Littérature
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Les villes de papier ; une vie d'Emily Dickinson
Dominique Fortier
- Le Livre de Poche
- Documents
- 30 Mars 2022
- 9782253104582
Qui était Emily Dickinson ? Plus d'un siècle après sa mort, on ne sait encore presque rien d'elle. Son histoire se lit en creux : née en 1830 dans le Massachusetts, morte en 1886 dans la même maison, elle ne s'est jamais mariée, n'a pas eu d'enfants, a passé ses dernières années cloîtrée dans sa chambre. Elle y a écrit des centaines de poèmes - qu'elle a toujours refusé de publier. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des figures les plus importantes de la littérature mondiale. À partir des lieux où elle vécut, Dominique Fortier a imaginé sa vie, une existence essentiellement intérieure, peuplée de fantômes familiers, de livres, et des poèmes quelle traçait comme autant de voyages invisibles. Elle la suit et tisse une réflexion d'une profonde justesse sur la liberté, le pouvoir de la création, les lieux que nous habitons et qui nous habitent en retour. Une traversée d'une grâce et d'une beauté éblouissantes.
Un sensationnel exercice d'admiration et d'imagination. Les Inrockuptibles.
Dickinson vue de l'intérieur, foudroyée par la grâce poétique. Le Figaro Littéraire.
Prix Renaudot essai 2020. -
Un roman fiévreux qui explore les questions de genre, de désir et de pouvoir à travers une histoire d'amitié intense.
Montréal, 1873. Quand Marie, enfant lumineuse et gâtée, rencontre Sadie, fillette sombre et rusée, leurs vies basculent. Elles se lient d'une amitié fusionnelle, entre attirance et compétition. De défi en provocation, leurs jeux deviennent si dangereux qu'un jour, les adultes décident de les séparer.
Des années après, Marie s'affranchit de sa condition de femme en refusant le mariage et en prenant la tête de l'usine familiale. Sadie, quant à elle, découvre la puissance libératrice de la littérature en écrivant un roman érotique. Distribué sous le manteau, ce texte mettra le feu aux poudres d'une révolution menée par les ouvrières.
Marie et Sadie, irrémédiablement liées, joueront un rôle décisif dans les événements qui bouleverseront leur ville. -
Emily Dickinson aurait pu ne jamais être pour nous qu'un nom étranger. Celui d'une femme, américaine, moins connue pour son talent littéraire que pour avoir passé la majeure partie de sa vie confinée chez elle. Puisqu'elle s'était toujours farouchement refusée à voir ses écrits publiés, rares sont ceux qui savaient, de son vivant (1830-1886), qu'Emily était aussi une formidable poète. Peu avant son décès, elle demande à sa soeur Lavinia de brûler tous ses papiers personnels. Mais lorsque cette dernière découvre dans sa chambre des centaines de poèmes renversant de beauté, griffonnés sur des morceaux d'enveloppes ou d'emballages, elle est à la fois sidérée et incapable de lui obéir. Jusqu'où la volonté des morts peut-elle changer l'existence des vivants ? Ne pas les suivre, est-ce les trahir ? Et si les mots pouvaient faire revivre les disparus - et celles et ceux qui leur survivent ? Lavinia choisit la vie. Et décide de confier ces poèmes à deux femmes autrement endeuillées, d'abord sa belle-soeur, Susan, épouse de son frère, puis Mabel, maîtresse de ce dernier, pour qu'elles l'aident à les faire publier. Une ultime complice leur prêtera main-forte : Millicent, fille de Mabel, qui grâce à sa malice se révélera la plus juste lectrice de la « dame en blanc ». Tour à tour on les suit, Lavinia, Susan, Mabel et Millicent, dans une narration où surgit par endroits le je de l'auteure se joignant à elle pour les accompagner.
Dans ce roman profond et envoûtant, Dominique Fortier prolonge la vie d'Emily Dickinson en racontant la grande aventure qui mènera ces héroïnes anonymes à faire paraître ses poèmes pour la première fois. Texte lumineux sur le deuil, l'absence, la poésie, le pouvoir des mots et l'importance de la littérature, Les ombres blanches nous fait assister à la naissance d'une oeuvre qui aurait pu ne jamais voir le jour, et à la renaissance de trois femmes. On le lit comme on observe, au printemps, le retour de la vie. Ou comme on lit la poésie d'Emily Dickinson : avec bonheur et ravissement. -
Aux belles heures de sa bibliothèque, le Mont-Saint-Michel était connu comme la Cité des livres. C'est là, entre les murs gris de l'abbaye,au xve siècle, qu'un peintre pleura un amour incandescent qui le hanta à jamais et qu'il découvrit, envoûté par les enluminures, la beauté du métier de copiste. C'est également là, entre ciel et mer, que cinq cents ans plus tard une romancière viendra chercher l'inspi-ration. Est-il encore possible d'écrire quand on vient de donner la vie? Dans ce lieu si emblé-matique, leurs destins se croisent malgré les siècles qui les séparent. Tour à tour portés par la force et la beauté du lieu, ils en arpenteront tous les recoins et y trouveront ce qu'ils sont venus chercher...
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L'une est brune comme le thé. L'autre, blanche comme le lait. L'une est fille d'esclave, l'autre, fille de médecin. Deux fillettes qui grandissent ensemble sous le soleil de Louisiane. Et ses champs de coton, à perte de vue... Deux vies si dissemblables et pourtant comme tissées ensemble, indissociables. Chacune ses chaînes, chacune sa prison. Au loin, le canon gronde. La guerre de Sécession déchire le pays, sous deux drapeaux nés du même coton. Le chemin pour la liberté est comme un labyrinthe : il tient souvent à un fil...
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Mai 1845. Le Terror et l'Erebus quittent les berges de la Tamise et mettent le cap sur l'Arctique. Leur mission : découvrir le mythique passage du Nord-Ouest qui relie l'Atlantique au Pacifique. À leur bord, cent vingt-neuf hommes, quantité de vivres, de l'argenterie et des livres afin de perpétuer l'atmosphère raffinée des salons victoriens.
L'arrogant sir John Franklin commande l'expédition, destinée à asseoir la suprématie de la couronne britannique. Il est secondé par le discret Francis Crozier. Le journal de ce dernier témoigne du quotidien, de l'enthousiasme des équipages, puis de leur angoisse lorsque l'étau des glaces se referme sur eux. Pendant ce temps-là, à Londres, lady Jane Franklin et sa nièce Sophia, dont Crozier se languit sans espoir, courent les mondanités avant d'être peu à peu gagnées par l'inquitétude. Tragédie et comédie se croisent et se répondent dans ce roman qui navigue entre l'immensité sauvage de l'Arctique et les bals huppés, les marins hantés par la faim et la dégustation d'un thé rare.
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Au matin du 8 mai 1902, la montagne Pelée entre en éruption, tuant la population entière de la ville de Saint-Pierre. Un homme survit miraculeusement à l'hécatombe : Baptiste Cyparis, le Revenant de l'Apocalypse. À la même époque, en Angleterre, un mathématicien et une musicienne tentent de percer ensemble les secrets de la terre et du feu.
À Montréal, cent ans plus tard, deux inconnus se rencontrent sur le mont Royal dans un jardin semé d'arbres et de croix, avec pour témoins un chien et l'esprit de la ville qui les entoure.
D'une geôle martiniquaise au grand chapiteau du cirque Barnum & Bailey, des flancs du Vésuve au boulevard Saint-Laurent, l'auteur du Bon usage des étoiles nous entraîne dans un roman où passé et présent se répondent. Une fresque baignée de lumière, où l'on entend aussi battre le coeur de la terre.
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Les révolutionnaires français ne se contentèrent pas de guillotiner le roi, de prendre la Bastille et de raccourcir bonne quantité d'aristocrates : ils renversèrent aussi le calendrier, créant douze nouveaux mois dont les noms étaient censés évoquer les divers moments de l'année : Vendémiaire, Pluviôse, Germinal...
Ce qu'on sait moins, c'est qu'ils en chassèrent aussi tous les saints qui leur rappelaient trop l'Ancien Régime, pour placer chaque jour de l'année sous les auspices d'une plante, d'un animal ou d'un outil censés incarner et exalter les vertus républicaines.
Le calendrier révolutionnaire utilisé de 1793 à 1806 semble ainsi procéder à la fois de l'herbier, du bestiaire et de l'encyclopédie.
Deux siècles plus tard, une paire de citoyens curieux, Dominique Fortier et Nicolas Dickner, ont chargé un certain Reginald Jeeves, ingénieux majordome informatique, de leur envoyer quotidiennement le mot du jour qu'ils revisiteraient jusqu'à combler les cases du calendrier.
Truffé de petites et de grandes révélations, Révolutions est une entreprise littéraire sans précédent qui décapite joyeusement les idées reçues.
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« Mon père est mort deux fois. La première, il avait douze ans. C'est à ce moment qu'il a perdu son propre père, disparu à l'aube de la cinquantaine des suites d'un infarctus foudroyant. Pendant toute ma jeunesse, il m'a répété, sur un ton accusateur : "J'étais orphelin, moi ", ce qui sous-entendait une double injustice : il avait été privé de père, alors qu'à moi il était donné d'en avoir un. »
Lorsqu'il meurt, une seconde fois, vraiment alors, Dominique Fortier n'est plus une enfant. Elle est mère, écrivaine, épouse. Mais fille encore. Dans ce récit intime, écrit l'été suivant le décès de son père, elle mêle les souvenirs de cet homme taiseux, dédié aux livres, ayant pourtant choisi de ne jamais écrire, à ses propres réflexions sur la création, l'écriture et le pouvoir des mots pour prolonger la vie.
Des rives du fleuve Saint-Laurent où elle dit adieu à son père, jusqu'au bord d'une plage balayée par l'écume dans le Maine, elle nous emmène avec elle dans ses marches et confie, par fragments, avec l'extrême précision d'une dentellière et la parole d'une poète, ses pensées qui lient entre elles images (coquillages, couleurs indéfinissables du cie ou de la mer), questions (écrit-on pour guérir nos blessures ou pour les partager ? le bonheur existe-t-il ? ), voix d'autres auteurs (de Leonard Cohen, Emily Dickinson, Fernando Pessoa), confessions, et le portrait d'un père qui, dans la poésie, aimait surtout « ce qui nous met en garde que la vie est brève et la mort longue ».
Un texte étincelant de grâce et de finesse qu'on ouvre comme une boite aux trésors et dans lequel on puise savoir, beauté et espoir. -
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Pour memoire. petits miracles et cailloux blancs
Fortier Dominique
- Alto Voce
- 4 Décembre 2019
- 9782896944248