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Littérature
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«Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau».
L'oiseau : un des motifs les plus fréquents de Paroles, le recueil de Prévert qui connut un immédiat succès public au moment de sa parution en 1946. L'oiseau «qui rit aux éclats», «qui rit comme un enfant», qui parle aussi avec une politesse exquise : «Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper.» L'oiseau «marrant», «rieur», «libre», «fraternel» se glisse au fil des pages, s'envole quand on ouvre sa cage puisqu'il symbolise la liberté, cette valeur suprême à laquelle le poète a su donner une voix unique. Liberté de ton, de rêver, d'espérer : ces poèmes sont faits pour vous.
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«Et d'un seul coup, comme une pierre, le noir tomba. Le poste, les lumières du plafond, tout, à la fois, s'éteignit.» Le progrès a transformé le XXl? siècle en un temps de nouveautés toutes plus pratiques les unes que les autres. Ça vole dans des véhicules qui atterrissent sur des terrasses, ça se déplace dans les rues en taxis électriques, ça climatise son logement... Rien d'extravagant, pensez-vous ? Si, tout de même : Ravage est imaginé et écrit en 1943. Et c'est troublant de penser que ces prédictions se sont à peu près réalisées. On espère toutefois que celle qui dérègle l'univers bien organisé du roman nous épargnera :
L'électricité fait soudain défaut. Le retour à la terre et à la paysannerie pourrait être la solution... + un dossier en quatre parties : Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de quatrième. -
«Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson».
Obstiné, persévérant mais désespéré, encouragé par le jeune Manolin, Santiago puise au plus profond de lui les ressources nécessaires pour braver le destin. Lors d'une nuit de pêche, après un éprouvant combat, il parvient à sortir un énorme espadon. Le vieux observe alors, impuissant, les requins qui dévorent sa proie. Parabole de la victoire dans la défaite, ce récit livre une véritable leçon de courage et d'espoir.
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«L'amour une chose tendre? Il est trop dur, / Trop brutal, trop fougueux, et il griffe comme une épine.».
Ils sont tous deux d'une jeunesse éblouissante et cherchent, en reconnaissant l'autre, à se connaître eux-mêmes. Roméo aime Juliette, Juliette aime Roméo : un conte de fées, en somme. Mais l'un est un Montaigu, l'autre une Capulet : les deux familles se haïssent. Vous connaissez des histoires d'amour contrarié, mais celle-ci est le superlatif de toutes celles que vous avez lues, vues, entendues... Comment s'aimer quand on ne le devrait pas? et quelle issue pour cette passion que même le secret n'arrive pas à protéger?
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«Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, / Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul!».
Telle est la profession de foi de Cyrano, à la scène 8 de l'acte II. Pas étonnant donc que ce Gascon qui ne veut rien devoir à personne se fasse plus d'ennemis que d'amis. Mais notre soldat-poète ne s'en prend qu'aux esprits mesquins et aux âmes vulgaires ; pour les autres, il est d'une générosité héroïque. Il écrit les lettres d'amour que Christian est incapable de bien tourner et lui sacrifie l'amour qu'il porte à Roxane. Pourquoi? C'est qu'il se croit laid avec son grand nez. Un grand nez? «c'est un peu court, jeune homme!»...
Dire l'amour.
Je découvre.
J'analyse.
Nous avons la parole.
Prolongements.
Classe de quatrième.
+ interview d'Alexis Michalik, l'auteur d'Edmond.
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«Cette nuit, j'ai senti quelqu'un accroupi sur moi, et qui, sa bouche sur la mienne, buvait ma vie entre mes lèvres.» Comment vivre sereinement quand on a l'impression d'être possédé par une présence qu'on ne sait pas même nommer? Lecteur, Maupassant vous invite à partager cette inquiétante sensation que décrit le narrateur dans son journal intime. Une carafe d'eau se vide mystérieusement pendant la nuit, une rose est sectionnée devant ses yeux, son image se brouille dans un miroir... Que concluez-vous:qu'il est fou? que ses sens sont altérés? qu'il est possédé par un être surnaturel? Vous avez le dernier mot et vous direz si le «Horla» pourra, ou non, peupler nos nuits de cauchemars angoissants... + un dossier en quatre parties:Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de quatrième.
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« Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. » Il est comme cela, Harpagon : son argent, c'est sa vie. A entendre les effets produits sur soncomportement et sur ses rapports avec ceux qu'il devrait aimer davantage que sa cassette, larichesse ne fait pas de lui un homme heureux. Car tout se transforme en angoisse de la perteet en volonté de posséder toujours plus. Le plaisir n'est jamais au rendez-vous : ça, c'est ledomaine de son fils, Léandre. Qui de l'un ou de l'autre imposera sa façon de vivre ? Quelques exemples saillants pris dans le dossier : Je découvre - Molière raconté par son père, Jean Poquelin : « Je me souviens de ta naissance, cette froide journée du 13 janvier 1622. Je me souviens de toi, courant dans les rues et imitantles défauts des passants. J'aurais dû voir que tu avais cet incroyable talent qui te ferait accéderà la célébrité, mais je pensais que tu me succèderais dans mes fonctions de tapissier et valetde chambre du roi. Le destin en a décidé autrement. » J'analyse - Au coeur de la phrase : La langue du XVII e siècle est encore très marquée par la langue latine dont elle hérite. Et en latin, le verbe était systématiquement place à la fin dela phrase. Cela explique que parfois, certains passages rendus vous paraissent bien étranges...Par exemple : « Je vous prie de ne me point faire de remontrances. », « Finissons auparavantvotre affaire, et me dites qui est celle que vous aimez. » Nous prenons la parole - Organisons le débat : Nous l'avons vu, Cléante et son père ont deux perceptions différentes de l'épargne... Et vous quel est votre rapport à l'argent ? Pensez-vous qu'il faille le dépenser ? Prolongements - « L'avare qui a perdu son trésor », Jean de La Fontaine ; De l'épargne sordide, Jean de La Bruyère ; Le Cheval et la Mariée, Niki de Saint-Phalle.
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«Il était placé auprès de la porte, et plusieurs s'étonnaient qu'il ne répondît pas au nom de Jacquot, puisque tous les perroquets s'appellent Jacquot.» Peut-on dire que ce perroquet fut le seul véritable ami de Félicité? Peut-être. Cette jeune Normande au service de Mme Aubain aura mené une vie sans joie durable. Amoureuse d'un jeune homme qui lui préfère une femme riche, prodiguant son affection à un neveu qui meurt loin d'elle, veillant comme une mère sur la fille de Mme Aubain, qu'une fluxion de poitrine emporte... Aussi, quand elle retrouve son Loulou étendu mort dans sa cage, elle le fait empailler et c'est en croyant le voir voler au-dessus d'elle qu'elle rend son dernier so
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«Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.» Ainsi se terminent les pérégrinations de notre héros. Chassé du château de Thunder-ten-tronckh, Candide passe de continent en continent, au prix de bien des mésaventures. Si ce conte a des allures de roman d'aventures, il est aussi un récit qui questionne le sens de la vie. Au dernier chapitre, une forme de sérénité a gagné les personnages : au diable l'enchaînement des causes, si cher à Pangloss, et vive les cédrats confits et les pistaches dégustés dans la métairie puisque, comme le dit Martin avec un pessimiste bon sens, «on est également mal partout». + un dossier en quatre parties : Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de troisième.
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«Chimène : Va, je ne te hais point. Don Rodrigue : Tu le dois. Chimène : Je ne puis.».
Quel splendide alexandrin, en trois répliques dites par nos amoureux! Récapitulons : Rodrigue aime Chimène qui le lui rend bien. Mais les pères vont rompre l'harmonie. L'un soufflette l'autre, et Rodrigue n'a plus qu'à venger l'humiliation infligée à son père en provoquant celui de Chimène en duel... Préférer l'honneur à l'amour, terrible dilemme traduit en langage cornélien : « Dois-je pas à mon père avant qu'à ma maîtresse?»
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«Que diable allait-il faire dans cette galère?» dit Géronte quand Scapin lui apprend à l'acte II, scène 7, que son fils est retenu par les Turcs... Une des innombrables «fourberies» de l'impertinent valet. Il est un soutien très imaginatif pour des fils amoureux - c'est de leur âge! - face à des pères qui ne considèrent que l'état de leur fortune. Cette comédie en trois actes élève la ruse au rang d'oeuvre d'art!
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"C'était l'occupation après l'invasion. Le devoir commençait pour les vaincus de se montrer gracieux envers les vainqueurs." Et cette "grâce", on va la demander plus spécialement à une prostituée, Boule de suif, à charge pour elle d'accorder ses faveurs à l'occupant, un Prussien, qui laissera alors tout le petit monde repartir de l'auberge pour aller jusqu'à Rouen. Elle se sacrifie contre son gré, et en remerciement, ne reçoit que le mépris de ceux qui la veille l'imploraient aimablement. + un dossier en quatre parties : Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de quatrième.
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Après la guerre de Sécession, le Gun Club de Baltimore s'ennuie ferme, le divertissement que leur offrait la guerre ayant cessé. Son président, Impey Barbicane, propose tout à fait sérieusement d'envoyer un boulet de canon sur la Lune. Le club s'organise alors, lance une gigantesque collecte de fonds, et le projet évolue petit à petit : finalement, un homme, puis trois, monteront à bord d'un boulet creux, direction la lune. Affaire à suivre...
De la Terre à la Lune est un roman d'anticipation de Jules Verne qui questionne, avec beaucoup d'humour, le progrès scientifique, ses bienfaits et ses dérives.
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«Mère Ubu, tu es bien laide aujourd'hui. Est-ce parce que nous avons du monde ?» Faut-il rire de la réflexion que fait Ubu à sa très peu tendre épouse, ou s'épouvanter de sa méchanceté ? Cette pièce dont l'idée avait germé dans l'esprit de jeunes lycéens est aussi drôle que déjantée, trash, dirait-on aujourd'hui. C'est une machine à tout déconstruire, à s'initier à la liberté du délire, de l'imagination et de la révolte : le jouet littéraire le plus inventif mais aussi le plus dangereux de toute la littérature. À se demander s'il est bon de le mettre entre les mains des collégiens... Individu et société : confrontation de valeurs ? / Agir dans la société : individu et pouvoir Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de quatrième / classe de troisième.
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L'histoire de Claude Gueux est celle d'un homme bon qui, acculé par la société, devient un voleur puis un assassin.
Emprisonné pour avoir volé du pain destiné à nourrir son foyer, Claude Gueux subit, quatre années durant, les humiliations d'un directeur d'atelier jaloux de son autorité sur les autres prisonniers. Cet homme, Monsieur D., va jusqu'à le priver de son seul ami, Albin. Claude Gueux fait alors très simplement le « jugement » du directeur, le condamne à mort et se charge de l'exécution.
Victor Hugo pousse son lecteur à remettre en question la société et la justice de son temps. Tout meurtrier est-il forcément un monstre ? Quel rôle la société joue-t-elle dans la corruption de l'individu ? Claude Gueux devient ainsi un véritable réquisitoire contre la peine de mort.
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«Il ne faut pas qu'elle meure sans l'ordonnance du médecin.» Cette réplique de Sganarelle, médecin malgré lui, fait rire la muette Lucinde... qui n'est pas plus muette que Sganarelle n'est médecin ! Elle a inventé ce stratagème pour échapper au mariage que son père a décidé pour elle. Quant à Sganarelle, ce sont les coups de bâton qui l'ont forcé à se faire passer pour un docteur ! Nous sommes dans une comédie, on peut donc parier que tout cela va s'arranger. Et sur le dos de la médecine et de ses pratiquants : nous sommes chez Molière, tout de même ! + un dossier en quatre parties : Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de cinquième.
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«À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre».
C'est par ces mots que Jules Vallès commence le premier tome de son roman autobiographique. On l'y retrouve sous les traits de Jacques Vingtras, un gamin mal aimé par sa mère, mal protégé par son père, malmené par la vie... La plume est acerbe, trempée dans l'humour noir. On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, dit-on : pas d'inquiétude donc, on a entre les mains de la très bonne littérature.
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«En vérité, plus on regardait cette admirable statue, et plus on éprouvait le sentiment pénible qu'une si merveilleuse beauté pût s'allier à l'absence de toute sensibilité.» Elle est splendide, cette Vénus sortie de terre, et sa quasi-perfection éblouit le narrateur. Mais l'admiration qu'il éprouve est entachée d'une gêne, d'un léger malaise : il croit déceler chez la statue une méchanceté. Mais comment un objet pourrait-il être doté d'un sentiment, quel qu'il soit? Les événements étranges dont il est le témoin ont de quoi ébranler même le plus raisonnable des hommes...
+ un dossier en quatre parties :
Je découvre.
J'analyse.
Nous avons la parole.
Prolongements.
Classe de quatrième.
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«Vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains, c'est-à-dire, humains, raisonnables, et généreux pour toute votre vie.» C'est Trivelin, insulaire de longue date, qui présente ainsi la situation aux naufragés dès leur arrivée. Ceux qui traitaient leurs serviteurs comme des esclaves vont être soignés, et le traitement est simple : ils échangeront fonction et habit avec leurs domestiques pour éprouver ce que l'on ressent quand on est socialement humilié. Cette courte pièce a été jouée pour la première fois en 1725. La Révolution française n'a pas encore eu lieu, on ne parle pas encore de lutte des classes, et pourtant l'aspiration à la justice et l'envie de renverser l'ordre établi sont en germe dans L'Île des Esclaves. Comme souvent, la littérature est en avance sur son temps. + un dossier en quatre parties : Je découvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de quatrième/Classe de troisième.
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« J'ai pensé alors à des lais que j'avais entendus. Je ne doutais pas, je le savais bien, que leurs premiers auteurs les entreprirent et les répandirent ensuite pour garder le souvenir des aventures qu'ils entendirent. J'en ai entendu raconter beaucoup. Je ne veux pas les laisser tomber dans l'oubli »Marie de France est la première femme auteur dont le nom nous est parvenu. Au XIIe siècle, elle adapte en français des chansons bretonnes pour en faire des lais, des petits contes écrits à l'origine en vers. Les lais sont des récits d'amour et d'aventure. Dans la chambre d'un château ou dans une forêt profonde, le monde des fées se mêle à l'univers courtois : le roi Arthur ainsi que Tristan et Yseut font une apparition, des enfants abandonnés cherchent leurs parents, des êtres féériques viennent s'unir aux mortels, mais surtout, dames et chevaliers connaissent les joies de l'amour et la douleur de la séparation... Au centre de toutes ces histoires, l'amour pousse au dépassement de soi et permet aux héros et aux héroïnes de s'accomplir. Quelques exemples saillants pris dans le dossier : Je découvre - La lecture des Lais de Marie de France incite à plonger au coeur du Moyen-Âge afin d'y découvrir ses auteurs, sa culture, ses codes chevaleresques, sa littérature aux thématiques variées mais également sa langue et son vocabulaire. J'analyse - Le parcours du héros ou de l'héroïne est une des thématiques phares de l'oeuvre de Marie de France, qui dans chacun de ses Lais détaille l'évolution des personnages courtois. À cette richesse dans le traitement des protagonistes vient s'ajouter une habileté dans le maniement des mots, qui nous en apprend beaucoup sur les variations orthographiques et grammaticales de la langue française depuis le Moyen Âge. Nous avons la parole - Afin de travailler les compétences orales, différentes activités de lecture et de débat sont proposées : lecture publique, livre audio, procès fictif... Prolongements - Groupement de textes : extraits de récits médiévaux relatant la légende de Tristan et Iseut. Histoire des arts : quatre oeuvres d'art du Moyen Âge (deux enluminures, une tapisserie et un bouclier de parade). Mathilde Grodet est l'auteure du dossier. Docteure en Littératures Médiévales, elle a réalisé une thèse au sujet des récits courtois au XII e et XIII e siècles.
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Derrière cette formulation ampoulée, il faut comprendre que la jeune Magdelon demande à son valet d'apporter de simples fauteuils... Les deux cousines, provinciales fraîchement arrivées à Paris, pensent qu'il est du dernier chic de compliquer les choses. Et dédaignent les promis que Gorgibus, leur père et oncle, leur désignait au prétexte qu'ils ont parlé mariage sans tourner autour du pot. Mais pour être des précieuses accomplies, il faut du discernement, sans lequel le ridicule menace...
+ un dossier en quatre parties :
Je découvre.
J'analyse.
Nous avons la parole.
Prolongements.
Classe de troisième.
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Quelque part, dans une région désertique, Amed et Aziz - des jumeaux âgés de neuf ans -, auraient pu vivre paisiblement dans l'orangeraie qui fait la fierté de la famille. Mais la guerre vient se mêler de leur enfance :
Une bombe venue de l'autre côté de la montagne tue leurs grandsparents.
Soulayed, un fanatique aux paroles emplies de haine, parvient à convaincre leur père, Zahed, que, pour sauver la communauté, l'un des deux garçons doit mourir en martyr. C'est au père de choisir lequel devra porter la lourde ceinture d'explosifs...
Conte moral, fable politique, L'orangeraie maintient la tension jusqu'au bout. Un texte actuel, mais d'une poésie hors du temps, qui possède la force brute des grandes tragédies.
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C'est que d'étranges phénomènes se produisent à Saint-Pétersbourg : Kovaliov fait cet incroyable constat en se regardant dans un miroir tandis que Yakovlévitch trouve un nez en rompant le pain de son petit déjeuner... L'affaire se complique quand ledit Kovaliov voit son nez, portant uniforme, épée au côté et bicorne à plumes, sortir d'une voiture à cheval pour s'engouffrer dans une maison voisine... L'ordre des choses est très bousculé dans cette nouvelle, le résultat est d'une drôlerie sans cesse menacée par une pointe d'angoisse.
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Jacques Lusseyran fut élève aux lycées Montaigne et Louis le Grand à Paris, intégra la Résistance en 1940 à l'âge de dix-sept ans, fut prisonnier des Allemands au camp de Buchenwald en 1943, devint professeur agrégé de philosophie et de lettres et enseigna aux quatre coins du monde, de Salonique à Cleveland en passant par Hawaii où on lui confia la chaire de littérature française. Ce parcours exemplaire devient extraordinaire quand on sait que Jacques Lusseyran était aveugle depuis ses huit ans.
Jérôme Garcin revient sur la biographie d'une figure oubliée de la Résistance et des lettres françaises, et dresse le portrait d'un homme persévérant et courageux poussé par la force de ses convictions.