Stockholm, hiver 1962. Deux hommes de mondes adverses se font face. Arturo Pomar, l'enfant prodige espagnol, affronte sur l'échiquier Bobby Fischer, un jeune Américain excentrique et ambitieux.
En pleine guerre froide, l'un était le pion du régime franquiste, l'autre sera celui des États-Unis.
Au fil des 77 mouvements de la partie qui les oppose, se trame une histoire à la forme originale entremêlant les portraits de ces deux maîtres des échecs et ceux de nombreux autres pions. Des personnes sacrifiées, comme autant de mythes fabriqués et utilisés à des fins sociopolitiques, qui en paieront le prix fort ; celui de la mort, de la prison, de l'exil ou de la solitude. Mais un pion n'est jamais seulement un pion...
Les Quichottes, c'est le récit d'un voyage de 2 500 kilomètres à travers les 65 000 km2 du plus grand désert démographique d'? Europe - après la région arctique de Scandinavie -, qui s'étend à travers les provinces de Guadalajara, Teruel, La Rioja, Burgos, Valence, Cuenca, Saragosse, Soria, Segovie et Castellón, et où l'on recense 1 355 municipalités. Paco Cerdà, journaliste-écrivain, nous entraîne sur les routes impraticables de ce territoire froid et montagneux, au sud-est de Madrid, que l'on surnomme aussi " Laponie du Sud " ou " Laponie espagnole ", parce que, comme en Laponie, moins de huit habitants au kilomètre carré y vivent.
Dans toute l'Europe, il n'y a pas d'endroit aussi extrême et vide. Une région abandonnée des pouvoirs publics, où 1 % de la population occupe 13 % du territoire. Loin de l'idéalisation d'un monde rural bucolique, Paco Cerdà relate le manque d'infrastructures, de perspectives, l'absence d'écoles, de soins, de structures culturelles ou sportives. Enfin, Les Quichottes offre un regard sur la difficulté de s'? inscrire, aujourd'hui, pour bon nombre d'entre nous, dans un monde globalisé.