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Anacharsis
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Dans un château lugubre aux confins du réel, Jeh, le maître des lieux, agonise lentement. Son majordome, Hron, l'aide durant ses crises. En effet, Jeh vomit parfois des phylactères, des bulles qui racontent par bribes l'histoire d'une famille qui n'est pas la sienne. Un jour, les membres de la famille de Hron débarquent au château
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Trois femmes dans la vie de Vincent Van Gogh
Mika Biermann
- Anacharsis
- Fictions
- 5 Janvier 2024
- 9791027904693
Après Trois jours dans la vie de Paul Cézanne et Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot, Mika Biermann revient à la peinture. Dans cette merveille de petit ouvrage, l'écrivain s'empare cette fois-ci de la figure de Vincent Van Gogh.
Trois moments de la vie de Vincent sont marqués par trois femmes : Saskia, la petite gardeuse d'oie, pendant son enfance ; Agostina, sa compagne éphémère, modèle pour les peintres « de la Butte », patronne du café le Tambourin et qui le quitte ce jour-là ; et enfin Gabrielle, accorte paysanne d'Auvers-sur-Oise et dont le chien vient d'être trucidé par des canailles, le jour même de la mort du peintre.
Évitant le piège hagiographique, Mika Biermann, renvoie ici Van Gogh à l'arrière-plan des seconds rôles pour mettre en majesté ces femmes de rencontre. -
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne
Mika Biermann
- Anacharsis
- Fictions
- 2 Janvier 2020
- 9791092011906
L'oeil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute dans la garrigue, suant sous son melon, le chevalet harnaché sur le dos comme à un baudet. Apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame.
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne suffisent à Mika Biermann pour faire sauter les écailles de peinture, gratter la trame, ajourer jusqu'à l'os le portraitiste de la Sainte- Victoire.
Il transforme un thriller sordide en une Odyssée sur une mer de peinture, dans des pinèdes et des sous bois aux nuances fauves, sur les traces du peintre bourru, vaniteux et obsédé par des chimères grotesques qui n'engendrent pas la mélancolie.
On en termine la lecture avec les doigts maculés de couleurs vives et l'oeil fringant.
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Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
Mika Biermann
- Anacharsis
- Fictions
- 7 Janvier 2021
- 9791027904099
Voilà l'été. Berthe Morisot, peintre impressionniste, et Eugène Manet, son mari affable, quittent Paris pour une partie de campagne. Ils posent valises et chevalet dans une maison champêtre, havre d'une douceur estivale propice à toutes sortes d'expérimentations nocturnes.
Dans ce roman formant un diptyque avec Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, Mika Biermann confond allègrement mots et couleurs, phrases et perspectives, écriture et peinture.
De ces pages, comme d'autant de toiles, surgissent des méditations corrosives sur la chair comme matière à peindre.
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Àl'aube des temps, dans un Japon archaïque où règnent des chefferies rivales, la princesse Himiko devient la proie des rois. Outragée dans ce monde aux mains des brutes, elle médite sa vengeance sur les mâles dominants.
Sur ce canevas inspiré d'antiques récits chinois, Yokomitsu Riichi bâti un roman fulgurant, violent et coloré, habité par cette beauté fauve dont sont empreints tous les grands mythes.
Soleil (Nichirin), publié au Japon en 1923, est un étourdissant bijou littéraire dont la richesse et la profondeur dramatique évoquent Hésiode ou Shakespeare.
Possédant une langue tendue vers une épure aux puissants effets visuels, il anime un univers fabuleux et pré-moral, un affleurement de conscience parmi une humanité emportée par ses seules pulsions.
La nature, bêtes et plantes, envahit littéralement la scène pour composer des tableaux somptueux où des grues circulent dans des palais aux parois végétales tandis que l'on dépèce des cerfs dans l'herbe fraîche.
Cette mise en rapport de la beauté formelle à la brutalité des moeurs puisée dans la mythologie du Japon archaïque entretient un lien avec certains mangas actuels, dont, surtout ici, le désormais classique Princesse Mononoké de Miyazaki.
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Beau comme l'antique ! Turpidum, la bien nommée, est la dernière cité étrusque indépendante. Larth, son roi à peine sevré, se sent un peu perdu dans son décorum fatigué. Sous le ciel bleu indifférent, la peinture des fresques s'écaille en silence, la populace s'affaire par les ruelles au sol gras, on prépare le sable pour les jeux dans l'arène. Rome exige l'abdication du petit roi maigrichon, amateur de fruits juteux et bien arrondis. Un énigmatique gladiateur masqué fait son apparition par intervalles.
La reine mère agonise au fond de son palais, pourrissant comme une gloire inutile.
Matière et lumière, soleil et pénombre. Des couleurs par giclées, écrasées à la spatule. Du laurier, un cyprès, une olive, les mollets luisants des légionnaires. Un péplum
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En vacances chez sa grand-mère et privé de sortie, Cosimo avale bravement les décoctions qu'elle lui prépare en guise de repas, digestion sonore et distorsion abdominale à la clé. En ces heures d'ennui, son corps, sa chambre, l'appartement vont devenir autant de terrains de jeu - ou d'épouvante. Mais entre silences et attentes, une angoisse sourde grandit avec l'enfant, devenu poète comme pour s'en faire une amie.
Chez Morandini, le fantastique est tapi là, prêt à surgir à chaque instant ; il en ressort une inquiétude tenace : quand le vent, l'eau, la montagne, le fleuve entrent dans le jeu, quand la nature toute entière se déchaîne, pourra-t-on ouvrir assez grand notre imaginaire pour en mesurer toute la puissance ? -
La narratrice est une jeune ethnomusicologue venue enquêter sur des chants de bergers entendus au-dessus de Crottarda, village enfoui au fond d'une vallée privée de soleil. Plongé dans une perpétuelle pénombre, il trempe dans une humidité froide et dévorante, qui n'empêche guère ses habitants de se faire facétieux, à l'occasion.
À l'arrivée des rares visiteurs, ils se donnent des allures de monstres difformes auxquelles la grisaille ambiante prête un air de réalité. D'abord bien accueillie, la jeune chercheuse va se trouver pourtant en butte à leur inexplicable hostilité. Bientôt, leurs pitreries deviennent inquiétantes, mais elle s'enfonce malgré tout dans les mystères spongieux qui enserrent Crottarda.
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Quels évènements, quelles rencontres ont fait d'Eugène Petitcolin, jeune homme issu des forêts vosgiennes, le modeleur de génie de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort, qui signait ses oeuvres comme n'importe quel artiste ? Les doigts d'enfant plongés dans le cadavre d'un oiseau, l'observation des corps des schlitteurs - les damnés des forêts -, toutes ces expériences, selon l'imagination de l'auteur, concourent à susciter chez Eugène une fascination pour l'anatomie et l'acharnement à disséquer, palper, expérimenter des méthodes de moulage.
À partir de maigres éléments biographiques connus et d'une photo, Franck Manuel modèle la vie d'Eugène et propose un objet littéraire étrange associant le roman naturaliste, le roman gothique et le fantastique, Zola, Mary Shelley et Stevenson. -
En Italie à la fin de la Première Guerre mondiale, Paolo, un enfant de 10 ans, est choqué par des propos violents de soldats envers les femmes, puis par le meurtre d'une jeune fille et se questionne sur la virilité.
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Il existe dans tous les mondes possibles une Entité cosmique, invisible et inaudible. Vivante, elle se découvre soudain souffrir ; muette, elle appelle au secours. Un commando de jouets mutants surentraînés va tenter l'opération de sauvetage. En vain.
Les affres de l'Entité cosmique - et le parcours de nos héros - sont relatés au travers de cent trente récits brefs emprisonnés dans ce kaléidoscopique Téké. Chacun reflète simultanément nos propres angoisses, joies et douleurs, et notre pathétique et merveilleuse solitude dans l'univers. Pris dans leur totalité, ils traduisent la vie qui palpite au-delà de nos capacités d'entendement.
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Dans les rues de Philadelphie, au volant de son antique Dodge bleu pâle, Roger Flint, looser de calibre moyen, prépare son dernier coup, celui qui vous sert à repartir à zéro. Ce qui va mobiliser un certain nombre d'individus dont l'efficacité et la capacité à tenir leur rôle demeurent assez mal assurées.
S'ensuit une dérive indolente qui va, littéralement, disperser tout ce monde dans le décor, en vertu du principe selon lequel un mégot résiduel au fond d'une boîte à gants possède une intensité dramatique inopinée.
Philadelphia Sour présente cette particularité rare qu'il se lit comme une évidence. Sans forcer, il s'impose en douceur, telle la chaleur du soleil dans le dos.
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Thessalonique, janvier 833. Léon le protospathaire (« Premier porte-glaive »), mandaté par l'empereur Théophile, vient enquêter sur les affaires de l'archevêque. La ville, engourdie par le froid, est emplie de rumeurs. Au palais du gouverneur, à l'archevêché ou parmi les plus fortunés, les complots s'insinuent comme les reptiles dans des canalisations. Les couvents, où l'on révère les icônes malgré l'interdiction officielle, sont le refuge de femmes meurtries mais décidées. La cité est hantée par un répugnant « fou de Dieu », qui ne s'exprime qu'à travers les paroles des Psaumes. À peine Léon arrive-t-il qu'il trouve le gouverneur assassiné. La propre femme de celui-ci s'accuse du crime. Mais le protospathaire n'y croit pas, et se met en devoir de rétablir la justice.
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Tusitala, le Raconteur d'histoires est le nom de guerre que l'on prêtait à Robert Louis Stevenson dans les îles Samoa.
Où il vécut aux derniers temps de sa vie. Engagé avec les Samoans contre les puissances coloniales, écrivant avec acharneraient, défrichant ses champs, rêvant dans la lumière des tropiques, l'auteur de L'île au Trésor s'était bâti Là-bas une existence à sa mesure. Nakajima Atsushi, un écrivain jeune pour toujours lui aussi, orchestre autour des dernières années de Stevenson un roman subtil en forme d'hymne à la vie.
Alternant la narration et les pages d'un journal fictif, il se démarque de l'exercice biographique pour composer une fiction pure où se déploient sans limite le pouvoir et la paissance de l'imagination. Le talent de Nakajima, l'élégance joyeuse de son écriture et la limpidité de son style se conjuguent ici jusqu'à nous convaincre que l'on aurait affaire, avec La Mort de Tusitala. à un autre Stevenson.
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Numance, cité celtibère de la péninsule ibérique, IIe siècle av. J.- C. Face à Rome, Carthage est déjà tombée.
Idris, le fils du chef vient au jour sous les pires auspices, sa mère décédant en couches ; son père ne le lui pardonnera jamais. Pourtant, des années plus tard, Numance la revêche doit à son tour faire face à l'ogre impérial.
Les légions de Scipion Émilien encerclent la ville et Idris se bat dans les rangs des défenseurs.
Ainsi commence la légende, lors de l'un des sièges les plus cruels que l'Antiquité ait connu.
Sur fond de cette bataille devenue mythique, José Mañas orchestre un roman de vaste ampleur. Les haines couvées, les amours trahis, les fidélités abandonnées constituent les ressorts d'un récit vibrant de vie que le narrateur distribue avec une générosité contagieuse.