bernard lortholary
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À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu'à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l'Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun. Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu'une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ? Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l'histoire et les territoires allemands. Plus de vingt-cinq ans après Le liseur, Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui sonde puissamment la place du passé dans le présent, et nous interroge sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.
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Nouvelles en allemand / Erzählungen auf Deutsch
Bernhard Schlink, Stefan Zweig, Rainer Maria Rilke, Franz Kafka
- Folio
- Folio Bilingue
- 22 Mai 2025
- 9782073094384
Quatre nouvelles. Quatre histoires intimistes sondant avec finesse le poids des mensonges, de la tromperie et des relations conflictuelles latentes sur un couple, une famille ou une société. Ce recueil est une invitation à découvrir la plume de quatre auteurs emblématiques de la littérature allemande et germanophone, dévoilant toute la richesse de leur langue.
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Poméranie, dans l'est de l'Empire allemand, à la fin du XIX e siècle. Depuis que la fièvre typhoïde a emporté ses parents, Olga vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d'un riche industriel et habite la maison de maître. Tandis qu'elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d'aventures et d'exploits pour la patrie. Amis d'enfance, puis amants, leur idylle résiste à l'opposition de la famille d'Herbert et à ses voyages lointains. Il participe au massacre des Herero dans le Sud-Ouest africain allemand, voyage en Russie et en Amérique du Sud, mais revient chaque fois retrouver Olga, qui a entretemps obtenu un poste de maitresse d'école dans un village encore plus éloigné. Quand il entreprend une expédition en Arctique, Olga reste sans nouvelles. La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. À la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qu'elle considère comme un fils. Ce n'est que bien plus tard que celuici apprendra la vérité sur cette femme d'apparence modeste. Chez un antiquaire norvégien, il découvre les lettres qu'elle a adressées poste restante à Herbert, et prend la mesure des sacrifices qu'a exigé d'elle cet amour qui n'a jamais cessé de l'accompagner.
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Dans la colonie pénitentiaire et autres nouvelles
Franz Kafka
- Flammarion
- Gf
- 23 Avril 2025
- 9782080479082
«L'officier mit la machine en route et, dans le silence qui s'instaurait, le condamné fut couché sous la herse. On détacha les chaînes et, à leur place, on fixa les sangles ; il sembla tout d'abord que, pour le condamné, ce fût presque un soulagement. Et puis la herse descendit encore un peu plus bas, car l'homme était maigre. Quand les pointes le touchèrent, un frisson parcourut sa peau...» Avec «Le Soutier», premier chapitre d'Amerika, et La Métamorphose, ce recueil de nouvelles constitue l'essentiel de l'oeuvre qu'a voulu produire et publier Kafka. C'est donc là-dessus d'abord et surtout, si du moins c'est à l'écrivain qu'on s'intéresse, qu'il convient de le juger.
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À quinze ans, Michaël rencontre Hannah, une femme de trente-cinq ans, et devient son amant. Il la rejoint chez elle tous les jours et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Mais au fil du temps Hannah reste toujours aussi mystérieuse et imprévisible, et finit par disparaître brusquement...
Un livre incontournable où les questions de culpabilité, de justice et de rédemption dépassent celles d'une génération.
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"Et tout le reste est folie" : Mémoires
Hellmuth Karasek, Billy Wilder
- Nouveau Monde Éditions
- 11 Septembre 2024
- 9782380945836
Géant du cinéma, Billy Wilder (1906-2002) raconte sa vie au critique de cinéma Hellmuth Karasek.
Après des études de droit, Wilder débute comme journaliste à Vienne et trouve très vite sa voie dans l'écriture. Il devient scénariste et ouvre sa carrière par Les Hommes le dimanche de Robert Siodmak (1930). Le succès est immédiat mais la montée d'Hitler au pouvoir le contraint à l'exil dès 1933. Il fait une halte en France, le temps de s'essayer à la mise en scène (Mauvaise graine), et s'expatrie aux Etats-Unis.
De Vienne à Hollywood, c'est toute la mémoire d'une vie de réalisateur, producteur et scénariste américain de films noirs et de comédies que Wilder déroule ici : anecdotes, souvenirs - émouvants parfois, drôles bien souvent - et des photos personnelles inédites. Il revient aussi sur plus de 20 films d'anthologie, dont The Foreign Affair (La Scandaleuse de Berlin), Sunset Boulevard (Boulevard du Crépuscule), Some like it hot (Certains l'aiment chaud), The Apartment (La Garçonnière)...
Au générique bien sûr, un défilé de stars : Ginger Rogers, Barbara Stanwyck, Gloria Swanson, William Holden, Erich von Stroheim, Audrey Hepburn, Humphrey Bogart, Gary Cooper - et bien sûr Marlene Dietrich et Marilyn Monroe.
Après avoir mis en scène 26 longs métrages et rédigé plus de 70 scénarios, Billy Wilder prend sa retraite en 1981, à 75 ans. Jusqu'à sa mort, il continue de recevoir les plus grands hommages du monde du septième art, dont un Ours d'or d'honneur à la Berlinale (1993).
Hellmuth Karasek (1934-2015) était un journaliste et écrivain allemand. Critique littéraire et romancier, il a écrit plusieurs livres sur la littérature et le cinéma.
Traduit de l'alllemand par Bernard Lortholary et Jeanne Etoré. -
Une femme de la bonne société viennoise trompe son mari avec un jeune pianiste. Elle agit par désoeuvrement et ennui, pour briser le confort routinier de son univers bourgeois. Mais l'aventure tourne court : très vite, elle se sent suivie, espionnée, traquée. Une vieille femme la fait chanter. Chez elle, son mari l'observe et la questionne, ses enfants la rejettent. Dès lors, l'angoisse ne la quitte plus, et le désespoir lui fait penser au suicide... jusqu'au coup de théâtre final, inattendu et cruel. Dans cette célèbre nouvelle parue en 1913 (souvent traduite sous le titre La Peur), au suspense digne des meilleurs romans policiers, Zweig dénonce une société malade, dans laquelle les classes sociales ne se mélangent pas et où règnent l'hypocrisie et les pulsions refoulées.
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Un combat
Patrick Süskind, Jean-Jacques Sempé
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 27 Octobre 2021
- 9782213721255
Lorsqu'en plein coeur du jardin du Luxembourg commence la partie d'échecs contre ce jeune inconnu arrogant qui déplace ses pièces sans réfléchir en roulant des cigarettes, le héros de Un combat, un vieux joueur expérimenté, comprend que sa carrière est finie... Et son public, pourtant fidèle, le croit aussi. L'issue de la partie dira ce qu'il faut penser de certaines « évidences ».
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Après plus de vingt ans passés derrière les barreaux, Jörg est gracié par le président de la République allemande. Pour ses premiers jours en liberté, sa soeur Christiane organise des retrouvailles avec de vieux amis dans une demeure près de Berlin. Mais ce week-end, qu'elle souhaitait paisible, est difficile à vivre pour tout le monde... Car Jörg est un ancien terroriste de la Fraction Armée Rouge... Pendant trois jours, se succèdent les coups de théâtre, sont révélés mensonges et traîtrises. L'amitié passe-t-elle avant tout jugement moral ? Le regret et le pardon sont-ils souhaitables, possibles, suffisants ? Le week-end renoue avec la force et la concision du premier grand succès de Schlink, Le liseur, et prolonge avec beaucoup de talent les interrogations qui hantent son oeuvre.
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«Être jeune, c'est avoir le sentiment que tout peut encore se réparer, tout ce qui est allé de travers, ce que nous avons raté, ce que nous avons fait de mal.» À Francfort à la fin des années soixante, le peintre Karl Schwind réalise le portrait d'une femme nue descendant un escalier. C'est Peter Gundlach, un riche industriel, qui en devient propriétaire. Mais Irène, la femme de Gundlach et modèle du tableau, quitte son mari pour le peintre. Surgit alors une idée folle : Gundlach propose à Schwind de lui rendre sa toile si Irène revient vivre avec lui. Les négociations sont confiées à un jeune avocat - le narrateur - qui tombe lui aussi sous le charme d'Irène.
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L'histoire de monsieur Sommer
Patrick Süskind, Jean-Jacques Sempé
- Folio
- Folio
- 9 Novembre 2005
- 9782070307302
«Il y a de cela des dizaines et des dizaines d'années, je grimpais aux arbres et j'étais capable de voler. À cette époque-là, je tombai aussi amoureux d'une fille de ma classe. Un an plus tard, j'appris à monter à vélo pour aller prendre des leçons de piano avec l'impitoyable Mlle Funkel. Et chaque fois, je le voyais : qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, M. Sommer était toujours par monts et par vaux, arpentant la région de son pas pressé. Mais qui était donc M. Sommer ?»
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Nouvelle extraite d'Amours en fuite
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Comment les amours naissent et finissent, quels détours elles empruntent pour s'abuser et se désabuser, se tromper et se détromper, voilà ce qu'éprouvent les sept protagonistes masculins de ces récits, souvent face à des femmes plus lucides et plus courageuses.Ces sept histoires sont de véritables romans, dont chacun met en jeu une vie entière.
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Comment l'amour qui nous abêtit, et qui est potentiellement capable de faire de nous des brutes, peut-il être ressenti et désigné comme le bonheur suprême ? L'amour n'est-il qu'une maladie, et non la plus belle, mais la plus terrible qui soit ? Ou bien est-il un poison dont le dosage décide s'il est bénéfique ou dévastateur ? Au secours, Socrate, au secours ! P. S. C'est bien l'amour et son funeste double, la mort, que l'auteur du Parfum a choisi d'embrasser ici dans un même mouvement d'humour et d'audace. L'essayiste en appelle à Goethe, Wagner ou Stendhal, compare les destins d'Orphée et de Jésus qui, tous deux, ont tenté de vaincre la mort au nom de l'amour. Mais c'est surtout le romancier que l'on retrouve avec bonheur dans ce bref essai, lui qui sait, mieux que personne, brosser en quelques lignes des saynètes cocasses et bouleversantes.
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Londres, 1881. Chacun dans leur domaine, ils ont révolutionné le monde. Marx, du haut de sa mansarde de Maitland Park Road, repousse chaque jour l'écriture de la suite du Capital. Quant à Darwin, reclus dans sa belle demeure du Kent, il consacre ses vieux jours à l'étude du ver de terre. S'ils admirent mutuellement leurs travaux, l'Allemand colérique et le doux vieillard bourgeois n'ont rien en commun, sinon le même médecin et les tourments du grand âge. Qu'auraient-ils à se dire, ces deux géants ?
Seules les étoiles le savent, dans le silence nocturne d'un jardin anglais...
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La Métamorphose est le plus célèbre des textes de Kafka, et l'un des plus achevés. Non seulement Kafka s'est activement soucié de la publication de ce récit, mais, fait plus exceptionnel encore, il a avoué en être relativement satisfait. Description d'un combat est, au contraire, un récit plusieurs fois remanié puis renié par Kafka, dont c'est le plus ancien texte connu, et le moins étudié par ses interprètes, que, manifestement il embarrasse. Le débutant y règle ses comptes avec l'esthétique et la psychologie alors en vigueur, dont il est en train de se dégager pour devenir lui-même. Autant La Métamorphose semble régie de bout en bout par une implacable logique, autant Description d'un combat paraît fantaisiste, fantasque, presque farfelue, à la fois rêveries aux péripéties surprenantes et arbitraires et exercice de virtuosité d'une structure précise et savante. Cet écart et ce travail se marquent clairement dans la traduction de ces deux nouvelles par Bernard Lortholary. On y mesure l'évolution par laquelle le talent de Kafka a atteint au génie.
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Lorsqu'on s'apprête à se colleter avec soi-même après un demi-siècle, on doit s'attendre à des surprises. Hans Magnus Enzensberger s'est embarqué dans l'aventure. C'est d'une découverte fortuite dans ses archives qu'est née cette confrontation avec le passé, ce regard rétrospectif sur une décennie controversée et agitée, les années 1960.
Un premier voyage en 1963 le conduit en Russie, où le hasard voudra qu'il soit reçu dans la datcha de Khrouchtchev. Trois ans plus tard, le voici qui traverse l'URSS de part en part, de l'extrême Sud jusqu'en Sibérie. Durant ce périple se noue la relation avec celle qui deviendra sa seconde femme, son « roman russe », véritable fil rouge de l'ouvrage. Les années 1968-1969 voient le poète en plein tumulte politique et personnel. La guerre du Vietnam le pousse à accepter un poste dans une université américaine, puis il préfère se lancer dans les tourments de la révolution cubaine. Les conflits entre factions de l'opposition extraparlementaire à Berlin ne sont jamais bien loin. Enzensberger lève les doutes quant à son rôle avec la légèreté brillante qu'on lui connait, en racontant la folie de ces années turbulentes, les excès révolutionnaires de quelques cerveaux surchauffés, et même la tentative d'une Ulrike Meinhof de l'impliquer dans ses projets - pour lui dépourvus de tout sens politique.
Mais, avec le recul, quel jugement l'Enzensberger d'aujourd'hui porte-t-il sur le jeune homme qu'il fut ? La réponse nous est donnée dans la conversation houleuse qu'il imagine entre les deux, et dans laquelle chacun défend chèrement sa peau. Puis vient le temps de prendre congé des « obsessions politiques et privées » qui l'avaient hanté dans les années 1960 et de rendre hommage aux perdants, à ses proches, aux « disparus » auxquels il dédie l'ouvrage.
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Martin luther et thomas munzer ou les debuts de la comptabilite
Dieter Forte
- Éditions du Brigadier
- Repertoire Germanique
- 15 Décembre 2024
- 9782494702295
Nous sommes en 1514. Pour financer la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Rome, le pape a décidé de lancer le commerce des Indulgences. Les Princes allemands, qui souhaitent toucher leur part, vont contrer cette initiative en mettant en exergue les thèses contre les Indulgences d'un obscur docteur en théologie : Martin Luther. Le banquier Fugger, lui, se frotte les mains : ce conflit lui apportera encore plus pouvoir et de richesses, signant ainsi les débuts triomphants du capitalisme moderne. Si la pièce imaginée par l'auteur à partir de faits historiques se déroule il y a plusieurs siècles, la situation décrite est intemporelle : la religion n'est qu'un outil au service des intérêts politiques et économiques de grands prédateurs. Ceux-ci ne raisonnent qu'en termes de rapports de forces, ont une approche purement matérielle et comptable des enjeux ainsi qu'un profond mépris pour le peuple, qui n'est pour eux qu'une variable d'ajustement. Thomas Münzer, chantre de la fraternité entre les hommes, l'apprendra à ses dépens.
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Culture ou mise en condition ? et autres essais
Hans Magnus Enzensberger
- Les Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 16 Mai 2012
- 9782251200255
Essayiste et poète, H.M. Enzensberger, l'un des jeunes écrivains allemands les mieux doués de l'après-guerre, analyse ici en les démystifiant divers éléments de la vie culturelle de notre temps, muée depuis peu en une véritable « industrie de la culture ». Avec une intelligence et un humour peu communs il démonte les mécanismes d'un grand quotidien bourgeois, ceux du célèbre « Spiegel », des actualités filmées, des livres de poche, des organisations touristiques... autant d'outils destinés, consciemment ou non, à façonner les esprits, à les pré-fabriquer ou à les abrutir.
Quelques études littéraires pénétrantes (sur Böll, Grass, Johnson et divers poètes) complètent ce recueil, ainsi qu'un essai sur l' « avant-garde » politique et littéraire, aussi méchant que sain et lucide.
Mais H.M. Enzensberger ne se contente pas de dénoncer les maladies culturelles de notre temps, il propose des solutions, il éclaire déjà les voies possibles de l'avenir.
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D'une Allemagne à l'autre ; journal de l'année 1990
Grass, Lortholary
- Points
- 10 Novembre 2011
- 9782757825044
Du 1er janvier 1990 au 2 février 1991, Günter Grass a peu écrit, sauf dans son journal. Celui-ci couvre les mois décisifs qui verront se réunifier l'Allemagne. Le futur prix Nobel de littérature dessine, réfléchit, dialogue, jardine, cuisine, voyage entre RFA et RDA, mais aussi entre l'Allemagne d'hier et la nouvelle, avec des crochets vers sa région natale et les capitales européennes.
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Une biographie d'Adorno s'expose à l'objection qu'il n'appréciait guère lui-même ce genre et émettait au contraire les plus expresses réserves sur le fait d'exploiter des oeuvres littéraires ou philosophiques pour parler de leurs auteurs. Assurément, Adorno a lu et utilisé des biographies, à commencer par celle de Richard Wagner, mais, s'agissant de sa propre personne, il exprimait l'espoir qu'on ferait passer ses écrits avant les accidents de son existence. Il n'eut de cesse de refuser, face à des compositions musicales ou à des textes littéraires, qu'on y cherche du vécu, des intentions subjectives, ou des affects de l'auteur. Or, ses propres textes contiennent, à de nombreux endroits, des propos autobiographiques, invitation à penser l'interdépendance entre la teneur objective de l'oeuvre et son lieu historique - ce qu'il appelait le champ de forces entre la situation historique du sujet-auteur, sa vie et son oeuvre. Cette maxime a guidé l'enquête présente : reconstruire le contexte de vie d'Adorno dans son interaction avec d'autres - notamment Kracauer, Benjamin, Mann, Horkheimer, Habermas... -, voilà ce qu'entreprend Stefan Müller-Doohm. Grâce à un corpus de sources comprenant les écrits d'Adorno, ses lettres publiées ou conservées en archives, diverses notes et transcriptions de ses cours et conférences, ainsi que ses entretiens avec des témoins contemporains.
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Le doux monstre de Bruxelles ou l'Europe sous tutelle
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 27 Octobre 2011
- 9782070134991
Dans ce bref pamphlet, Hans Magnus Enzensberger s'attaque frontalement à l'Europe.
Une provocation supplémentaire de la part de cet Européen convaincu ? Non, un cri d'alarme contre la bureaucratie bruxelloise qui, sous prétexte d'harmoniser, détruit peu à peu l'idéal qui a présidé à la construction de l'Union. Absence de démocratie flagrante, organismes innombrables, langue sclérosée, l'Europe, Enzensberger en est convaincu, travaille aujourd'hui à sa perte. Une contribution argumentée et mordante au débat sur l'avenir de l'Europe.
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Pour Kvetoslav Chvatik, Milan Kundera est «romancier et rien que romancier». Analysant systématiquement ses sept romans, il décrit leur cohérente genèse sans s'interdire de les éclairer par des textes et des faits moins connus. Même les lecteurs les plus familiers de cet univers romanesque découvriront ici une foule d'aspects neufs et suggestifs. Ils retrouveront aussi, avec un plaisir renouvelé, les personnages qu'ils aiment et leurs destins hasardeux, sous un éclairage qui met en relief la structure de l'oeuvre sans en gommer les charmes.
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Ancien éditeur, Reither vit désormais en solitaire dans une vallée au pied des Alpes. Leonie Palm, elle, était modiste et a dû fermer boutique. Mais aujourd'hui, alors que plus personne ne porte de chapeaux et que l'on compte davantage d'apprentis écrivains que de lecteurs, c'est un même désenchantement qui lie ces deux voisins marqués par un drame intime. Lorsqu'ils décident malgré tout de prendre la voiture en direction du Sud - une perspective de Méditerranée, de vin, d'aventure -, ils sont surpris par la force de leurs émotions. Partout confrontés aux clandestins qui, eux, empruntent le chemin inverse, ils décident d'aider une jeune réfugiée et l'emmènent. Malencontre, romance magnifique en forme de nouvelle, se révèle être la parabole d'une double perte:celle de l'amour et de la compassion, car nous ne sommes à la hauteur ni de l'un ni de l'autre. «Mais où en serions-nous sans nous surestimer un peu», dit Reither en s'apprêtant à embrasser Leonie pour la première fois «chacun serait seulement comme dans sa boîte, fuyant la vie!»