Jamais l'univers carcéral féminin n'avait été dévoilé de si près. Surveillante au Centre pénitentiaire de Rennes, le seul en France exclusivement réservé aux femmes, Marie-Annick Horel nous raconte 37 années de terrain, la confrontation avec la violence permanente mais aussi son immense fierté d'exercer un métier qu'elle juge pourtant être une « zone d'ombre de la République ».
À 21 ans, Marie-Annick Horel est une jeune recrue qui découvre l'univers de la prison et veut se rendre utile. Son goût du contact, elle le cultivera toute sa carrière, cherchant à instaurer des relations plus humaines avec les détenues. Qu'elles soient mères infanticides, braqueuses, tueuses ou trafiquantes, elle ne les juge pas. Toujours à leur écoute, Marie-Annick Horel a voulu témoigner du désespoir et de la solitude de ces longues peines « qui ne se pardonnent jamais » mais aussi de la drogue, des trafics, de l'ultraviolence du quotidien carcéral et des quelques moments de joie. Elle dessine des portraits poignants : de rares femmes parviennent à s'en sortir, d'autres récidivent ou désespèrent...
Avec sa parole franche et vraie, Marie-Annick Horel livre un témoignage inédit sur la réalité d'un métier dévalorisé, encore tabou, exposé à la gestion de crise continue. Elle dénonce le manque de moyens et de formation d'une profession invisible et fait des propositions pour améliorer la réinsertion des condamnées.
Autrefois, elles portaient des talons hauts et des bas noirs quand leurs hommes sortaient en costume-cravate. Aujourd'hui, leurs héritières sont plus souvent chaussées de baskets.
Celles qui gravitaient au siècle dernier autour des malfrats parisiens, lyonnais, marseillais ou corses étaient serveuses, barmaids ou croupières dans les cercles de jeux, tenaient la comptabilité occulte ou bien géraient en mères maquerelles les maisons de passe.
Aujourd'hui, les femmes hors-la-loi ont grandi dans les cités et se sont pour la plupart investies dans le trafic de drogue, l'activité criminelle la plus lucrative du moment, elles sont dealeuses, passeuses, blanchisseuses ou nourrices, sans pour autant laisser tomber les vieilles recettes, à commencer par tout ce qui se rapporte au commerce du sexe. Sans oublier celles qui sont tombées dans la criminalité par amour, celui d'un homme, d'un frère, d'un clan.
Pour donner corps à ce Parrains & caïds au féminin, Frédéric Ploquin et Maria Poblete ont rencontré ces femmes, ont su tisser des liens avec elles et les ont convaincues de témoigner, de raconter leur vie.
Ils ont également souhaité et obtenu l'autorisation de séjourner pendant une semaine dans la seule prison française exclusivement réservée au sexe dit « faible », expression dont on mesurera au fil de ces pages la désuétude.
Ces femmes hors-la-loi vous surprendront par leur détermination, leur langage et leur force de frappe.