« Le chemsex. J'en avais vaguement entendu parler dans les médias. Contraction de Chemical Sex, il désigne l'utilisation par certains de substances psychoactives pour pimenter leurs partouzes. La consommation de stimulants et de drogues de synthèse leur permettrait de rendre l'acte sexuel plus intense et d'être plus performants. Le fléau des pédés donc, selon Dumont. » Quand Zède, le narrateur, journaliste connu pour ses papiers sur le milieu underground parisien, décide d'écrire un article sur Jérôme Dumont, artiste homosexuel ayant connu son heure de gloire dans les années 80, il n'imagine pas que ce portrait risque de lui coûter la vie. Car en plus de son passé, Dumont lui fait découvrir le chemsex, l'initie, et le fait basculer dans la spirale de l'addiction au sexe sous drogues. Dès sa première soirée, le compte à rebours est lancé, sa vie peut voler en éclats. L'extase qu'il atteint dans les vapeurs de substances aux noms étranges (3MMC, GHB) et le manque qui suit le privent progressivement de sa liberté et le transforment, sous ses yeux, en animal traquant son plaisir et les soirées pour l'assouvir. Il sort plus et plus tard, multiplie les plans et rentre chez lui à l'aube sous le regard ahuri de sa copine, enceinte de leur deuxième enfant et celui, apeuré, de son fils. Ses parents s'inquiètent de le voir maigre et gris lors des repas dominicaux. Ses amis s'écartent quand ils le voient rôder, drogué, dans les fêtes parisiennes, pour proposer des plans douteux à des femmes qu'il connait à peine. Isolement, manque, rechute, dégoût, reprise, plans à trois, quatre et plus, bienvenue dans l'enfer du chemsex.
De sa première soirée à la dernière, on le suit dans sa chute rapide et brutale. Ecrit à la première personne dans une langue orale, argotique et rugueuse, Chems se lit comme le récit d'un condamné à mourir pour jouir, le carnet de bord d'un trentenaire branché qui, pour une partie fine, va risquer sa famille et sa vie, mais aussi une enquête sur un fléau moderne et encore méconnu, menée par le plus underground des auteurs, Johann Zarca.
Santa Lucia, Cap Corse, 8 août 1988. Au fond d'un caveau familial, le corps décapité d'une femme est retrouvé. Très vite, le major Serrier, surnommé « L'Enquêteur numéro un » au sein de la Brigade de recherches, retrouve son identité ; il s'agit de Gabrielle Nicolet, disparue en août 1979 alors qu'elle se trouvait en vacances en Corse avec son fils de huit ans. Que leur est-il arrivé ? Pourquoi, après avoir massacré le corps de cette jeune femme, l'assassin lui a-t-il arraché la tête ? Où est le petit Yann ? Dix ans après leur disparition, Serrier est parti sur leurs traces.De filatures en planques nocturnes, de la plage de Santa Lucia aux trottoirs parisiens, cette affaire a plongé Serrier dans la folie. Antoine Albertini rouvre le dossier. Une enquête où rancunes familiales, silences et combines locales s'entrecroisent pour brouiller la vérité.