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Sabine Prokhoris
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Les habits neufs du féminisme
Sabine Prokhoris
- Intervalles
- Le Point Sur Les Idees
- 3 Mars 2023
- 9782369563280
Depuis #MeToo, un certain féminisme voit en la femme non plus un sujet libre de son désir mais un être fragile soumis aux injonctions du patriarcat que l'on rend responsable de sa condition. Est-ce là un progrès ? Loin des mobilisations pour le droit de vote, pour la liberté et pour l'égalité sexuelles, qui faisaient le cÅ?ur du féminisme d'émancipation, ce nouveau féminisme méconnaît également la complexité, pour tous, de la relation sexe/genre, et donc celle du trajet de sexuation, toujours marqué par d'énigmatiques...
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L'analyse du cas Polanski : la fabrication d'un monstre à l'ère de la falsification généralisée.
La figure d'un Polanski haïssable a été forgée au long cours, dès l'assassinat en 1969 de son épouse Sharon Tate : en était-il " si innocent " (
sic), tant du fait de son oeuvre " satanique " que de sa vie supposément dissolue ? Une partie des médias instilla ce poison dans l'opinion. Relancé par l'épisode de sa relation sexuelle illicite avec une mineure en 1977, un acharnement irrationnel, en roue libre depuis la sortie de
J'accuse en 2019 et la frénésie accusatoire née de #MeToo, le poursuivit sa vie durant. En témoigne encore le tir de barrage contre son dernier film en date,
The Palace, présenté fin 2023 à la Mostra de Venise.
L'image d'un prédateur maléfique s'est ainsi superposée à l'homme et à l'artiste, tel un masque odieux lui collant au visage. Fruit toxique d'une fabrication médiatique jamais interrogée, elle s'est peu à peu imposée comme vérité indiscutable.
Or de multiples façons, la question de la vérité - et de sa corruption - travaille au coeur du cinéma de Roman Polanski.
Cet essai croise un examen au scalpel des procédés falsificateurs qui ont accouché du " monstre " Polanski, empreints d'une détestation d'autant plus fanatique qu'elle se grime en vertu, avec une analyse de l'art de la vérité tel qu'il se déplie dans l'oeuvre du cinéaste.
Une oeuvre capable d'armer notre esprit face au " parti pris de ne rien savoir ", au " déchaînement furieux de passions sectaires " qui, au-delà du cas emblématique de Polanski, caractérisent le règne déréalisant, et de plus en plus étendu, du
fake.
Vous trouverez ici la motivation complète du tribunal de Cracovie, établie par le juge Dariusz Mazur, pour refuser en 2015 l'extradition de Roman Polanski par la Pologne. Et pour avoir accès à l'audience filmée (sous-titrée en français), cliquez ici. -
Le fil d'ulysse - retour sur maguy marin
Sabine Prokhoris
- Les Presses Du Reel
- 13 Septembre 2012
- 9782840664895
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Au bon plaisir des "docteurs graves" à propos de Judith Butler
Sabine Prokhoris
- Puf
- 18 Janvier 2017
- 9782130786276
Référence aujourd'hui incontournable de la pensée « progressiste » et star incontestée de la pensée critique contemporaine, Judith Butler passe pour une grande philosophe. Ses travaux sur le genre font autorité. Son discours sur les normes et les minorités, sexuelles et « culturelles », affiche une ambition théorique et éthique adoubée par l'Université et les médias.
Ce livre démonte, par une lecture au scalpel de ses travaux, les logiques intellectuelles spécieuses qui font de ses théories une bulle spéculative. Il fait apparaître en quoi la « pensée Butler » est fondamentalement autoritaire et conservatrice sous ses oripeaux « subversifs » et examine les ressorts de son extraordinaire emprise.
Par là-même, il oppose à la légitimité usurpée des « Docteurs graves » de la mouvance butlérienne - allusion aux Jésuites moqués par Pascal dans Les Provinciales - l'exigence d'une réflexion critique au plus près de la pensée d'un universel concret. Une exigence indispensable à élaborer pour ne pas s'engouffrer dans des impasses identitaires, tentation des temps troublés que nous traversons aujourd'hui.
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Le sexe prescrit ; la différence sexuelle en questions
Sabine Prokhoris
- Flammarion
- Champs Sciences Humaines
- 28 Février 2002
- 9782080800381
La psychanalyse serait-elle la gardienne de la «loi symbolique» ? Nombre de discours veulent nous en persuader. Car c'est la «différence des sexes», dont la psychanalyse est supposée détenir la raison, qui serait l'alpha et l'oméga de notre humanité. Homme ou femme, il faudra donc qu'on se le tienne pour dit, et qu'on ne méconnaisse pas la «vérité» de l'ordre sexuel. Cet ordre pourtant est-il autre chose que l'effet, normatif, de certaines relations de pouvoir que l'on se garde bien d'interroger ? Effet très concret car il traverse la trame de chaque existence, en même temps qu'il sert de socle à la figure de la famille à laquelle notre organisation politique donne droit - et devoir - de cité.
Le psychanalyste est en prise directe sur cet enjeu. Car, dans la perspective inaugurée par Freud et marquée par Lacan, il traite la souffrance psychique en sa relation avec l'inconscient. Or l'inconscient, «discours de l'autre», prescrit ce que nous sommes, et d'abord quand il s'agit de la sexuation. Mais cette prescription est à entendre au double sens du terme : injonction et décret d'oubli. Quelle sera, face à cela, la politique de la psychanalyse ?
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La danse est-elle un art à part, reclus dans l'ineffable présence du corps du danseur, point d'origine et raison ultime de l'exception chorégraphique ? c'est ce qui ressort de la plupart des discours tenus aujourd'hui sur la danse, de façon exacerbée dans le champ de la danse contemporaine et de la performance.
Conséquence de cette position : sous la " modernité " revendiquée, le partage de cet art, et sa transmission, relèveront d'une expérience et d'une tradition plutôt religieusement connotées (communion), que d'opérations à valeur critique et esthétique (ré-invention). ce livre entend interroger une position devenue dominante qui apparaît aussi comme une position de repli, en prenant pour levier de son entreprise l'analyse de bien étranges objets : les systèmes graphiques de transcription du mouvement, qui permettent de réaliser des partitions pour la danse.
En comparant la chorégraphie, imaginée par beauchamp et feuillet aux alentours de 1700, et la cinétographie, réinventée par laban en 1928 à partir d'une réévaluation du système " feuillet ", on découvrira comment opèrent ces agencements descriptifs, dont les enjeux méritent d'être pensés hors des vaines polémiques qu'ils suscitent habituellement. la réalisation par nijinski d'une partition pour " l'après-midi d'un faune ", non pour assurer la " conservation " de sa pièce, mais pour une articulation neuve de l'écriture et de l'interprétation autour d'un intraitable impératif de littéralité, éclaire l'essentiel.
C'est dire que le mouvement d'interpréter, coeur battant de l'oeuvre, appartient autant à celui qui danse, qu'à celui qui voit danser. s'ouvre alors, à partir du champ chorégraphique, et au-delà de lui, une perspective insoupçonnée sur ce qui constitue la matière esthétique.
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Déraison des raisons ; les juges et les nouvelles familles
Sabine Prokhoris
- Puf
- 29 Août 2018
- 9782130800712
Dans un contexte de mutations des formes d'alliance et de parenté - mariage pour tous d'une part, développement des techniques d'assistance à la procréation d'autre part -, le droit évolue peu à peu et tant bien que mal. Sabine Prokhoris propose, à travers une analyse de quelques controverses judiciaires liées à ces situations nouvelles, un éclairage sur l'impensé qui sous-tend le discours des « experts » es famille, ces juristes ou psychologues au fond « catho-psy » souvent très présents et qui peinent à concevoir un ordre familial non conforme au modèle traditionnel : un « papa » et une « maman ». Elle éclaire son propos par l'analyse d'une certaine gêne de l'institution judiciaire, mais aussi par le commentaire d'une décision innovante et admirablement motivée, sur la reconnaissance d'une double filiation paternelle.
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Le sexe prescrit - la difference sexuelle en question
Sabine Prokhoris
- Aubier
- 31 Août 2000
- 9782700736786
La psychanalyse serait-elle la gardienne de la «loi symbolique» ? Nombre de discours veulent nous en persuader. Car c'est la «différence des sexes», dont la psychanalyse est supposée détenir la raison, qui serait l'alpha et l'oméga de notre humanité. Homme ou femme, il faudra donc qu'on se le tienne pour dit, et qu'on ne méconnaisse pas la «vérité» de l'ordre sexuel. Cet ordre pourtant est-il autre chose que l'effet, normatif, de certaines relations de pouvoir que l'on se garde bien d'interroger ? Effet très concret car il traverse la trame de chaque existence, en même temps qu'il sert de socle à la figure de la famille à laquelle notre organisation politique donne droit - et devoir - de cité.
Le psychanalyste est en prise directe sur cet enjeu. Car, dans la perspective inaugurée par Freud et marquée par Lacan, il traite la souffrance psychique en sa relation avec l'inconscient. Or l'inconscient, «discours de l'autre», prescrit ce que nous sommes, et d'abord quand il s'agit de la sexuation. Mais cette prescription est à entendre au double sens du terme : injonction et décret d'oubli. Quelle sera, face à cela, la politique de la psychanalyse ?
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La psychanalyse, comme méthode de traitement de la souffrance psychique, est une pratique qui produit des effets, non seulement sur les individus qui en font l'expérience, mais aussi sur le monde social. Le sujet de cet ouvrage est celui de l'intrication du singulier et du collectif, sur laquelle la psychanalyse offre une perspective spécifique. L'argument de l'auteur s'organise autour de quelques problématiques reliant des textes écrits sur différents registres, durant plus de vingt ans d'exercice de la psychanalyse, et de réflexions nourries par la philosophie et l'esthétique. D'abord, la spécificité et l'agir de la pensée psychanalytique, puis certains aspects de la relation complexe entre psychanalyse et philosophie à partir d'une méditation de Michel Foucault, enfin les débats contemporains sur la question sexuelle, ce que l'on peut appeler un malaise dans la sexuation. Au final, ces questions sont reprises dans l' analyse d'objets esthétiques, danse et cinéma en particulier. L'enjeu de l'activité psychanalytique est ainsi abordée dans ses objets extérieurs, excentrés.
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La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette « libération de la parole » n'avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l'arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce « moi aussi » ne porte-t-il pas un espoir neuf ?
Tous ou presque ont d'emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d'ordre « On vous croit ! » a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.
En prenant appui sur l'analyse du cas français, durablement marqué par le « moment Adèle Haenel », ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.
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L'insaisissable histoire de la psychanalyse
Sabine Prokhoris
- Puf
- Hors Collection Puf
- 17 Septembre 2014
- 9782130608479
« Il semble que les événements sont plus vastes que le moment où ils ont lieu et ne peuvent y tenir tout entiers », écrivait Proust. Ainsi en va-t-il de l'invention freudienne. Le livre se propose d'examiner par quels chemins la psychanalyse, dont l'expérience a affecté et affecte encore d'innombrables vies anonymes, fait histoire. C'est-à-dire opère, relativement à ce que nous sommes singulièrement et collectivement, comme une matrice d'effets, qui se diffusent dans le monde partagé, ne cessant de reconduire, en en renouvelant les formes, l'« en commun ». Effets qui pivotent autour de ce que Freud a appelé « le partage de l'incertitude », qui voit vaciller certains repères que l'on aurait cru immuables. Cette incidence diffuse et profuse de la psychanalyse, ainsi que les résistances violentes qu'elle suscite chez les psychanalystes eux-mêmes, sera rapportée au medium qui est le sien, dont elle potentialise et dénude la puissance spécifique : le parler ordinaire, élément d'un « flou » à entendre non comme lieu de l'imprécision, mais comme zone, forcément instable, d'un pluriel en mouvement. Donc d'un devenir, qui échappe à tout arraisonnement historiciste, mais qu'il importe de sans cesse garder en éveil.
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