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Éditions de l'Éclaireur
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Phrase d'accroche: "Une ode écologique et une leçon de liberté".
Avec ce texte étonnant de modernité et d'humanisme, Romain Gary célèbre à nouveau la « liberté in??nie » de l'éléphant qu'il avait si bien décrite dans les Racines du ciel (Prix Goncourt 1956). Dans une lettre magistrale à son « cher éléphant », dont les congénères, mal-aimés, inutiles, sont alors massacrés par milliers au nom du progrès, Gary met en garde contre une civilisation qui se passerait de tout ce qui ne sert pas ses intérêts immédiats : après tout, ce qui commence avec la chasse à l'éléphant pourrait bien s'achever par la ??n pure et simple du droit à résister au pouvoir, voire à penser librement. Car derrière la frénésie meurtrière des chasseurs ne se cache-t-il pas une haine de cette liberté « vivante et irrésistible » que l'éléphant partage avec l'homme ? Lorsque Gary nous invite à sauver les éléphants et leur « ardente aspiration à une existence sans entrave », ne s'agit-il pas, au fond, de nous sauver nous-mêmes ?
Avec une clairvoyance extraordinaire, l'écrivaindiplomate livre ici un manifeste écologique d'une grâce folle, dans lequel il lie le destin de l'humanité à la défense des animaux et met en garde contre la destruction du vivant, conséquence de notre matérialisme. À l'ère de l'anthropocène, son avertissement, vieux de soixante ans, est d'une actualité glaçante : « dans un monde entièrement fait pour l'homme, il se pourrait bien qu'il n'y eût pas non plus place pour l'homme. »
Publiée pour la première fois en 1968 dans le Figaro Littéraire, la Lettre à l'éléphant est suivie ici d'une postface de l'essayiste et romancier Frédéric Potier.