Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
Denoël
-
Voyage au bout de la nuit
Louis-Ferdinand Céline
- Éditions Denoël
- Romans Francais
- 18 Novembre 2020
- 9782207161562
Chef-d'oeuvre de la littérature mondiale, Voyage au bout de la nuit conte la descente aux enfers de Ferdinand Bardamu, rescapé de la guerre de 1914.
-
«Une multitude fuyait dans les rues, hurlait, fuyait vers le nord, fuyait devant l'enfer. Il n'y avait plus de respect, plus d'amour, plus de famille. Chacun courait pour sa peau.» À l'occasion du 40e anniversaire de la mort de René Barjavel, édition collector de son chef-d'oeuvre. Dans la France de 2052, la technologie a envahi le quotidien. Lorsqu'arrive la grande panne d'électricité, la mégalopole robotisée se fige. Bientôt, un incendie géant dévore la ville. Quelques survivants, menés par le jeune agriculteur François Deschamps, fuient cette apocalypse et tentent de créer une nouvelle société régie par des lois naturelles. Publié chez Denoël en 1943, ce roman d'anticipation s'est avéré visionnaire. Barjavel y propose une réflexion sur le devenir de la civilisation face aux dérives du progrès technique et scientifique et met en scène la fin de l'humanité technophile - pour nous donner l'espoir d'un autre monde possible.
-
«L'idée que tout dans sa vie pouvait devenir matière à sketch ou à spectacle l'apaisait autant qu'elle l'exaspérait. Elle ne savait jamais vraiment si elle vivait quelque chose ou si elle était déjà en train de l'écrire.» Le premier semestre du master de stand-up de Chicago s'achève. Depuis quelques mois, Artie, trop beau pour être comique, Olivia, qui n'aime personne, Phil, le woke qui ne peut plus rire de tout, Jo, à la repartie aussi vache que drôle, suivent les cours de professionnels qui savent que toute anecdote du quotidien, tout drame familial, toute névrose peut finir sur scène. Or voilà que s'annonce un nouveau professeur pour le second semestre : Manny Reinhardt, star du stand-up controversée, qui vient agiter leur microcosme. Au fil d'une journée mouvementée, qui confrontera chacun à ses ambitions et à ses démons, se déploie un brillant roman choral, remarquable d'intelligence et d'humour, illustrant une double réflexion sur l'art qui se nourrit de la vie et sur la difficulté d'être soi et d'en faire quelque chose.
-
Aux 50 ans du roman La Disparition, on l'imprima 4 321 fois au format 16 x 22. Nasty y tagua rabats ou incipits ; quant à la fin, on y trouvait un avis fort instruit sur la chair du manuscrit.
On ne présente plus La Disparition de Perec, roman en lipogramme français dont la particularité et le génie est l'absence de la lettre « e ». Ce « e » qui pourrait être « eux », les parents de Perec disparus pendant la Seconde Guerre.
Au-delà de la prouesse littéraire, La Disparition est un étonnant roman policier. Anton Voyl disparaît, laissant derrière lui quelques messages mystérieux. La police, intriguée, enquête, mais, désorientée, ne peut empêcher une deuxième disparition, tout aussi mystérieuse et inexplicable, celle d'un avocat marocain. Réunis à Azincourt dans la propriété de l'un d'eux, les amis des disparus essaient de comprendre ce qui s'est passé, rassemblant d'innombrables informations, chaque fois lacunaires, ressuscitant d'anciens souvenirs. Au fur et à mesure que l'enquête progresse, chacun sent que les menaces se précisent, que les dangers se rapprochent. À nouveau la Mort, La Disparition, surgit.
Quel mystère plane sur ce livre ? Qui sont ces êtres qui disparaissent et quel est le secret qu'ils emportent dans leur tombe ? Nous ne l'apprendrons jamais, mais au moins saurons-nous qu'il les fit vivre et qu'il les fit mourir et que le livre entier n'est que l'exacte trace de cette damnation sans fin.
-
W ou le souvenir d'enfance
Georges Perec
- Éditions Denoël
- Romans Français
- 1 Octobre 2025
- 9782207185049
«Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection. L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.»
G.P. -
«Tu vois, Albert et moi, on ne s'est pas connus, on s'est reconnus. Il m'a sauvé... car il est arrivé dans ma vie à un moment où je croyais le bonheur impossible.» En 1976, Élisabeth Daguin est engagée par Bernard Pivot pour préparer une émission d'Apostrophes sur Albert Camus. Ses recherches la mènent au grand ami du Nobel de littérature : Louis Guilloux, le fameux auteur du Sang noir, esprit libre, compagnon d'une génération d'écrivains, prix Renaudot 1949 et qui vit désormais à Saint-Brieuc, oublié de tous. Arrivée en Bretagne, Élisabeth rencontre un homme réservé qui se méfie des journalistes. Au fil de leurs échanges, elle découvre le don de «l'ami Louis» pour l'empathie et la fraternité. Sa sagesse offrira à Élisabeth la clé pour se réconcilier avec son passé. À son tour, elle l'aidera à retrouver un amour perdu. Magnifique histoire d'amitié, ce roman est aussi une traversée du XXe siècle littéraire, de Paris à Saint-Brieuc, Londres et Venises, et un hommage vibrant aux «petites gens», à la classe populaire dont Camus et Guilloux étaient les fidèles enfants.
-
«J'allais tomber moi aussi, et il était hors de question de me faire avaler par une autre détresse que la mienne. Il m'a été facile de tourner le dos aux cris qui m'ébranlaient puisque, c'est une règle à redire, ce n'est pas parce qu'on entend les morts qu'il faut les écouter.» Un homme erre dans Toulon. Pour fuir les voix des morts qui l'assaillent, il se réfugie sur une île. L'y attend la plainte la plus déchirante de toutes, une âme troublée qui, avant de s'évanouir, lui raconte sa vie : celle d'un enfant mort au bagne de l'île du Levant, dont ne subsistent que des ruines. Simon Johannin tisse le portrait d'une poignée de garçons broyés par le système pénitentiaire, un cri du coeur contre la violence du monde.
-
Femmes de Paris, femmes de lettres : Et autres portraits inédits
Irène Némirovsky
- Éditions Denoël
- Romans Français
- 17 Septembre 2025
- 9782207185117
«Très différentes par le talent et le caractère, les femmes de lettres ont toutes cette marque commune : d'elles-mêmes, de leur propre coeur, de leurs joies et de leurs souffrances, elles extraient leurs romans ou leurs poèmes. Les hommes aussi d'ailleurs, je crois. Mais ils s'en défendent et nous nous en vantons. Voilà la différence.» I.N. Femmes de Paris, femmes de lettres est un texte unique dans l'oeuvre d'Irène Némirovsky. Conçu comme une balade à travers les époques sur les traces d'écrivaines célèbres, il fait revivre Christine de Pisan, Madame de Sévigné, George Sand ou Anna de Noailles, en une suite de saynètes pleines d'esprit et de cette ironie mordante dont elle a le secret. Ce recueil de textes inédits compte aussi la Vie de l'impératrice Joséphine et Émilie Plater - récit d'une jeune héroïne lituanienne qui a participé à l'insurrection polonaise de 1831 contre l'envahisseur russe - ainsi qu'un autoportrait et plusieurs critiques littéraires.
-
«Il se réveille en sursaut. Les cris et les rires des enfants ne sont pas ceux de l'école du village, mais c'est bien l'odeur sèche du béton et celle, suffocante, de la tôle chauffée à blanc qui ont mêlé dans sa sueur et dans la crasse les années et les lieux. Il se redresse, sa prise sur l'arme resserrée, aux aguets. Les enfants se sont tus. Comme les oiseaux.» Marco est tueur à gages. C'est un professionnel fiable et efficace qui a toujours honoré ses contrats. Jusqu'à ce jour d'été où Marco va tuer par amour. Sa cavale commence. À ses trousses, le milieu, la police et un jeune journaliste en quête de gloire. Devant lui, rien d'autre que l'été qui n'en finit pas, et la femme qu'il aime.
-
«Quand avait eu lieu cette conversation ? Peu avant l'été, sans doute. Depuis, Jean n'avait cessé d'y penser. N'était-il pas passé à côté, lui aussi ? N'avait-il pas raté, par aveuglement, par prudence excessive, l'instant unique où un mot, un simple geste aurait tout changé ? Chacun était confronté, un jour ou l'autre, à une brève opportunité. Combien savaient s'en saisir ?» Septembre 1943. Les Allemands occupent Nice. Jean, un jeune et talentueux couturier juif, est contraint de céder à vil prix sa boutique de mode à son principal concurrent qui promet de lui verser, en contrepartie, un substantiel dessous-de-table, un «bada», comme on dit dans le Midi. Pendant que s'étire la journée où il attend, pour fuir, de toucher la somme espérée, Jean se remémore les événements qui l'ont projeté, lui et sa famille, au coeur de la tourmente. Dans ce premier roman aux allures de saga, Bernard Stora tisse en virtuose les destins mêlés d'une famille du sud de l'Italie arrivée en France, poussée par la misère, et celui d'une famille juive venue d'Algérie, croyant échapper à l'antisémitisme.
-
L'Enfant à la tête baissée
Alexis Salatko
- Éditions Denoël
- Romans Français
- 20 Août 2025
- 9782207181270
«La nuit, dans mon lit, je comptais les palpitations de mon propre coeur, aux aguets de la moindre extrasystole. Puis du coeur, je passais aux autres organes, l'estomac, les intestins qui ne cessaient de faire des borborygmes, criant famine, les pauvres, sans réussir à se faire entendre de mon cerveau détraqué, lequel continuait à me transmettre le même message délirant qui aurait pu s'énoncer en ces termes : "Plutôt mourir que se nourrir."» Victime d'un mal étrange, la dépnophobie, Alio est incapable de manger devant autrui. Il est si frêle qu'il ne peut tenir sa tête droite. Cible de quolibets à l'école, fardeau pour ses parents, le héros dépérit à Cherbourg. Pour le sauver, et puisqu'elle ne peut nourrir son corps, sa mère le gave de lecture. Il a pour seuls amis des êtres de papier. Condamné à vivre en marge du monde, il devient écrivain. Sa rencontre avec une jeune femme, professeure de réalité, va l'aider à remonter aux racines de son mal. Mais si sa guérison mettait en péril le monde imaginaire qu'il a construit ? L'Enfant à la tête baissée, formidable hybride de Romain Gary et de Tim Burton, se promène entre vie réelle et vie rêvée, conte cruel et féerie gothique.
-
Nouvelle édition en 1980
-
Il y a un peu moins d'un siècle paraît pour la première fois L'Ennemie, petit bijou d'une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l'adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d'une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l'être détesté devient d'autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Électre, Irène Némirovsky n'épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d'une coquette aussi vaine que cruelle.
Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d'une auteure emblématique de l'entre-deux-guerres.
-
«Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d'un oracle lointain:Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...»À l'âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l'effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico Garcia Lorca et se consume d'amour pour Encarnación, danseuse de flamenco, muse de toute une génération d'artistes et amante d'Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies.Hommage passionné à une Espagne légendaire, Les Sacrifiés est un roman d'apprentissage chatoyant qui dépeint la fabrique d'un héros et le prix de la gloire.
-
2067. Elise, une très vieille dame, range le bureau de Gilles, son mari écrivain récemment décédé. Elle trouve un manuscrit dont il ne lui a jamais parlé, intitulé Grandir ensemble, qui retrace leur histoire d'amour depuis leur rencontre : leur adolescence, la découverte du bonheur, les habitudes, la liberté ou encore la colère. Elise annote le texte pour compléter la version de son époux.
-
Après un scandale, l'écrivain congolais Faust Losikiya fuit la France pour Haïti où il compte trouver la documentation nécessaire afin de terminer son roman sur la guerre de libération de l'île. Sur place, il fait de nombreuses rencontres et retrouve des amis journalistes et artistes. Dans le même temps, à Kinshasa, le président de la République sollicite l'aide de Molili, âgé de 140 ans.
-
«Et si je m'étonne encore parfois de la facilité avec laquelle nous avons suivi la Mélisse, c'est que son charisme, la force qui émanait d'elle, déjà, commence à s'estomper de ma mémoire. Mais à ce moment-là, avec la fatigue et la force de nos écoeurements, nous étions mûrs. À sa colère, nous avons fusionné les nôtres.» Ils travaillent dur pour les Concessions d'une compagnie forestière canadienne et gagnent peu. Le jour où le contremaître est retrouvé pendu, les cinq camarades volent un vieux Ford Bronco et tracent la route derrière la Mélisse - parce qu'elle est forte, et qu'elle promet une vie où plus personne ne déciderait à leur place. Mais leurs colères sont anciennes ; additionnées, elles ont tout de la rage. Et dans le Bronco, il y a des fusils. De l'espoir à la fuite, du premier braquage au dernier incendie, cette fable anarchiste, servie par une langue fougueuse et charnelle, raconte la cavale d'une bande de desperados qui n'ont rien à perdre et qui croient emporter dans leur traînée de poudre une société maudite.
-
Le livre qui a inspiré La Nuit du 12, le film aux 6 César.«Il est des crimes qui vous habitent ; des crimes qui font plus mal que les autres et vous ne savez pas toujours pourquoi. Vous êtes cueilli par surprise, au moment où vous vous y attendiez le moins, par un détail qui vous laissera le coeur en pièces. Ils se figent en vous comme une écharde dans la chair et tout autour la plaie ne cesse plus de s'infecter. Un jour, les tissus se reconstruisent enfin - ce mort-là fait désormais partie de vous. Pour Monika, l'adjointe de la Crime, c'est une petite fille disparue il y a longtemps. Pour JeanJean, qui préfère depuis lors se concentrer sur la téléphonie, c'est une grand-mère dans un pavillon misérable. Pour Yohan, tout le monde le sait, c'est Clara.» C'est la première fois que la PJ française ouvre ses portes à une romancière, embarquée un an auprès des brigades criminelles. Avec empathie et humour noir, Pauline Guéna restitue l'alternance d'adrénaline, de férocité et d'accablement qui fait le rythme des enquêtes. 18.3 est un voyage au coeur de la part sombre des hommes.
-
Parfois on extrait une écharde. Parfois on s'extrait d'une écharde. Le reste importe peu. Le reste n'est que ce long processus de désamour qui ramène toutes les petites filles à des rivages où elles désapprennent la douleur, la compromission, l'abnégation, le tourment - où les chagrins sont moins poignants et le plaisir moins dense. Ellie, vingt ans, mène une existence légère et insouciante jusqu'au jour où elle rencontre Monsieur, un chirurgien marié approchant la cinquantaine. D'abord épistolaire, leur liaison prend son envol dans une chambre d'hôtel du quinzième arrondissement. Au gré des rencontres clandestines et d'appels téléphoniques fugaces, Ellie traversera plusieurs mois d'attente fiévreuse. Un engrenage passionnel dont elle tentera sans succès de se déprendre. Un roman-confession. Une description cruelle de la traversé du fantasme. Le désenchantement d'une Lolita contemporaine.
-
Un homme que je ne connaissais pas est entré dans ma tête et a tout balayé. Je ne trouve plus mes mots, j'ai perdu mon métier. N'importe qui peut entrer dans votre tête à tout moment et vous dévorer le cerveau... Avec comme seule arme la plume qu'il rêve de planter dans l'oeil de son ennemi intime, René Frégni nous fait le récit de l'incroyable engrenage de sa relation avec un truand du grand banditisme marseillais, rencontré dans un atelier d'écriture carcéral et dont l'amitié lui a valu un jour une terrifiante garde à vue déclenchant le harcèlement d'un juge. Vibrant à chaque page d'une rage juste et explosive, Tu tomberas avec la nuit lève le voile sur le scandale de lieux de détention français dignes du Moyen Âge et fait voler en éclats les rouages d'une justice malade de quelques juges pervers ou incompétents s'arrogeant le droit de détruire la vie d'un homme.
-
«J'ai peint tête en l'air, le regard fixé sur ces déploiements, et vécu une apothéose quand les roses et les mauves ont fait leur entrée en scène. Mes gestes à l'unisson de ce déluge chromatique. Zébras, taches, morsures, les couleurs pures et la lumière en lutte.» Comme tous les hivers depuis trente ans, Anna part seule plusieurs semaines peindre les paysages des îles Lofoten, capter leurs subtiles variations de lumières. Cette épouse d'un célèbre architecte se soustrait chaque année à la bonne société suédoise pour répondre à l'impérieux appel de ces terres arctiques. L'âge venant, elle espère réaliser le tableau exceptionnel qui lui vaudra enfin la reconnaissance de ses pairs. Inspirée par l'oeuvre d'Anna Boberg (1864-1935), Sophie Van der Linden se glisse dans son intériorité, sonde ses attentes et ses ambitions, ravive ses souvenirs. D'une plume impressionniste, elle évoque le geste créatif et la quête artistique d'une femme d'exception.
-
Cette vieille chanson qui brûle
Alexandre Lenot
- Éditions Denoël
- Romans Français
- 21 Août 2024
- 9782207182222
«Sur cette route, je reviens vers toi, mon Père, toi qui es l'autre nom de ma colère, parce que là-bas, au creux de la forêt, dans ta large Demeure, à l'annonce du non-lieu, dit-on, tu es tombé, et il n'y a plus que moi sur cette terre pour t'aider à te relever.» Les jumeaux Jérémie et Noé ont grandi sans mère dans une maison isolée. La forêt était leur royaume, la rivière leur amie, les arbres leur refuge. Jusqu'à ce qu'on leur impose une vie scolaire et sociale à laquelle ils ne se sont jamais habitués. Maintenant que son frère est mort en défendant ce territoire, Noé va retrouver un père courbé sous l'amertume et la solitude. Tandis qu'il marche vers les lieux du passé, il ravive les souvenirs, laisse parler son chagrin et surtout sa colère. Sur les liens du sang et l'arrachement au vert purgatoire de l'enfance, ce somptueux roman d'apprentissage et d'émancipation rappelle qu'on se construit aussi sur des manques.
-
Depuis qu'ils ont 19 ans, Aurélie et Alexis rêvent de fonder une famille. La naissance d'Hadrien apparaît comme l'accomplissement de leur amour, mais les médecins les informent immédiatement qu'en raison d'une malformation cardiaque, le nourrisson n'a que quelques heures à vivre. Ils s'efforcent de profiter des instants avec leur fils, qui déjoue les pronostics et lutte pour survivre.
-
Au soir de sa vie, une femme écrivain mondialement connue reprend une dernière fois la rédaction d'un texte auquel elle travaille depuis plusieurs décennies : son testament. À l'occasion de cette «dernière copie» la narratrice revient sur son enfance, les raisons de sa conversion à l'anglais comme «contre-langue de création», son éblouissante rencontre avec Luise, sa compagne de cinquante années, leurs villégiatures en Angleterre, en Irlande, en Italie, leur installation en Suisse, leur vie commune, réelle et fictive. Autant de lieux et de temps réinventés où elles ont croisé toutes sortes de personnages truculents, fait les quatre cents coups et partagé leurs aventures dans les bois autour des étangs avec des nains, des carpes, des boucs et des fées. De ce vrai-faux testament métamorphosé en récit de souvenirs résulte un roman intensément poétique, érotique et ludique, où l'inventivité et la somptuosité de la langue sont portées à leur point d'incandescence. Car «nous ne possédons rien, si ce n'est la puissance et, peut-être, le talent de recréer, allongé sous un saule dans un fauteuil articulé, ce que nous avons soi-disant déjà vécu».