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Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie...Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
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Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple
Didier Eribon
- Flammarion
- Nouvel Avenir
- 10 Mai 2023
- 9782080421609
Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Après plusieurs mois au cours desquels elle a peu à peu perdu son autonomie physique et cognitive, Didier Eribon et ses frères ont dû se résoudre à l'installer, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé. Mais le choc de l'entrée en maison de retraite fut trop brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée. Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d'exploration personnelle et théorique qu'il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui l'amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l'expérience du vieillissement. Il s'interroge également sur les conditions de l'accueil des personnes dépendantes. Il montre que si l'expérience du vieillissement nous est très difficile à penser, c'est parce qu'il s'agit d'une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont l'ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la vieillesse. Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel. Il conclut sa démarche en faisant de la vieillesse le point d'appui d'une réflexion sur la politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n'ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire «nous» ? Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ?
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«Au commencement, il y a l'injure. Celle que tout gay peut entendre à un moment ou à un autre de sa vie, et qui est le signe de sa vulnérabilité psychologique et sociale.» La première phrase de cet ouvrage constitue le point de départ d'un ensemble de réflexions qui renouvellent l'approche de l'assujettissement et de la domination. Il s'agit d'insister sur la force du langage et de la stigmatisation. Mais aussi de réinscrire la violence des mots qui blessent dans une théorie générale de l'ordre social et des mécanismes de sa reproduction. Mêlant «anthropologie sociale» de l'expérience vécue et analyse historique de la prise de parole «homosexuelle», ce livre majeur fournit plus que jamais des instruments à tous ceux qui veulent penser la différence et l'émancipation.
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Une morale du minoritaire : variations sur un thème de Jean Genet
Didier Eribon
- Flammarion
- Champs Essais
- 10 Mai 2023
- 9782080413390
Les structures inégalitaires de l'ordre social rangent certains individus dans des catégories infériorisées (femme, gay, noir, etc.). L'appartenance à l'une de ces catégories produit un type spécifique de psychisme et de rapport au monde. Prenant pour fil conducteur les écrits de Genet, mais aussi ceux de Proust, Green, Jouhandeau, Fanon et bien d'autres, Didier Eribon décrit ce que suscite dans la conscience et dans l'inconscient le fait d'être insulté, stigmatisé, voué à l'«abjection». Il élabore une analyse historique et sociologique de la subjectivité minoritaire, qui place en son centre l'un des affects les plus puissants de la vie sociale : la honte.Comment la honte est-elle inscrite dans le corps des individus différents ? Comment ceux-ci se réinventent-ils à partir de l'exclusion qui les a façonnés et deviennent-ils, par l'affirmation de ce qu'ils sont, les producteurs de nouvelles subjectivités ? En soulevant ces questions, Didier Eribon récuse la conception psychanalytique du sujet, et lui oppose une politique de décolonisation des esprits.
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Paru en octobre 2009, Retour à Reims a rencontré un écho considérable et suscité de très nombreux débats. Didier Eribon entreprend ici d'approfondir le récit et les réflexions qui s'entrecroisaient dans son précédent ouvrage, devenu un classique.
La société assigne des places. Elle énonce des verdicts, qui s'emparent de nous et marquent nos vies à tout jamais. Elle installe des frontières et hiérarchise les individus et les groupes.
La tâche de la pensée est de mettre au jour les mécanismes d'infériorisation et les logiques de domination et de reproduction sociales. Didier Eribon nous convie à un véritable renouvellement de l'analyse des classes, des trajectoires, des identités et du rôle central et ambivalent des institutions (notamment le système scolaire, la justice, la politique...).
Pour lui, seule une démarche qui place au centre de ses préoccupations le problème des déterminismes par lesquels nos vies sont régies peut nous permettre d'ouvrir la voie à une politique de l'émancipation.
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À sa parution en 1989, cinq ans après la mort de Foucault, cette biographie fut internationalement saluée comme un événement. Explorant les archives inédites, Didier Éribon y restituait magistralement les mille visages, connus et inconnus, d'un philosophe dont toute l'oeuvre peut se lire comme une insurrection contre la violence des normes et de la normalité. Captant la singularité d'un homme énigmatique et d'une pensée passionnément critique, il la réinscrivait dans ses différentes époques et dans ses multiples dimensions - philosophique, politique, sexuelle... - pour proposer une vaste fresque de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du XXe siècle. Cette nouvelle édition, entièrement remaniée, est largement augmentée de nombreux éléments concernant les relations - positives ou négatives - de Foucault avec Georges Dumézil, Louis Althusser, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, ou encore Simone de Beauvoir... Elle revient également sur les rapports de Foucault à la sexualité ou aux drogues. Qu'est-ce qu'une existence philosophique ? Comment un geste théorique s'ancre-t-il dans l'expérience vécue ? Telles sont les questions que cet ouvrage entend à nouveau poser, afin de rendre au geste foucaldien et à son héritage leur radicalité.
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Ce recueil réunit une sélection des principaux textes rédigés ou prononcés par Didier Eribon de 2004 à 2015.
Trois grands thèmes sont au centre de son oeuvre : la question du sujet, de l'identité et de la production des subjectivités, celle de la politique et de la démocratie, et celle de l'auto-analyse en littérature et en sciences sociales.
D'une écriture aussi rigoureuse que passionnée, l'auteur tente dans ces essais d'expliciter et de systématiser le projet situé au fondement de ces investigations : l'élaboration d'une théorie radicalement historique et sociale des subjectivités individuelles et des groupes, de la logique de la domination et de la résistance.
Comment définir les principes d'une pensée critique ?
C'est l'interrogation essentielle que cet ouvrage se propose d'examiner. Mêlant références théoriques et littéraires, mais également expérience personnelle, les présentes analyses renouvellent tout un ensemble de questions actuellement au coeur du débat.
Philosophe et sociologue de renommée mondiale, Didier Eribon est notamment l'auteur de Retour à Reims (Fayard, 2009). -
Tout au long de son oeuvre, depuis Réflexions sur la question gay, en 1999, jusqu'à Principes d'une pensée critique, en 2016, mais déjà dans l'ouvrage biographique qu'il a consacré à Michel Foucault en 1989, Didier Eribon s'est attaché à élaborer une théorie historique, sociale et politique de la subjectivité : il s'agit de comprendre comment les individus et les groupes sont produits comme des sujets assujettis par de multiples formes de domination, ce qu'il appelle les " verdicts sociaux " , et comment ils peuvent résister aux pouvoirs et travailler à la transformation sociale.
Une telle démarche ne saurait se développer en se tenant simplement à l'écart de la doctrine psychanalytique. Elle doit entrer en conflit avec celle-ci, et mettre en question non seulement ses velléités normatives et ses tentations autoritaires, qui sont inscrites dans sa logique même, mais aussi son architecture notionnelle et sa conception du psychisme et de l'inconscient. C'est à cet effort pour " échapper à la psychanalyse " que sont consacrés les essais rassemblés dans ce volume.
Didier Eribon est philosophe et sociologue. Il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999, et Champs-Flammarion, 2012), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001, et Champs-Flammarion, 2015), Retour à Reims (Fayard, 2009, et Champs-Flammarion, 2010), La Société comme verdict (Fayard, 2013, et Champs-Flammarion, 2014), Principes d'une pensée critique (Fayard, 2016, et Pluriel, 2019).
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Essai sur l'oeuvre de l'écrivain Jean Genet. Ce dernier, tout au long de ses livres, analyse ce que signifie être un minoritaire. Il inventorie les mille et une manières qu'a imaginé l'ordre social pour imprimer la honte dans le coeur des gens qui ne sont pas comme les autres, et invite paradoxalement les déviants à revendiquer ce sentiment.
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Théories de la littérature ; systèmes du genre et veredicts sexuels
Didier Eribon
- Puf
- Des Mots
- 4 Mars 2015
- 9782130651000
Dans À la recherche du temps perdu, Proust développe une théorie de l'homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l'époque. Or, non seulement elle ne s'applique pas à certains personnages dont on apprend qu'ils sont « homosexuels », mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu'elle est construite. Il en va de même chez Genet, où l'on voit toutes les théorisations démenties par les pratiques réelles. Pourtant, cette instabilité générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les notions obsessionnellement rappelées du « masculin » et du « féminin ».
Il s'agit dès lors de comprendre comment les pratiques « subversives » et les discours « hérétiques » peuvent à la fois constituer d'importants « contre-discours » et « contre-conduites », tout en laissant intact le système du genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation. Comment penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n'est en portant le regard sur la reproduction de la structure qui s'opère à travers l'opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ? Et en insistant sur ce qui permet d'échapper à cette logique pour rouvrir la temporalité historique que tendent à fermer les « verdicts sexuels » qui façonnent les individus malgré eux ?
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Hérésies : Essais sur la théorie de la sexualité
Didier Eribon
- Fayard
- Histoire De La Pensee
- 5 Novembre 2003
- 9782213614236
La littérature et les différents domaines de la réflexion théorique ont souvent été des champs de bataille où les dissidents de l?ordre sexuel ont cherché à faire entendre leurs voix. Ce sont quelques-uns des moments de ce grand affrontement que Didier Eribon entend restituer ici, à travers des lectures de Gide et de Jouhandeau, de Foucault et de Dumézil notamment. Mais il décrit également comment les pensées novatrices ou hérétiques peuvent rester engluées dans les valeurs dominantes (comme chez Gide) et même, parfois, cohabiter chez un même auteur avec un discours réactionnaire voire raciste (comme chez Jouhandeau). C?est de cette complexité qu?il s?agit de rendre compte dans ce livre. Ces discours « hérétiques » doivent bien sûr affronter la résistance acharnée des tenants de l?orthodoxie sociale et des défenseurs de l?ordre sexuel, toujours prompts à les renvoyer à la « folie » ou à la « perversion », à les accuser de « mettre en péril les fondements de la civilisation », comme on le voit, de manière quasi caricaturale, chez des idéologues comme Lacan et Mounier, et chez leurs héritiers. Il faut alors donner toute sa force à l?affirmation de Barthes selon laquelle « dans ce qu?il écrit, chacun défend sa sexualité ». Ce livre se veut un plaidoyer en faveur de la pensée critique, de l?« hérésie », une incitation à élargir l?espace de la liberté et des modes de vie possibles face à tous les conformismes, à toutes les pensées rétrogrades et répressives, qu?elles s?avancent sous le masque de la morale, celui de la Raison ou celui de la Science.
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Au printemps de l'année 2004, un important magazine gay et lesbien demande à Didier Eribon de s'exprimer dans ses colonnes sur l'actualité politique, littéraire et intellectuelle... L'auteur du désormais classique Réflexions sur la question gay accepte et, pendant trois années, mois après mois, il va confronter ses analyses à ce qui se passe dans le champ social et théorique, en France et à l'étranger. Si bien que le recueil de ces chroniques compose un étonnant essai de philosophie radicale adossé aux politiques minoritaires.
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Papiers d'identite - interventions sur la question gay
Didier Eribon
- Fayard
- 19 Janvier 2000
- 9782213605760
Après ses Réflexions sur la question gay, salué comme un ouvrage de première importance par la critique internationale, Didier Eribon rassemble ici une série de textes brefs parus dans les journaux ou prononcés dans des colloques. Vingt fragments d'un discours politique et intellectuel qui s'efforce de résister à l'idéologie dominante, aux pouvoirs de la norme et de la normalité.
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De la subversion ; droit, norme et politique
Didier Eribon
- Cartouche
- 14 Septembre 2010
- 9782915842661
Les trois textes qui composent cet ouvrage portent sur des questions qui ont trait au genre et à la sexualité, mais aussi, par voie de conséquence, aux rapports complexes qu'entretiennent la subversion et la norme.
S'ils prennent pour point de départ les mobilisations qui se sont développées pour exiger la reconnaissance juridique des couples de même sexe et des familles homoparentales, ils tentent de réfléchir, de manière plus générale. sur la dissidence et sur les politiques minoritaires, notamment lorsqu'elles en viennent, inévitablement à s'adresser au droit et à lutter pour sa transformation... Pour être effective, la subversion ne saurait être que située, partielle et toujours à recommencer.
Subvertir est un verbe transitif : on subvertit quelque chose à un moment donné. ou on ne subvertit rien du tout.
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Sur cet instant fragile... : Carnets, janvier-août 2004
Didier Eribon
- Fayard
- Histoire De La Pensee
- 3 Novembre 2004
- 9782213622798
Le 5 juin 2004, le maire d?une petite commune du sud de la France mariait un couple d?hommes, déclenchant une étonnante prolifération de discours et mettant en crise aussi bien le Parti socialiste que les diverses obédiences de la psychanalyse.
Didier Eribon, qui fut, avec un groupe d?intellectuels et de juristes, à l?origine de cette mobilisation en faveur de l?égalité des droits, retrace ici la chronique au jour le jour de ce mouvement citoyen et des réactions qu?il a provoquées.
Mais il interroge également l?histoire du rapport des homosexuels au mariage et au couple, en relisant notamment les oeuvres de Gide, Jouhandeau, Yourcenar ou Gertrude Stein. Il éclaire d?un jour nouveau certains textes de Sartre ou de Genet. Il s?attache à réactualiser l?héritage des années 1970 en le mettant en résonance avec les enjeux de notre temps.
Si bien que, entrecroisant le récit politique, la confidence biographique et l?analyse théorique, il offre au lecteur une contribution intellectuelle de premier plan, en même temps qu?il propose une éthique radicale fondée sur le principe de générosité, c?est-à-dire ouverte à la multiplicité des identités et des aspirations, et accueillante à l?innovation sociale et culturelle. -
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Georges Dumézil, le célèbre historien des religions décédé en 1986, aurait-il eu de la sympathie pour le nazisme dans les années trente et son livre, Mythes et Dieux des Germains, publié en 1939, porte-t-il la marque d'une telle inclination politique ? On raconte même, pour conforter le soupçon, que ce livre aurait « mystérieusement disparu » des bibliothèques après la guerre. Didier Eribon a voulu en avoir le coeur net. Il a mené une véritable enquête policière, exhumant des archives qui n'avaient jamais été consultées, interrogeant les témoins de l'époque, afin de reconstituer la biographie politique du grand savant. C'est ainsi qu'il évoque l'engagement de Dumézil dans l'Action française au cours des années 20, mais aussi son adhésion à une loge maçonnique dans les années 30, et sa révocation de l'enseignement par le régime de Vichy en 1941.
Bien plus, il révèle, preuves à l'appui, que Dumézil écrivait, sous pseudonyme, des chroniques de politique étrangère qui traduisent, dès avant guerre, son horreur du nazisme et du « racisme aryen ». Au-delà de cet itinéraire, Didier Eribon reconstitue ici la vie de toute une communauté de savants, s'aidant des correspondances inédites de Marcel Mauss, Emile Benveniste, Sylvain Lévi, Antoine Meillet... Car, pour interpréter l'oeuvre de Dumézil, il faut la resituer dans le milieu intellectuel qui l'a vue prendre corps, et non faire abusivement fond sur ses opinions politiques. Et il convient alors de s'interroger : pourquoi notre époque veut-elle lire de la politique partout, même là où les contemporains n'ont pas eu l'idée d'en voir ?
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En publiant il y a cinq ans une biographie de Michel Foucault, Didier Eribon avait voulu retracer l'itinéraire d'un homme et de son oeuvre, mais aussi et surtout inscrire l'histoire de cet homme et de sa pensée dans l'histoire plus large de la vie intellectuelle française des années d'après-guerre. Cette biographie fait aujourd'hui référence. Mais son succès même, en France et à l'étranger (16 traductions), a provoqué de nombreuses discussions.Ce nouveau livre répond aux critiques et s'interroge: qu'est-ce qu'écrire la biographie d'un philosophe? à quelles conditions peut-on faire l'histoire d'une oeuvre, d'une trajectoire intellectuelle? quel rôle attribuer à l'expérience personnelle dans le travail d'un philosophe qui présentait ses livres comme des fragments d'autobiographie? quelle place à l'homosexualité dans une oeuvre qui s'achève sur une histoire de la sexualité? C'est la première partie. Mais il convenait aussi de mettre en évidence qu'on ne peut comprendre un itinéraire sans le replacer dans une perspective réellement historique, autrement dit sans inscrire le parcours individuel et théorique de Foucault dans le jeu de ses rapports _ multiples et parfois contradictoires, faits de rencontres, d'affinité, d'opposition _ avec des hommes et des travaux qui lui sont contemporains . D'où la série de chapitres, qui constituent le corps du livre, au coeur desquels se trouvent Georges Dumézil, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Georges Canguilhem, Roland Barthes, Jacques Lacan, Claude Lévi-Strauss, Louis Althusser, etc. Au bout du compte, à travers cette construction en miroirs, cet ouvrage dessine la carte des principales régions de notre paysage intellectuel.Outre la première biographie de Michel Foucault (Flammarion, 1989), Didier Eribon a publié plusieurs livres, dont deux volumes d'entretiens (avec Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss) et Faut-il brûler Dumézil? (Flammarion, 1992).
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Invite, en se fondant sur la relecture de«Fragments d'un discours amoureux»de Roland Barthes et de«La volonté de savoir»de Michel Foucault, à prendre du recul par rapport à la psychanalyse pour pouvoir repenser l'amour, l'amitié, le plaisir, etc.
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Quelles cordes sensibles Didier Eribon a-t-il fait vibrer en publiant en octobre 2009 son "essai d'auto-analyse" intitulé Retour à Reims ? Difficile à dire ! Une chose est sûre : ce livre à la fois personnel et théorique a rencontré un succès et un écho considérables aussi bien en France qu'à l'échelle internationale.
Discuté tout au long d'un colloque en Grande-Bretagne, cet ouvrage a suscité quantité de commentaires et de questions. Didier Eribon y a répondu lors de rencontres, débats, conférences, séminaires, et aussi dans plusieurs entretiens parus en journaux et revues. Ce sont deux de ces entretiens qu'il reproduit ici. Il s'y explique sur les enjeux intellectuels et politiques de Retour à Reims : les classes et les identités, le vote des milieux populaires, le rôle du système scolaire dans la reproduction sociale, etc.
Il y réinscrit également sa démarche dans l'ensemble de son oeuvre, en tissant les liens avec ses textes désormais classiques que sont Réflexions sur la question gay, Une morale du minoritaire, Echapper à la psychanalyse... Avec pour toile de fond l'analyse de la "honte" comme affect qui travaille tout le corps social et les relations interpersonnelles.
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