, cette belle et noble idée, rendra justice aux femmes. » Dans ces textes inédits en français, Teresa Claramunt (1862-1931), ouvrière, anarcho-syndicaliste et pionnière du féminisme espagnol, surnommée la « Louise Michel de Barcelone », appelle les femmes à s'organiser afin de renverser le capitalisme et le patriarcat pour qu'advienne l'anarchie. Traduction et préface de Christelle Schreiber-Di Cesare. Postface d'Irene.
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« Les anarchistes aiment se raconter des légendes, s'inventer des ancêtres et des héros. Mais l'histoire de l'anarchisme est avant tout une histoire bien réelle d'hommes et de femmes en lutte, avides de savoir et de changement social, de culture et d'idéal. C'est aussi une histoire d'erreurs et d'échecs, de confrontations et de succès, et d'une volonté jamais abattue. » Dans cette balade en anarchie, Marianne Enckell, historienne et animatrice du Centre international de recherches sur l'anarchisme de Lausanne, nous emmène sur les traces de ce mouvement depuis ses origines jusqu'à nos jours, abordant en particulier son aspect international et sa dimension culturelle.
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« Ni dieu ni maître ni chef ! L'intérêt libertaire pour la gastronomie est inhérent à sa condition de philosophie de la misère dont l'objectif primordial est la lutte pour la conquête du pain par et pour les opprimés. » De la publication de La Conquête du pain de Kropotkine en 1892, qui revendiquait l'accès à la nourriture comme un droit inaliénable, aux pratiques actuelles des militants anti-autoritaires (distribution gratuite de denrées alimentaires, cantines autogérées, véganisme, etc.), Nelson Méndez, sociologue libertaire, expose la relation qu'entretiennent l'anarchisme et la gastronomie - entendue comme le rapport entre l'être humain, son alimentation et son milieu, et comme acte politique primordial.
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« Nous avons décidé de faire entendre notre voix dans le concert social et d'exiger notre part de plaisirs au banquet de la vie. Et comme nous ne voulons dépendre de personne, brandissons nous-mêmes l'étendard rouge et partons au combat... sans dieu ni patron ni mari. » Publié à Buenos Aires en 1896, La Voz de la Mujer est le premier journal anarchiste féministe. Dans ses pages, ses rédactrices proposent de fournir aux femmes prolétaires les outils, théoriques et pratiques, nécessaires à leur émancipation. Partisanes de l'amour libre, elles y expriment leur volonté d'en finir avec toutes formes d'oppressions, qu'elles soient religieuse, capitaliste ou patriarcale. Préface d'Hélène Finet.
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Alpinisme & anarchisme
Guillaume Goutte
- Nada
- La Petite Bibliotheque Anarchiste
- 22 Mars 2024
- 9791092457667
Né au XIXe siècle au sein de la haute société britannique, l'alpinisme n'est pas resté l'apanage des dominants. L'idée de gravir les sommets a aussi fait son chemin parmi les exploités, à la faveur des congés payés. Mais la montagne ne se réduit pas à un terrain de jeu, c'est aussi un refuge pour les opprimés, un lieu de passage clandestin, un terrain d'expression privilégié pour les luttes ; un environnement qui peut sembler hostile, et qui impose que ceux qui s'y aventurent s'entraident.
Dans cet essai, Guillaume Goutte, militant CGT, anarchiste et féru de montagne, analyse les liens entre alpinisme et anarchisme et met en lumière un espace où la solidarité et la liberté forment un socle de valeurs communes. -
« Il y a des époques dans la vie de l'humanité, où la nécessité d'une secousse formidable, d'un cataclysme, qui vienne remuer la société jusque dans ses entrailles, s'impose sous tous les rapports à la fois. À ces époques, tout homme de coeur commence à se dire que les choses ne peuvent plus marcher ainsi ; qu'il faut de grands événements qui viennent rompre brusquement le fil de l'histoire, jeter l'humanité hors de l'ornière où elle s'est embourbée et la lancer dans les voies nouvelles, vers l'inconnu, à la recherche de l'idéal. »
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« L'anarchisme nourrit tous les domaines de l'activité humaine. La science, les arts, les lettres, le théâtre, le combat pour l'égalité économique, chaque lutte individuelle ou collective contre le désordre ambiant, en somme, est éclairée par la lumière spirituelle de l'anarchisme. C'est la philosophie de la souveraineté de l'individu. C'est la théorie de l'harmonie sociale. C'est une vague de vérité vivante et puissante qui déferle sur le monde et inaugurera une nouvelle aube. » Dans ces textes, inédits en français, Emma Goldman (1869-1940), active militante et éditrice de la revue Mother Earth livre sa définition de l'anarchisme : une philosophie révolutionnaire conciliant les intérêts de l'individu et ceux de la société.
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Dans cette série de 60 dessins, David Snug (Dépôt de bilan de compétences, Ni Web ni master) aborde avec humour questions de société et sujets d'actualité, mettant au centre de son propos la lutte des classes. Maître dans l'art de la punchline, du détournement et de la mauvaise foi, il pointe les travers de notre époque, épingle les puissants, les politiques, les stars de l'industrie culturelle et des médias, et dénonce les conformismes et le militantisme de façade (greenwashing, flexitarisme, etc.). Dans la veine situationniste, cette compilation de gags groucho-marxistes bouscule les consciences et questionne la notion d'engagement, sans oublier l'essentiel, nous faire rire !
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Dans cette nouvelle BD, David Snug s'inspire de son parcours professionnel pour nous livrer une critique du travail décalée et documentée. Héritier de Bob Black et Paul Lafargue, il dénonce avec humour l'absurdité du salariat et les travers du capitalisme tout en cultivant ce goût pour la liberté et l'autonomie qui lui sont chers.
De ses études d'art appliqué à l'usine en passant par la case chômage, l'intérim et son lot de boulots précaires, il aborde la question du déterminisme social, la pénibilité du travail à la chaîne, la vacuité des formations dites professionnalisantes, pour pointer les disfonctionnements du système et prôner une vie en marge, mais pas oisive, et envisager des pistes alternatives d'activités.
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« Dès qu'un homme a eu la criminelle ingéniosité de tirer profit du travail de son semblable, de ce jour, l'exploité a, d'instinct, cherché à donner moins que n'exigeait son patron. Ce faisant, cet exploité a fait du sabotage, manifestant ainsi, sans le savoir, l'antagonisme irréductible qui dresse l'un contre l'autre, le capital et le travail ».
Émile Pouget (1860-1931), anarchiste et syndicaliste révolutionnaire, secrétaire adjoint de la Confédération générale du travail, livre un manuel subversif de résistance à l'exploitation capitaliste, fondé sur le principe : « À mauvaise paye, mauvais travail ! ».
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Une économie libertaire ? Ces deux termes semblent antithétiques. Et pourtant, comment ordonner la production et les échanges, essentiels à l'organisation de toute société humaine, sans repenser fondamentalement les rapports économiques qui régissent notre quotidien ? Quelles formes pourrait prendre une économie fondée sur l'égalité, la liberté, la responsabilité, l'entraide et la justice sociale ? Cet opuscule, sans prétendre constituer un programme définitif et dogmatique, offre à la réflexion des pistes sur les moyens d'atteindre un autre modèle de société dont l'objectif ne serait plus le profit en faveur d'une minorité, mais l'épanouissement de chacun au sein de la collectivité. Nouvelle édition augmentée.
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« Nous sommes des révoltés de toutes les heures, des hommes vraiment sans dieu, sans maître et sans patrie, les ennemis irréconciliables de tout despotisme, moral ou matériel, individuel ou collectif, c'est-à-dire des lois et des dictatures (y compris celle du prolétariat), et les amants passionnés de la culture de soi-même. » Dans ces textes, Fernand Pelloutier (1867-1901), secrétaire de la Fédération nationale des Bourses du travail, appelle les anarchistes à rejoindre les rangs du mouvement syndicaliste, pour favoriser l'auto-organisation du prolétariat et construire la grève générale expropriatrice, qui doit conduire au renversement du capitalisme, à l'abolition de l'État et à l'avènement d'un socialisme fédéraliste. Préface de Guillaume Goutte.
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L'anarchie ; l'anarchiste ; pourquoi sommes-nous anarchistes ?
Elisée Reclus
- Nada
- 30 Avril 2021
- 9791092457414
« C'est la lutte contre tout pouvoir officiel qui nous distingue essentiellement ; chaque individualité nous paraît être le centre de l'univers, et chacune a les mêmes droits à son développement intégral, sans intervention d'un pouvoir qui la dirige, la morigène ou la châtie. » Dans ce texte de 1894, Élisée Reclus (1830-1905) géographe et anarchiste, énonce les grands principes, toujours actuels, de l'idéal anarchiste.
Suivi de L'Anarchiste et Pourquoi sommes-nous anarchistes ?
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Dans L'Entraide, Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, militant et théoricien libertaire, expose les fondements naturels du communisme anarchiste tout en combattant farouchement le darwinisme social, idéologie scientifique du capitalisme. L'auteur s'y distingue aussi par ses intuitions pionnières : une vision écologique avant l'heure des rapports entre l'être humain et son milieu, une reconsidération des peuples autochtones, une réhabilitation des institutions médiévales et l'élaboration d'une historiographie par en bas.
Face au chacun pour soi et à la compétition, ce texte de philosophie sociale, d'une troublante actualité, nous rappelle que la solidarité est le meilleur chemin vers l'émancipation de toutes et tous.
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Veracruz, vers 1900. Un groupe d'anarchistes italiens, fuyant la misère et la répression, débarque au Mexique pour y fonder une commune agricole. Parmi eux, un prestidigitateur, une poétesse, un boxeur, une prostituée et même un curé.
Mais, face à un gouvernement corrompu et des propriétaires terriens voraces, les apprentis paysans voient leur rêve d'une vie nouvelle vaciller. Pris dans la tourmente d'une révolution qui s'annonce, ils devront choisir leur camp.
Quatre-vingts ans plus tard, hanté par de vieux démons, Lucio Doria, le cadet de la bande, entreprend un retour rédempteur à Naples.
Humour et tragédie se conjuguent dans ce roman de Paco Ignacio Taibo II qui nous plonge au coeur des espoirs brisés des luttes révolutionnaires du XXe siècle.
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Publié pour la première fois en 1892, La Conquête du pain de Pierre Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, militant et théoricien du communisme anarchiste, est l'un des ouvrages majeurs de la pensée libertaire.
Opposé à l'État et à l'économie bourgeoise, l'auteur, en se basant sur l'expérience de la Commune de Paris de 1871, y expose le versant pratique de sa pensée, en faisant de la municipalité libre le socle du nouvel ordre social. Progrès technique et satisfaction des besoins, rapport de la ville aux flux mondialisés, sens et organisation du travail sont autant de sujets cruciaux abordés dans ce livre, dont il est, aujourd'hui encore, essentiel de faire l'inventaire.
Introduit et commenté par Renaud Garcia.