Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
Editions De La Sorbonne
-
Les Juifs de Tunisie au combat (1914-1945)
Marie-Anne Besnier-Guez
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 19 Septembre 2024
- 9791035109301
À la différence de leurs coreligionnaires algériens devenus citoyens français en 1870 par le décret Crémieux, près de 90 % des juifs de Tunisie sont de nationalité tunisienne au début du XXe siècle. Ils sont à ce titre appelés « indigènes » par la puissance coloniale, et soumis aux lois du bey. Juifs en terre d'Islam, ils n'ont pas le droit de porter les armes, et ne peuvent combattre qu'en contractant un engagement volontaire. C'est ce que plusieurs centaines d'entre eux font en 1914, alors que la Tunisie, sous protectorat français (1881-1956), est entraînée dans la Première Guerre mondiale. À leurs côtés, les juifs de Tunisie de nationalités italienne et française sont mobilisables dans leur armée respective, jusqu'à ce qu'ils en soient exclus à la suite des lois fascistes en 1938 pour les premiers et du décret-loi de Vichy sur le statut des juifs d'octobre 1940 pour les seconds. Malgré les obstacles posés par l'autorité coloniale et la permanence des discriminations, plus de 1 200 juifs de Tunisie combattent dans l'armée française au cours des deux guerres mondiales.
Dans l'entre-deux-guerres, la génération de 1914-1918 participe activement aux commémorations de la Grande Guerre, puis mène le combat pour l'amélioration de la situation des juifs de Tunisie et contre l'essor de l'antisémitisme en Afrique du Nord comme en Europe. Elle encourage même aux engagements volontaires en 1939. La douloureuse expérience du régime de Vichy et de l'occupation de la Tunisie par l'Axe (novembre 1942-mai 1943) ne les décourage pas : les Forces françaises libres recrutent des centaines de juifs tunisiens qui participent à la libération de l'Europe. Comment expliquer cette détermination à combattre pour la France - malgré les trahisons de l'État français ? Cette étude, appuyée sur une méthode prosopographique et sur de très nombreuses archives, s'approche au plus près de ces soldats, jusqu'ici oubliés de l'histoire. -
Dictionnaire géographique de l'Afrique médiévale : Yaqut, al-Qazwini et al-Himyari
Virginie Prevost, Jean-Charles Ducène
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 16 Février 2023
- 9791035108557
Au XIIIe et au XIVe siècle, trois géographes arabes ont consacré une part de leurs dictionnaires aux territoires africains. Les villes, les montagnes, les fleuves et les mers y sont décrits au lecteur de façon très vivante, fournissant quantité de détails historiques, géographiques ou économiques, un nombre important de realia, des poèmes surprenants et tant de savoureuses anecdotes qui accroissaient l'horizon des lecteurs contemporains tout comme elles élargissent aujourd'hui le nôtre. Ces textes révèlent une société ouverte sur les mondes lointains. Les articles regroupés ici concernent le Maghreb, la Libye, l'Afrique occidentale et orientale, mais pas l'Égypte qui a déjà été traitée ailleurs. Ce vaste corpus, comptant plus de 800 articles, a été réuni jadis par Jacques Thiry (Université libre de Bruxelles) qui avait entrepris de l'étudier avant son décès en 2012. Il a été revu et abondamment commenté par deux de ses anciens étudiants pour lui rendre un chaleureux hommage.
Ce volume permet de relire les grands épisodes de l'histoire du Maghreb et de découvrir de nombreuses précisions ethnographiques. Le lecteur y voyage de Fès au fleuve Niger, d'Alger au pays des Zan? et jusqu'à la fameuse île de W?qw?q où l'or abonde à ce point que les habitants s'en servent pour fabriquer les chaînes de leurs chiens et les colliers de leurs singes.
Cet ouvrage s'adresse aux africanistes, aux spécialistes du monde musulman, aux historiens médiévistes et à un vaste public curieux. -
Genèse du Kurdistan ; les Kurdes dans l'Orient mamelouk et mongol (1250-1340)
Boris James
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 4 Mars 2021
- 9791035105723
Au mitan du XIIIe siècle, la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Égypte et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle.
Que devenait alors la 'asabiyya kurde ("l'esprit de corps") qui avait soutenu la dynastie ayyoubide ? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des empires, au Kurdistan. Cet ouvrage a pour objet l'étude du processus pluriel de construction d'un territoire des Kurdes, entre l'Anatolie et le plateau iranien. Des tribus belliqueuses ont ancré leur histoire dans les montagnes de ce lieu refuge. Elles y ont établi l'ordre intra- et intertribal, matrice de leur autonomie. Les grands États du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides mongols), quant à eux, ont entériné cet édifice et contribué de manière décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation des Kurdes.
-
L'Algérie des Oulémas ; une histoire de l'Algérie contemporaine (1931-1991)
Charlotte Courreye
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 19 Mars 2020
- 9791035105334
A travers une histoire sociale de l'Association des Oulémas musulmans algériens, de sa fondation en 1931 à sa réactivation dans l'Algérie des années 1990, ce livre retrace les débats autour de la construction de l'Etat, de la définition de l'islam et de la place de la langue arabe dans l'Algérie contemporaine. Fondé sur des sources en langues arabe et française, à partir d'un travail de terrain, il se propose de questionner les clichés courants liés à l'héritage de l'AOMA dans l'Algérie contemporaine.
Les activités éducatives et religieuses de l'AOMA à la période coloniale, puis son positionnement dans la guerre d'indépendance ont conditionné l'insertion de ses membres dans l'Algérie postcoloniale. Les parcours de ses membres dirigeants donnent à voir les adaptations et les stratégies mises en oeuvre après la disparition formelle de l'association à l'indépendance. Si certains de ses cadres participent au gouvernement du parti unique FLN, au sein de l'Education nationale ou pour construire les bases de l'islam d'Etat, d'autres contestent publiquement le pouvoir socialiste au nom même de l'islam.
Ils sont repris en cela par les mouvements islamistes naissants des années 1980. Les enjeux culturels, politiques, sociaux et économiques de l'Algérie postcoloniale sont étudiés dans cet ouvrage avec le souci constant de les resituer par rapport à l'histoire du monde arabe et musulman.
-
Mers et rivages d'islam : de l'Atlantique à la Méditerranée
Alexandra Bill, Antoine Borrut, Yann Dejugnat, Camille Rhoné-Quer, Jennifer Vanz
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 25 Mai 2023
- 9791035108700
Christophe Picard, au fil d'une riche production et de ses enseignements dans les universités de Saint-Étienne, Toulouse et Paris 1 Panthéon-Sorbonne, n'a jamais quitté des yeux les horizons maritimes. Il a montré la mise en valeur précoce des côtes contrôlées par des pouvoirs islamiques et retracé les évolutions de la présence des flottes de l'Islam médiéval, tant en Méditerranée que dans l'océan Atlantique. Il a aussi longuement labouré les terres d'al-Andalus et en particulier celles relevant du Portugal actuel, étudiant tour à tour les dynamiques de peuplement, les relations entre musulmans et chrétiens ou le commerce. Ce faisant, il a abordé des thèmes et des espaces qui avaient été négligés et qu'il lui revient d'avoir mis en lumière parmi les premiers. Il a participé ainsi à dessiner les contours d'une Méditerranée moins exclusivement byzantine et latine et d'un monde islamique qui redonnait toute sa place à son extrémité occidentale.
Si le Maghreb et la péninsule Ibérique ont prioritairement retenu son attention, il a largement collaboré avec ses collègues spécialistes de l'Occident latin et de l'Orient islamique. Historien des textes, il a aussi eu à coeur d'associer l'archéologie à ses réflexions. Les articles réunis dans ce volume en son honneur, offerts par ses élèves et ses collègues, nous invitent à suivre ses pas en parcourant, entre Atlantique et Méditerranée mais aussi au-delà, ce monde profondément décloisonné qu'a été l'Islam médiéval. -
Esclaves et maîtres : les mamelouks des beys de Tunis du XVIIe siècle aux années 1880
M'hamed Oualdi
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 13 Octobre 2011
- 9782859446680
Des esclaves convertis à l'islam devenant maîtres de musulmans : c'est à travers ce paradoxe que furent pendant longtemps perçus les mamelouks appelés à exercer de hautes charges administratives et militaires dans le monde arabe, de leur émergence dans l'entourage des califes omeyyades puis abbassides au VIIe siècle jusqu'à leur disparition plus d'un millénaire plus tard dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le livre de M'hamed Oualdi présente ce corps mamelouk, vu dans son hétérogénéité sociale - tout à la fois vizirs et gardes, généraux et pages -, au sein de l'Empire ottoman, dans la province de Tunis, aux côtés des beys gouvernant cette province, de la première dynastie des beys au début des années 1630 à l'établissement du Protectorat français sur la Tunisie au début des années 1880. Nourri de chroniques, de correspondances et de registres administratifs en langues arabe, française et anglaise, cet ouvrage va à l'encontre de certaines études qui ont présenté les mamelouks comme de simples esclaves étrangers servant des pouvoirs musulmans en manque de légitimité et qui préféraient s'appuyer sur ces recrues plus que sur leurs sujets "autochtones".
Les mamelouks ne coupaient pas les beys de Tunis de leurs sujets. Détachés de leurs foyers, mariés à des descendantes des beys et parfois liés aux intérêts de notables du pays, les dignitaires mamelouks permettaient à la fois de distinguer et d'associer leurs maîtres aux différents groupes sociaux de la province qu'ils étaient amenés à gouverner. Mais cet usage dynastique des mamelouks par les beys de Tunis prit fin avec l'interdiction de la traite des esclaves et la promotion de serviteurs tunisiens aux plus hautes fonctions administratives dans la seconde moitié du XIXe siècle.
-
Islam, réforme et colonisation ; une histoire de l'ibadisme en Algérie (1882-1962)
Augustin Jomier
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 17 Septembre 2020
- 9791035105327
Comment écrire une histoire des temps coloniaux à partir de points de vue d'Algériens ? Quels rapports établir entre la colonisation et le réformisme musulman, problème majeur de l'histoire contemporaine de l'islam ? C'est à ces deux questions, aussi centrales qu'irrésolues, que s'attaque cette étude sur l'ibadisme aux XIXe et XXe siècles.
Ce livre retrace la trajectoire de la minorité des musulmans berbères et ibadites du Mzab depuis l'occupation de cette région du nord du Sahara par la France, en 1882, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie, en 1962. Il montre la manière dont, face à la domination coloniale, des savants musulmans - les oulémas - s'emparent de l'idée de réforme en islam, pour en faire une arme de conquête du leadership et de reconfiguration de la religion et de la société locales. Par-delà le face-à-face entre la France et l'Algérie, circuler entre Le Caire, Tunis, Alger et le Mzab permet à ces lettrés de trouver de nouveaux modèles politiques, d'opérer de fortes ruptures culturelles et de s'adapter à d'importants changements socio-économiques. Trois générations successives d'oulémas repensent l'ibadisme comme foi et comme pratique et, surtout, redéfinissent les contours de leur communauté face à l'occupation étrangère, tout en lui ménageant une place dans la nation algérienne en construction. Très minoritaires (1% à peine de la population), les ibadites se révèlent un observatoire unique des bouleversements vécus par les Algériens à la période coloniale.
Au terme d'un patient travail de terrain et en archives (de langues arabe et française), Augustin Jomier renouvelle la question du réformisme musulman, révélant l'existence de sa variante ibadite et, plus largement, la métamorphose coloniale de l'islam. Il montre surtout qu'écrire l'histoire de l'Algérie en observant l'évolution des institutions sociales et culturelles antérieures à la colonisation permet de restituer la capacité d'action des colonisés, leurs manières de donner sens aux cadres coloniaux et de se réinventer dans ce contexte.
-
L'invention d'une capitale : Tlemcen ; (VIIe-XIIIe/IXe-XVe siècle)
Jennifer Vanz
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 3 Janvier 2020
- 9791035103385
Depuis les travaux menés à l'époque coloniale, Tlemcen (Algérie) n'a plus été prise comme objet d'étude à part entière, l'historiographie ayant privilégié l'histoire politique et évènementielle à l'échelle d'un royaume. Cet ouvrage replace la ville au coeur de la réflexion pour interroger les modalités de son affirmation en tant que capitale de la dynastie abdelwadide à partir VIIe/XIIIe siècle, en l'envisageant d'abord comme une construction sociale.
L'affirmation de ce statut est ainsi le résultat de stratégies discursives déployées par le pouvoir abdelwadide mais aussi mérinide, puis partagées, diffusées et réappropriées au-delà du Maghreb. Ce sont ainsi de nouvelles catégories qui émergent et participent de la recomposition des représentations spatiales à l'époque post-almohade. Mais ce sont aussi les pratiques de l'espace mises en oeuvres par divers acteurs, pouvoirs sultaniens, saints et savants, qui contribuent à faire de Tlemcen une capitale et qui favorisent son affirmation à l'échelle régionale, ainsi que son insertion dans les réseaux méditerranéens et transsahariens.
A travers l'étude de la construction matérielle et symbolique de Tlemcen comme capitale de la dynastie abdelwadide, cet ouvrage revisite l'histoire du Maghreb central et d'un pouvoir abdelwadide trop souvent considéré comme instable et soumis à ses concurrents mérinides et hafsides, pour donner à voir les dynamiques qui l'animent et les interactions dont il se nourrit.
-
Le négoce des lieux saints : négociants hadramis de djedda, 1850-1950
Philippe Pétriat
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 11 Février 2016
- 9782859449360
L'Arabie avant le pétrole, l'Arabie avant d'être saoudite, c'est l'Arabie animée par les grands marchands et le négoce international dont Djedda, port du pèlerinage à La Mecque, fut longtemps l'un des principaux centres. Ce livre retrace l'histoire d'une Arabie méconnue à travers le parcours de familles négociantes établies à Djedda dont le poids économique, des Ba Naja aux Bin Ladin, a profondément marqué le royaume saoudien. Entre 1850 et 1950, ces négociants originaires du Hadramaout ont adapté leurs stratégies économiques et leurs réseaux commerciaux au Hedjaz, en mer Rouge et dans l'océan Indien, à une série de bouleversements: la mondialisation et le développement de l'économie marchande avant le pétrole, les changements de régimes politiques et le passage de l'Empire ottoman aux frontières actuelles de la péninsule Arabique.À travers l'histoire familiale de ces grands marchands et de l'économie de Djedda, ce livre propose une histoire élargie de l'Arabie contemporaine, du règne des sultans ottomans à celui des Saoud, et de la mer Rouge à l'océan Indien.
-
Une histoire du Proche-Orient au temps présent : études en hommage à Nadine Picaudou
Philippe Pétriat, Pierre Vermeren
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 21 Mai 2015
- 9782859448981
Les recherches et l'enseignement de Nadine Picaudou (professeur d'histoire des sociétés arabes contemporaines à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne jusqu'en 2010) offrent un aperçu saisissant des évolutions de l'histoire et du métier des historiens du Proche-Orient contemporain. Les études réunies dans ce volume et écrites à l'occasion de son départ de l'université par des chercheurs de disciplines variées retracent bien plus que le parcours intellectuel d'une historienne du Proche-Orient. Elles mettent en lumière l'apport croissant des sciences sociales, l'influence continue de terrains particuliers et des conflits de la région (Palestine, Liban), l'évolution des thèmes de recherche et celle des questionnements de la société sur l'histoire contemporaine et parfois très actuelle du Proche-Orient (Islam et modernité, place des femmes, formation et rôle de l'armée, printemps arabes). Avec ces études, c'est l'ensemble du Proche-Orient qui est abordé, de la Turquie à l'Arabie Saoudite et du XIXe siècle à l'année 2014, dans un souci de dialogue constant entre l'histoire et les sciences sociales et humaines - dialogue qui a caractérisé le travail de Nadine Picaudou.
-
Gouverner en Islam (Xe-XVe siècle) : textes et documents
Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 29 Mai 2015
- 9782859448943
Ce recueil de textes et documents a été conçu à l'occasion de la mise au programme du capes et de l'agrégation d'histoire d'une question intitulée « Gouverner en Islam entre le Xe et le XVe siècle », mais son objectif va bien au-delà. La formation des empires, la légitimité des États, la nature de leur pouvoir, les relations entre politique et religion, en Islam médiéval, sont des sujets qui ont fait l'objet, ces dernières années, d'un important renouvellement historiographique. La documentation de nature très variée (littérature historique, décrets, monuments, inscriptions, monnaies, enluminures), rassemblée ici, souhaite s'en faire l'écho et tente d'apporter des éléments de réponse aux nombreuses questions qui se posent: comment s'exerce le pouvoir et dans quels espaces? Quels sont ses principaux acteurs et quelle image se fait-on du souverain idéal? Comment le pouvoir se met-il en scène et que cherche-t-il à communiquer? Les sources montrent qu'il ne peut y avoir de réponse unique à toutes ces questions car, même si les pays d'Islam ont été unis par des institutions, des pratiques et des conceptions communes, leur diversité linguistique, ethnique, religieuse, géographique et historique est si grande, que toute tentative pour dégager un modèle islamique de gouvernement serait vaine ou illusoire.
-
Le monde rural du Maghreb central (XIVe-XVe siècles) : réalités sociales et constructions juridiques d'après les Nawâzil Mâzûna
Elise Voguet
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 13 Mai 2014
- 9782859447786
Pour pallier le manque d'archives, les historiens travaillant sur le Maghreb médiéval ont notamment interrogé les recueils de fatwas (nawâzil, jurisprudences, « cas d'espèces ») mâlikites, aujourd'hui envisagés comme une confrontation dialectique de points de vue : celui des juristes qui tentent de résoudre des conflits par des règles en accord avec le droit et celui des communautés dont ils cherchent à règlementer les pratiques. Dans cette perspective, la présente étude analyse les représentations, véhiculées par le discours juridique, du monde non-citadin. Elle s'est principalement concentré sur un recueil de Nawazil compilé à la fin du xve siècle, par un juriste de Tlemcen.
-
Géographes d'Al-andalus : de l'inventaire d'un territoire à la construction d'une mémoire
Emmanuelle Tixier du Mesnil
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 20 Mai 2014
- 9782859447793
L'Espagne, comme la Sicile, est l'une des rares terres perdues par l'Islam. Al-Andalus s'est effectivement rétractée comme une peau de chagrin durant les huit siècles que dura son existence, depuis l'arrivée des conquérants arabo-musulmans au début du VIIIe siècle jusqu'à la chute de Grenade entre les mains des rois catholiques à la fin du XVe siècle. L'auteur a voulu interroger la littérature géographique de langue arabe, afin de savoir si cette discipline était à même de rendre compte de l'évolution de ce territoire.
-
Les maîtres du jeu ; pouvoir et violence politique à l'aube du sultanat mamlouk circassien
Clément Onimus
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 25 Avril 2019
- 9791035102975
L'avènement du sultan Barqûq sur le trône du royaume syro-égyptien en 1382 est perçu dans l'historiographie comme l'événement qui distingue l'époque turque de la période circassienne du sultanat mamlouk.
Si rupture il y a eu, elle n'est toutefois pas tant ethnique que politique, marquant l'évolution de la nature du régime. La restauration de la dignité sultanienne et l'élaboration d'un nouveau discours de légitimité vont de pair avec la concentration des ressources fiscales au sein de la Maison du sultan, celle-ci étant confrontée néanmoins, dans le même temps, à la multiplication des conflits opposant les membres de l'élite militaire, les émirs. Au-delà des enjeux symboliques et économiques que se disputent ces officiers du sultanat, la lutte politique s'élabore autour de l'extension d'un capital social fondé sur des réseaux clientélistes. Dans cette compétition politique, les sultans successifs rivalisent avec de puissants émirs pour affirmer leur patronage sur l'élite militaire et s'imposer comme les maîtres du jeu.
Ce livre se saisit de la "dynastie barqûqide" en tant que laboratoire d'observation anthropologique de la conflictualité dans le sultanat mamlouk. Entre exclusion des émirs et intégration dans les réseaux, démonstration de force théâtralisée et violence anomique, la forme des conflits suit l'évolution de la nature du régime pour mener trente ans plus tard, en 1412, à la chute de la dynastie. Louvrage remet ainsi en question la périodisation classique en faisant de l'exécution du fils de Barqûq, le sultan Faraj, la véritable fondation du régime circassien.
-
Pèlerinages d'empire ; une histoire européenne du pélerinage à la Mecque
Luc Chantre
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 4 Octobre 2018
- 9791035100681
Cinquième pilier de la foi musulmane, le pèlerinage à La Mecque(hajj) attire chaque année, depuis le VIIe siècle, des milliers de musulmans vers les villes saintes du Hedjaz.
Manifestation unitaire et identitaire du monde musulman, le hajj semble à première vue n'entretenir que des rapports lointains avec une Europe qui dispose à Rome, à Jérusalem ou encore à Saint-Jacques de Compostelle de ses propres lieux de pèlerinage.
Et pourtant, à la suite de la colonisation d'une grande partie du monde musulman, les puissances impériales européennes ont, de leur propre initiative ou poussées par les événements, fait le choix d'une ingérence croissante dans l'organisation du pèlerinage à La Mecque.
Qui oserait imaginer que des voyageurs britanniques, français, hollandais, russes, italiens et, dans une moindre mesure, autrichiens et espagnols, déguisés en émir alépin en médecin afghan, ont franchi, parfois au péril de leur vie, le périmètre sacré interdit aux infidèles, là où les Musulmans des empires pouvaient se voir refuser, pour des raisons sanitaires ou politiques, d'accomplir leur devoir religieux ?
Qui se douterait encore aujourd'hui qu'Aristide Briand ou Benito Mussolini, à l'instar des sultans mamelouks ou des califes ottomans, ont attaché un soin particulier à la préparation des caravanes de pèlerinage ?
C'est ce "moment colonial" du hajj que cet ouvrage cherche à retracer : loin d'avoir les yeux rivés sur leur seul empire, les Européens n'ont cessé, des années 1840 au début de la décennie 1960, de s'épier, de s'imiter, de se jauger, faisant du hajj le terrain de cette confrontation permanente. Ignorant les frontières impériales, les pèlerins musulmans eux-mêmes ont contribué à faire du hajj une réalité transnationale, suscitant en retour la crainte des autorités coloniales, toujours promptes à voir dans cette manifestation l'ombre d'un complot panislamique.
Au fil des années, l'Europe n'en a pas moins accompagné la transformation du hajj en un phénomène de masse, quand elle n'a pas cherché à inventer de nouvelles formes de pèlerinage, avant que la réalité de la décolonisation ne vienne réduire à néant les rêves de grandeur de ces "puissances musulmanes".
-
De l'ALN à l'ANP
Saphia Arezki
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 3 Mars 2022
- 9791035106799
L'armée algérienne est une institution névralgique mais, soixante ans après l'indépendance, son histoire reste très peu documentée : ce livre, totalement dépassionné, écrit avec la froide rigueur d'une historienne, restitue à sa juste mesure, et en l'incarnant, la place de l'armée dans le système politique algérien.
L'Armée de libération nationale (ALN), en tant qu'unique force organisée dans le pays a, de fait, préfiguré l'État indépendant. L'ascendant de l'État-major de l'ALN en 1962, le coup d'État du 19 juin 1965, la tentative de putsch du chef d'état-major en 1967 ainsi que d'autres péripéties ont d'emblée situé l'armée au coeur du pouvoir et de ses tumultes. De fait perçue comme « une boîte noire », l'armée est à l'origine de nombreux mythes, voire de fantasmes - ainsi des expressions médiatiques telles « les BTS » (Batna-Tébessa-Souk-Ahras) ou « les DAF » (Déserteurs de l'armée française). Saphia Arezki s'applique à les déconstruire avec précision à travers l'étude concrète de la trajectoire d'officiers de l'ANP ayant contribué à la construction de l'armée nationale moderne.
Le livre dévoile comment Houari Boumediene a assuré, dans une démarche pragmatique voire tâtonnante, la transition entre une armée de libération et une armée nationale, conciliant l'impératif politique d'intégrer les grands chefs de l'ALN et celui d'impliquer les compétences techniques. Il retrace également les évolutions qui se sont faites par la suite au sein de l'armée avec l'arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir.
La mise en relief du parcours des hommes et des groupes dans leur contexte historique apporte un éclairage remarquable sur la construction aussi bien de l'institution que de l'État indépendant. -
L'Arabie marchande : Etat et commerce sous les sultans rasûlides du Yémen (626-858/1229-1454)
Eric Vallet
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 5 Janvier 2011
- 9782859446376
Durant les derniers siècles du Moyen Age, Aden, grand port du Sud de l'Arabie, solidement arrimé aux pans d'un volcan insulaire, occupa une place exceptionnelle sur la route des épices, entre Orient et Occident.
Escale essentielle pour les navires, où se croisaient marchands et produits les plus recherchés, relais majeur de la propagation de l'islam dans l'aire indo-océanique, Aden fut la pièce maîtresse d'une politique de vaste ampleur, menée avec obstination par les sultans rasulides du Yémen. Fondée en 1229, la dynastie rasulide imposa en effet jusqu'en 1454 son autorité et son hégémonie sur l'ensemble du Sud de la péninsule Arabique.
Dominant la mer Rouge, craint et respecté par les tribus de l'Arabie et les puissances riveraines de l'océan Indien, l'Etat rasulide eut une longévité remarquable en construisant pour partie sa réussite sur l'ouverture de l'Arabie au grand commerce: des rivages d'Aden aux citadelles du Yémen, des portes de La Mekke aux marchés d'Alexandrie, des routes de l'Abyssinie aux vaisseaux de l'Inde. L'histoire du grand commerce oriental et celle du Yémen médiéval ont été longtemps écrites l'une sans l'autre, l'étude d'Eric Vallet permet enfin de les confronter.
Abondamment nourrie par des sources originales - archives administratives et fiscales rasulides récemment découvertes -, et des corpus peu connus - l'historiographie du Yémen et de La Mekke -, cette somme érudite met en lumière les ambitions et les conflits qui animèrent l'un des coeurs de l'économie mondiale à la fin du Moyen Age.
-
L'invention du cadi ; la justice des musulmans, des juifs et des chrétiens aux premiers siècles de l'Islam
Mathieu Tillier
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 4 Mai 2017
- 9791035100001
Le cadi est une figure emblématique des sociétés musulmanes prémodernes. Savant, juge, administrateur de biens, il incarnait plus que toute autre institution le règne d'un ordre social fondé sur les préceptes de l'islam. Les anciens développements de la judicature musulmane, aux VIIe et VIIIe siècles, demeurent pourtant empreints de mystère. Comment rendait-on la justice aux premiers temps de l'Islam, avant que le droit musulman n'acquière les structures pérennes offertes par les écoles juridiques classiques? Est-il possible de retracer les étapes de développements régionaux ? Quel rôle le pouvoir et les savants jouèrent-ils dans la formation de l'institution ? En quoi la judicature musulmane est-elle liée aux autres systèmes judiciaires de l'Antiquité tardive ou des débuts de l'Islam ?
Mathieu Tillier livre ici les résultats d'une plongée au coeur des sources les plus anciennes du Proche-Orient islamique, croisant papyrus arabes, droit musulman archaïque et textes canoniques syriaques. Cette quête des dynamiques qui présidèrent à l'épanouissement de la judicature musulmane fait apparaître une image nouvelle des tribunaux qui se partageaient le jeune empire islamique. Elle met par ailleurs en lumière le processus dialectique de formation des pensées juridiques proche- orientales, qui s'élaborèrent non seulement au gré d'interactions entre savants d'une même confession, mais également en lien avec le droit des communautés dont ils tentaient de se distinguer.
-
Islamisation et arabisation de l'occident musulman médiéval (VIIe-XIIe siècle)
Dominique Valérian
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 30 Septembre 2011
- 9782859446772
Dès le VIIe siècle, les premières expéditions musulmanes touchent l'Afrique du Nord encore partiellement dominée par Byzance.
Elles atteignent le Maghreb extrême à l'aube du VIIIe siècle et s'étendent ensuite au-delà du détroit de Gibraltar. De l'actuelle Tunisie partent les contingents musulmans qui mettent le pied en Sicile au IXe siècle, plaçant l'île sous domination islamique pendant deux siècles. L'islamisation, entendue comme la construction en ces territoires d'institutions et de sociétés islamiques, ne fut ni immédiate, ni homogène.
Les variations locales du rythme et de la géographie de l'islamisation donnent à réfléchir sur les étapes et les modalités de ce long processus : conversions, socialisation des convertis, action "par le haut" des autorités politiques et religieuses, acculturation des populations... En effet, lors des premiers siècles suivant la conquête, ce ne fut pas une norme unifiée de l'Islam qui s'imposa mais plusieurs interprétations héritées des conflits dogmatiques éclos en Orient, diffusées dans l'Occident musulman puis infléchies par le contexte local, humain, social et culturel.
L'arabisation, c'est-à-dire la diffusion écrite et orale de la langue arabe, constitue l'un des vecteurs de diffusion de l'Islam, mais non le seul, comme le prouve, entre autres, la permanence de la culture berbère jusqu'à aujourd'hui. Les treize contributions réunies dans ce volume, résultat d'un séminaire organisé en 2006-2007, réunissent historiens des textes et de la culture matérielle. Prenant en considération la diversité de cet Islam médiéval, elles permettent d'offrir une nouvelle approche de l'histoire des premiers siècles de l'Occident islamique.
-
Frontières de sable, frontières de papier : histoire de territoires et de frontières ; du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, XIX-XXe siècles
Camille Lefèbvre
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 26 Février 2015
- 9782859448837
Les frontières africaines sont-elles les cicatrices de la violence des impérialismes étrangers en Afrique ? Ce lieu commun du partage de l'Afrique par les puissances coloniales a la vie dure. Mais, en cherchant à dénoncer l'arbitraire colonial, il réduit les configurations territoriales africaines à de simples conséquences de la domination européenne et fait des populations africaines des spectateurs passifs de leur propre histoire.
Aux antipodes de cette analyse, cet ouvrage propose pour la première fois une histoire longue de la constitution des frontières d'un Etat africain - le Niger - englobant dans un même regard un siècle d'histoire antérieure à la colonisation et soixante ans de domination coloniale. Cet ouvrage raconte une histoire paradoxale, celle d'une poignée de militaires coloniaux, qui au début du XXe siècle instituent dans les plus grandes difficultés un gouvernement précaire qui s'appuie très largement sur les organisations politiques et territoriales locales et qui, ce faisant, contribuent à la fois à les vider de leur sens et à amoindrir leur importance.
Les frontières alors mises en place sont dans leur grande majorité le reflet des dynamiques historiques internes du Soudan central au XIXe siècle. Pourtant l'histoire de leur tracé a contribué à construire le grand récit d'Européens maîtres du jeu imposant sans considération le partage du monde.
-
Du lac Tchad à la Mecque
Remi Dewiere
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 9 Novembre 2017
- 9791035100377
Rebattons les cartes. Le Sahara est au Nord. Son rivage, le Sahel, coupe l'Afrique en deux, de l'Atlantique à la mer Rouge. En son centre, le lac Tchad est le lieu de rencontre de migrants, transhumants, marchands et pèlerins venus des quatre coins du continent. Cette région, plus connue aujourd'hui pour les exactions de Boko Haram, fut à l'époque moderne un carrefour majeur dans les échanges économiques, humains et culturels du Sahel et du Sahara, jusqu'à la Méditerranée. C'est là que, à la croisée du Niger, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun actuels, la dynastie des Sefuwa pose les bases d'un État islamique puissant : le sultanat du Borno. Parcourant et organisant leur territoire, entrepre-nant au péril de leur vie le pèlerinage à La Mecque, les sultans du Borno s'affirment aux XVIe et XVIIe siècles comme des interlocuteurs essentiels dans le monde musulman.
Un imam de la cour, Ahmad b. Furtu, nous a livré un témoignage ex-ceptionnel de ce chapitre de l'histoire de l'Afrique, à travers le récit des quinze premières années du règne du sultan Idrïs b. 'Ali (1564-1596), plus connu sous le nom d'Idrïs Alawma. Loin des idées reçues, son oeuvre apporte un éclairage saisissant sur le fonctionnement d'un État sahélien à l'époque moderne et sur ses relations avec le monde qui l'entoure. C'est en embrassant son regard et en prenant en compte les dynamiques environnementales, sociales et politiques de son temps que cet ouvrage cherche à redonner au sultanat du Borno sa place dans le monde, du lac Tchad à La Mecque.