Filtrer
florent oiseau
-
Roman de la rupture amoureuse, cahier du pays natal, Tout ce qui manque fait le point sur tout ce qui compte.
Parce qu'il ne suffit pas toujours d'écouter Radio Vinci Autoroutes pour voir du pays, cette fois les paysages filent pour de vrai. Limoges, Brive, la Dordogne enfin - et ce village perdu où il a grandi. Ici, il n'est pas ce romancier indolent qui écrit des livres comme on fait des pâtes. Il n'est pas non plus le mari d'Ana - plus vraiment, puisqu'elle l'a chassé. Il est " le fils Laurentis ". Le Parisien solitaire. L'exotisme et la menace. Car, depuis quelque temps, un serial killer ensanglante les chenils du bourg... Entre deux visites de gendarmes et un bad trip sous LSD, Laurentis trouvera le temps d'écrire ce roman d'amour, où le café a le goût du manque et les retours de flamme celui des soirs de pluie. -
Parce que son voisin, comme le fruit d'un arbre, est tombé raide mort à l'arrêt Popincourt, Pierre se retrouve à errer sur la ligne du bus 69. " Fantôme urbain ", comme il se définit lui-même, c'est un type plus très jeune et pas encore très vieux qui cherche des réponses dans de grands verres de lait glacé.
De laveries automatiques en comptoirs de bar kabyle, la liberté guide ses pas. Fumer des cigarettes avec les tapins de la rue Blondel, monter une mayonnaise pour une célèbre actrice sur le retour, appeler sa fille Trieste et se rappeler Venise... tout fait aventure quand on regarde bien et qu'on ne regrette rien.
Ne pas faire grand-chose : voilà l'extraordinaire. -
La tragédie du chômage c'est que, arrivé en fin de droits, à un moment il faut s'y mettre. Branleur patenté, Fred n'aime rien tant que les Knacki, les poissons panés, le vin qui tache et Sophie Davant l'après-midi. Se laisser vivre, quoi. Or, la meilleure façon de ne rien foutre, c'est encore d'en faire profession. C'est ainsi qu'en fréquentant par hasard une prostituée, puis deux, de fil en aiguille on devient proxénète en Espagne. Et qu'on se jette au-devant des ennuis. Vraiment à vous dégoûter de s'y mettre...
-
Une bonne pâte, ce Roman. Une bonne tête. Un peu mou, mais honnête, comme le bon pain. Pas étonnant qu'il déniche ce boulot idéal : garçon de cabine dans le Paris-Venise - train-couchettes. De quoi redonner le sourire à Mlle Pajot, sa banquière. Et à lui le goût du voyage. Car il s'en passe, la nuit, dans ce monde en perpétuel mouvement : les objets perdus qu'on empoche, les clandestins qu'on planque moyennant finances, les combines en loucedé... C'est qu'il en faut, de l'argent, quand on est amoureux et qu'on roule vers Venise. Et Roman est amoureux...
-
Il y a des gens, dans la vie, dont l'unique préoccupation semble d'imaginer des noms de poneys. Comme Alain. Il faut dire que sa carrière est au point mort, depuis un peu plus de vingt ans. À force d'avoir du temps à tuer, il en serait presque débordé : il enchaîne les visites dans la camionnette de Rosie, les castings improbables trouvés par son presqu'agent Rico, et le dimanche aux Magnolias, où sa grand-mère s'éteint doucement.
Entre une part de quatre-quarts, des sandwichs aux flageolets et des cuites à la vieille prune, mamie lui chuchote : « J'aimerais que tu m'aides à mourir ». La seconde d'après, elle a déjà oublié. Pas lui. Tant pis pour les poneys, il va jouer le rôle de sa vie...